Ahmed Huber

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Ahmed Huber, né le 25 mars 1927 dans le canton de Fribourg, et mort le 15 mai 2008 à Muri bei Bern, était un journaliste et un gestionnaire de banque suisse. Il était aussi un militant « anti-impérialiste » et antisioniste, converti à l'islam.

Ahmed Huber

Biographie

Issu d'une famille aisée et protestante, Albert Friedrich Armand Huber effectue des études de droit.

Lors de ses années universitaires, il commence à militer dans les rangs de la gauche « anti-impérialiste ».

Il adhère au Parti socialiste suisse dans les années 1950[1].

Durant la guerre d'Algérie, il apporte un soutien concret au FLN et héberge certains de ses militants. Par leur intermédiaire, il découvre l'islam, qu'il se met à étudier au Centre islamique de Genève, considéré comme proche des Frères musulmans et dirigé par la famille Ramadan. En 1962, il part pour plusieurs mois en Egypte, où il se convertit à l'islam. Il prend alors le nom d'Ahmed Abdallah Ramadan al-Swissri. Au cours de ce séjour, il fait la connaissance de Mohammed Amin al-Husseini, le célèbre grand mufti de Jérusalem, et de l'ancien officier SS Johann von Leers, converti lui aussi à l'Islam sous le nom d'Omar Amin von Leers, qui travaille dans les services de propagande radiophonique de Gamal Abdel Nasser.

Après son retour en Suisse, Huber devient un familier de l'avocat et banquier François Genoud. Proche du gouvernement iranien, après la prise du pouvoir par l’Ayatollah Khomeini en 1979, il est nommé conseiller de la banque al-Taqwa Management.

Sur le plan professionnel, Ahmed Huber travaille jusqu'en 1981 comme journaliste pour le département suisse de l'agence de presse Deutscher Depeschendienst à Berne. Il est ensuite employé par la maison d'édition Ringier.


A partir de la fin des années 1970, Huber se lie progressivement avec diverses organisations nationalistes européennes. Il prendra, par exemple, en 2000, la parole au congrès des Jeunes nationaux-démocrates allemands sur le thème « L'islam et la nouvelle droite ». Aux Etats-Unis, il est invité comme conférencier par l'organisation Nation of Islam.

En 2001, la banque dans laquelle il exerce une fonction de conseiller, al-Taqwa Management, sera accusée par la CIA de financer le terrorisme international et d'être liée à al-Qaïda. De ce fait, Ahmed Huber sera le seul Suisse inscrit sur la liste de l'ONU « recensant les groupes et individus identifiés comme étant liés aux talibans, à al-Qaida ou à Oussama Ben Laden ».

Lors de son décès, le n°502 (juillet 2008) du Courrier du continent publia le témoignage de la Avalon Gemeinschaft (qui se "consacre au maintien des traditions aryennes"), qui affirma avoir eu des relations régulières avec lui, tandis que Gaston-Armand Amaudruz déclarait qu'il « a rencontré Huber à plusieurs reprises, il a pu apprécier son esprit d'avant-garde, son courage intellectuel et par-dessus tout son honnêteté. »

Ahmed Huber apparaît dans le documentaire L'Avocat de la terreur, témoignant des relations existantes entre Jacques Vergès et François Genoud.

Textes à l'appui

►Ahmed Huber présenté par Le Monde du 03 mai 2002

Rachmaninov, Richard Clayderman, les discours de l’ayatollah Khomeiny ou encore les chants du IIIe Reich : on trouve de tout parmi les cassettes empilées dans la voiture d'Ahmed Huber. Au premier abord, l'homme est affable et courtois. Une sorte de grand-père à la démarche claudicante, tout en rondeurs et en cheveux blancs. Il reçoit dans son pavillon de banlieue à Muri, près de Berne, à proximité du nouveau siège du ministère public suisse. Ancien administrateur de la société al-Taqwa Management, Ahmed Huber a été placé, le 7 novembre 2001, sur la "liste noire" américaine du terrorisme. On ne peut pas dire que cela le perturbe. "Vous voulez mon C.V. ? J'ai des photos, aussi, pour illustrer."

