Alojzije Stepinac

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Alojzije Stepinac, né le 8 mai 1898 à Brezarić - proche de Krašić en Croatie - et mort le 10 février 1960 à Krašić (Croatie), est un prélat croate qui a été archevêque de Zagreb de 1937 à 1960 et cardinal à partir de 1952.

Stepinac.jpg

Biographie

Il est nommé archevêque de Zagreb en 1937.

Il est archevêque de Zagreb pendant toute la Seconde Guerre mondiale, dans l’État indépendant de Croatie (1941-1945). Lors de la mise en place du régime des Oustachis, Stepinac se montra favorable au démantèlement du Royaume de Yougoslavie et à l’établissement d’un État croate indépendant. Il se félicite de la création de cet État et appelle officiellement l’Église catholique à « prier pour le bien-être du nouvel État et pour que le Seigneur emplisse Ante Pavelić d’un esprit de sagesse pour le profit de la Nation », même si les deux hommes ne s’appréciaient guère.

Après la Seconde Guerre mondiale, le nouveau gouvernement de la Yougoslavie exerce des pressions sur l’Église catholique en Croatie. Stepinac est arrêté le 17 mai 1945 puis relâché le 3 juin suivant. Le 4 juin, il rencontre Tito mais n’accepte pas les demandes du nouveau régime qui attendait que l’Église soutienne ouvertement le Gouvernement communiste et accepte de se séparer de Rome pour créer une « Église catholique nationale serbo-croate ». À la suite de ces événements, les évêques de Croatie diffusèrent une lettre ouverte, le 22 juin, dans laquelle ils décrivent les injustices dont ils font l’objet de la part des nouvelles autorités et, en septembre 1945, ils se réunissent en synode pour discuter de ces enjeux. Stepinac publie une lettre, le 20 octobre, dans laquelle il affirme que 273 membres du clergé catholique ont été tués depuis la prise du pouvoir par les Partisans, que 169 ont été emprisonnés et que 89 autres sont « manquants » et présumés morts.

Cette lettre met Tito en colère et il attaque publiquement, pour la première fois, l’archevêque Stepinac en écrivant un éditorial dans le principal journal communiste ; il l’accuse de « déclarer la guerre » à la nouvelle Yougoslavie. En septembre 1946, les autorités yougoslaves accusent Stepinac de plusieurs chefs : collaboration avec l'Allemagne nationale-socialiste, relations avec le régime nationaliste des Oustachis d’Ante Pavelić, participation de chapelains catholiques croates à l’armée de l’État indépendant de Croatie, appui à une supposée politique de conversion forcée d’orthodoxes serbes au catholicisme, défiance envers le gouvernement yougoslave. Stepinac est arrêté le 18 septembre 1946 et son procès commence le 30 du même mois.

Symbole de la résistance

En 1946, au terme d'un procès très discuté, il fut condamné par le régime communiste yougoslave pour collaboration avec le régime de l'État indépendant de Croatie et les Oustachis.

Après sa condamnation, Alojzije Stepinac travailla pendant cinq ans dans la prison de Lepoglava avant que la peine ne soit commuée en assignation à domicile à Krašić, du fait de la forte pression du Saint-Siège. Il fut transféré à son domicile le 5 décembre 1951. Le gouvernement fit clairement savoir qu’il voulait que Mgr Stepinac se retire à Rome mais celui-ci refusa de quitter son pays, disant qu’« ils ne me feront jamais quitter à moins qu’ils ne me mettent de force dans un avion pour m’emmener au-delà de la frontière. Il est de mon devoir, dans ces temps difficiles, de rester avec mon peuple.». Il meurt – et beaucoup pensent assassiné – en 1960 à l'âge de 61 ans.

Le 14 février 1992, quelques mois après que la Croatie est repris son indépendance de la Fédération yougouslave, le Parlement croate condamne symboliquement le procès et la décision du tribunal de 1946.

Il fut déclaré martyr et béatifié par le pape Jean-Paul II en 1998, ce qui provoqua de nouveaux débats dans l'opinion publique.

Le 22 juillet 2016, le tribunal de Zagreb annule officiellement la condamnation de 1946.

Varia

Un professeur de philosophie français, de tendance thomiste et nationale-catholique, ancien élèves de Claude Polin et de Claude Rousseau, a choisi « Stépinac » comme nom de plume pour signer un ouvrage paru en 2013 :

  • Éléments de philosophie politique, éditions franques, 2013, 416 p.