National-sionisme

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Le « national-sionisme » est un terme polémique. Il est employé pour désigner les mouvements, cercles, personnalités ou partis de Droite qui considéreraient l'État d'Israël ou les organisations juives ou sionistes comme des alliés face à l'Islam.

Selon les détracteurs du soi-disant « national-sionisme », considérer la croissance démographique afro-musulmane en Europe et les conflits qu'elle entraîne comme des menaces prioritaires reviendrait à « servir les intérêts du sionisme international ». Toute la mouvance identitaire serait donc une « opposition contrôlée par les vrais détenteurs du pouvoir ».

Concept

Évolution et mutation

La fin des années 1990 et le début des années 2000 sont marqués par une mutation des mouvances nationales en Europe et en France en particulier. Lors de la décennie précédente, il était devenu commun de désigner en tant qu'ennemi principal la puissance américaine et son allié israélien. Ainsi, pour les nationalistes-révolutionnaires, l'« ennemi de l'Homme » était l'« impérialisme américano-sioniste ». Contre lui, il était nécessaire de considérer l'Islam, les nationalistes du Tiers-Monde et spécialement les nationalistes arabes comme des alliés stratégiques. Des milieux aussi différents que ceux du GRECE ou ceux des nationaux-catholiques sont alors sur une ligne assez proche, même s'ils préfèrent employer le terme de mondialisme.

Sur le plan des idées, l'un des acteurs clefs de la métamorphose est Guillaume Faye : avec des essais comme L’Archéofuturisme, paru en 1998, La Colonisation de l'Europe et Pourquoi nous combattons : Manifeste de la Résistance européenne, paru en 2002, il replace l’ethnicité au centre du combat. Pour lui, le mondialisme et l'américanisation sont certes des ennemis de l'Europe, mais le danger numéro un est désormais représenté par la submersion migratoire, qui « s’accomplit autant par les maternités que par les frontières ouvertes ». Les troubles ethniques, la délinquance et l’émergence d’un Islam radical étaient en fait les prémices d’affrontements ethniques à venir. Bien avant les émeutes de 2005, il envisageait la recrudescence de ces actes, conséquences d’une assimilation impossible, car « une République, un Empire, un Royaume ne peuvent fédérer des peuples que si ces derniers sont ethniquement apparentés ».

Aux discours et à la vision métapolitique véhiculée par ses compatriotes, Faye oppose la dure réalité. Les conflits ethniques et la submersion migratoire n’auraient rien à voir avec les débats académiques opposant les tenants de la Révolution conservatrice contre les adeptes d’un socialisme européen. Cet intellectualisme minant le camp national constitue pour lui une tare. Les grands mots ne changeraient rien quand la situation dégénérerait[1].

En même temps, la recrudescence des attentats réalisés au nom de l'islam, aussi bien aux États-Unis (11 septembre 2001) qu'en Europe, contribue à une prise de conscience envers la réalité des rapports entre l'occident, l'Europe, les États-Unis, le monde musulman et le Tiers-Monde.

L'émergence de la mouvance identitaire

Ces évolutions historiques et ces innovations doctrinales font émerger de nouvelles initiatives, que l'on va nommer la mouvance identitaire. Ainsi, en France, la plus grande partie des militants qui se reconnaissaient précédemment dans des organisations comme Unité radicale, dissoute en 2002, vont se réorienter vers des positions qui mettent en avant les questions ethniques et civilisationnelles, plutôt que sur des considérations géopolitiques.

Ruptures et conflits

Cette mutation s'effectue par une rupture avec nombre de concepts et va donner lieu à d'âpres conflits. Les adversaires du changement en cours vont alors mener campagne, affirmant que la mouvance identitaire montrerait une sympathie suspecte envers l'État d'Israël et les lobbies sionistes. Ils accusent même les groupes identitaires de bénéficier de soutiens logistiques et financiers de leur part. Guillaume Faye est qualifié d' « agent d'influence sioniste ». Le terme de « national-sionisme » fait son apparition, aussi bien chez une partie des cercles nationalistes-révolutionnaires (notamment ceux regroupés autour de Christian Bouchet et le comité qui anime la revue Réfléchir et agir), certains milieux nationaux-catholiques (Serge de Beketch, Philippe Ploncard d'Assac) et les révisionnistes historiques comme Jürgen Graf. Toutefois, personne ne se revendiquera jamais de cette étiquette, qui restera un « nom d'oiseau » polémique. Surtout, il ne tient pas compte du fait que beaucoup de militants identitaires sont très critiques à l'égard des lobbies sionistes ou de la politique israélienne, ou affichent toujours leur sympathie pour le combat du peuple palestinien, même s'ils considèrent que désormais ces questions ne doivent plus être apparaître comme prioritaires.

Enfin, la malhonnêteté évidente de certaines « affaires »[2] semble démontrer que les attaques contre un prétendu « national-sionisme » ont été motivées en réalité par la crainte de certains cadres politiques de perdre leur contrôle ou leur influence sur la nouvelle génération de militants.

Quelques années plus tard, le terme sera abondamment employé par Alain Soral, partisan d'un rassemblement des « musulmans patriotes » et d'une « réconciliation » interethnique.

Bibliographie

  • Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016, 475 p.
  • Jean-Louis Duvigneau (sous pseudonyme de « Tahir de La Nive »), Les Croisés de l'oncle Sam : une réponse européenne à Guillaume Faye et aux islamophobes, préf. de Claudio Mutti, postface de Tiberio Graziani et de Christian Bouchet, Lucan-Étampes, Maynooth-Avatar, coll. « Polémiques », 2008, 218 p.

Notes et references

  1. Rémi Tremblay, « Que retenir de l’œuvre de Guillaume Faye? », Eurolibertés, 29 avril 2019.
  2. voir par exemple la polémique entre Serge de Beketch et Guillaume Faye (2004).