Arthur Maurice Hocart

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Arthur Maurice Hocart, dit Arthur M. Hocart, né le 26 avril 1883 à Etterbeek en Belgique et mort le 9 mars 1939 au Caire, était un ethnographe, sociologue et anthropologue franco-britannique. Il a été un représentant important de l'anthropologie socioculturelle.

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Biographie

Arthur Maurice Hocart naît dans une famille installée depuis plusieurs centaines d’années sur l’île de Guernesey, mais ses lointains ancêtres étaient originaires de Domrémy, le village de Jeanne d’Arc.

Hocart fit de brillantes études à l’Exeter College d’Oxford, obtenant de très bonnes notes dans le domaine des humanités (latin, grec, histoire ancienne) et en philosophie. Après avoir passé avec succès l’équivalent de la licence, il eut l’honneur d’être choisi par William Halse Rivers Rivers (1864-19224)[1] pour l’accompagner dans la très importante expédition dite Percy Sladen Trust aux îles Salomon en 1908[2].

Tout de suite après, Hocart prit la direction de l’est jusqu’à l’île de Lakeba dans l’archipel de Lau, appartenant aux îles Fidji, où il devint directeur de la Lakeba School. Il mena aussi des recherches dans les îles Rotuma, Wallis, Samoa et Tonga. En 1909, il publia son premier article scientifique, intitulé « Two Fijian Games ». En tout, ce furent pour lui environ six années de recherches ethnographiques sur le domaine pour lequel il jouit aujourd’hui encore d’une certaine notoriété : Hocart fut en effet l’un des premiers grands ethnographes de l’Océanie. Il était capable de communiquer avec les indigènes en se servant de la langue locale, instaurant ainsi un rapport direct avec ses interlocuteurs, point à souligner en ce qui concerne la valeur intrinsèque de ses travaux. Ceux qui le connurent firent état de ses dons incroyables pour apprendre très rapidement même les langues les plus difficiles[3].

Hocart était donc un chercheur attentif et scrupuleux qui voulait toujours pénétrer de manière empathique jusqu’au cœur des cultures, pour que l’ «Autre » puisse livrer le plus possible de son identité. Il tenta d’obtenir un poste universitaire, mais ne fut pas admis en dépit de la valeur de ses travaux. Même plus tard, il n’obtint pas de reconnaissance académique en Grande-Bretagne. Son activité fut interrompue par la Première Guerre mondiale, à laquelle il participa et au terme de laquelle il fut élevé, en 1919, au grade de capitaine. Il se rendit au Sri Lanka, où il devint responsable archéologique, supervisant des fouilles et la conservation de sites. Il se transféra au Caire en 1934, où il fut nommé professeur de sociologie auprès de l’université locale, seul titre académique reçu tout au long de sa carrière. Déjà affecté par des problèmes de santé, il mourut en 1939 après avoir contracté une infection dans le cadre de recherches menées en Égypte[4].

Publications

En anglais

  • Kingship, Londres, 1927
  • Social origins, Watts, Londres, 1954.

En français

  • Les Progrès de l'homme (Progress of man, 1933), Payot, Paris, 1938.
  • Les Castes, préface de Marcel Mauss, Paris, 1935.
  • Le Mythe sorcier et autres essais, Payot, Paris, 1973.
  • Rois et courtisans (Kings and Councillors, an essay in the comparative anatomy of human society, 1936), introduction par Rodney Nidham, Éditions du Seuil, Paris, 1978, 379 p.
  • Au commencement était le rite; De l'origine des sociétés humaines (Social Origins, 1954, posthume), La Découverte, Paris, 2005.

Bibliographie

  • Giovanni Monastra, « Royauté, sacerdoce et castes dans l'œuvre d'Arthur M. Hocart (1883-1939) », in : Sparta, vol. 3, novembre 2022, p. 51-81.
  • Charles D. Laughlin, « The Psychological Anthropology of A. M. Hocart », in : Bérose – Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, Paris, 2018.
  • Ch. D. Laughlin, « Le maître ethnographe : vie et œuvre d’Arthur Maurice “A. M.” Hocart », in : Bérose – Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, Paris, 2018.
  • Edvard Hviding & Cato Berg (eds.), The Ethnographic Experiment. A. M. Hocart and W. H. R. Rivers in Island Melanesia, 1908, Berghahn, New York, 2014.
  • R. Needham (ed.), A Bibliography of A. M. Hocart (1883-1939), Basil Blackwell, Oxford, 1967.

Notes et références

  1. Anthropologue, biologiste et neurologue anglais. À la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle, il fut un savant particulièrement renommé tant en anthropologie qu’en psychiatrie. Il joua un rôle de premier plan dans le développement de l’anthropologie britannique et dans celui de la psychotraumatologie. Rivers devint l’un des plus grands savants de son temps dans plusieurs disciplines, laissant à chacune d’elles un important legs méthodologique.
  2. Giovanni Monastra, art. cit.
  3. ibidem
  4. Quelques années après sa mort, Hocart reçut une forme de reconnaissance du Royal Anthropological Institute, une association britannique qualifiée. En effet, à l’initiative de celle-ci et à partir de l’année 1948 fut décerné périodiquement un prix Arthur Maurice Hocart, destiné à récompenser la meilleure étude d’anthropologie écrite par des étudiants fréquentant des institutions britanniques ou irlandaises.