Il fut un temps où Ahmed s'appelait Albert. Fils d'une famille bourgeoise suisse, Albert Huber étudie le droit et rejoint les rangs du Parti socialiste de son pays dans les années 1950. "On m'a dit : camarade Huber, on a besoin de toi comme rédacteur pour notre journal. Tu travailleras auprès du gouvernement et du Parlement." En novembre 1959, Albert Huber héberge trois Algériens du FLN, poursuivis par la police pour avoir acheté des armes. "C'était un ordre du parti. Ces trois hommes brillants m'ont éclairé. De leur bouche, j'ai entendu pour la première fois parler des Frères musulmans." Dès lors, Albert Huber lit, s'instruit, écoute. En 1962, il se convertit au Centre islamique de Genève, créé par Saïd Ramadan, dont le fils Hani a pris la succession. Le poste d'observation du journaliste Huber, au sommet du pouvoir suisse, est privilégié. Sa conversion intéresse fortement les autorités égyptiennes. Il est invité à l'ambassade, puis au Caire, haut lieu du panarabisme. "J'ai été reçu par Nasser, un homme formidable. Il m'a dit qu'un seul autre pays avait lutté contre nos trois ennemis que sont la décadence occidentale, le marxisme et le judaïsme sioniste : l'Allemagne." L'Allemagne nazie. C'est alors qu'Albert devient "Ahmed" et que le socialiste se transforme en un militant de synthèse, mélange d'islamisme, de panarabisme et d'antisionisme. "Vous connaissez ce livre ? Il est passionnant ", sourit Ahmed Huber, en brandissant Le Croissant et la croix gammée, de Roger Faligot et Rémi Kauffer, ouvrage consacré aux "secrets de l'alliance entre l'islam et le nazisme de Hitler à nos jours". Ahmed Huber ne cache rien de ses opinions : il les étale comme les cartes d'un jeu gagnant. A 74 ans, il jubile et revendique ses accointances sulfureuses, comme celle avec Johann von Leers, adjoint de ses anciens compagnons, le banquier suisse François Genoud, sympathisant nazi ami de l'Egypte et créateur de la Banque commerciale arabe à Lausanne.

Marié à une Égyptienne, père d'un avocat et d'un informaticien ayant combattu les Soviétiques en Afghanistan pendant quelques mois, Ahmed Huber entretient son carnet d'adresses depuis trente ans, dans le monde arabe, en participant à des conférences sur l'islamisme. C'est au cours d'une de ces conférences, organisée en Iran en 1988, qu'il aurait rencontré Youssef Nada. "Il m'a proposé de devenir conseiller d'Al-Taqwa Management. Il avait besoin d'un Suisse, spécialiste des médias, pouvant faire face en cas de problème." C'est également à l'occasion de conférences à l'étranger, il y a six ans, qu'Ahmed Huber fait la connaissance de proches d'Oussama Ben Laden. "Deux ou trois fois, la famille Ben Laden a été le sponsor d'al-Taqwa. C'est normal : il s'agit de la plus grande compagnie de construction du monde musulman. Mais ils se sont désolidarisés d'Oussama." Ahmed Huber ne se fait aucun souci pour la suite de l'enquête conduite par les autorités suisses. "Au parquet fédéral, ce sont des gens bien", dit-il. Ahmed Huber parie sur une issue favorable, jurant qu'aucun lien ne peut être établi entre al-Taqwa et des organisations terroristes. Heureux de ses effets, Ahmed Huber disserte sur les bons et les mauvais juifs, la disparition "nécessaire" de l'Etat d'Israël et assure que ses idées comptent des partisans dans toutes les sphères de la société suisse. "Bush et ses conseillers sionistes ont commis une grave erreur en s'attaquant aux financiers arabes, liés aux grandes familles d'Arabie saoudite, de Jordanie, du Maroc ou des émirats du Golfe. Ils désavouent ainsi leurs propres alliés. On dirait vraiment un éléphant dans un magasin de porcelaine."

C'est peu dire que la présence du candidat d'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle française réjouit l'ancien administrateur d'Al-Taqwa. "C'est formidable comme résultat ! Il n'y a plus qu'à surmonter les manifestations de rue marxistes !" Ahmed Huber connaît le leader du Front national depuis des années. Il dit lui avoir rendu visite dans sa résidence de Saint-Cloud et avoir eu avec lui bien des discussions sur l'islam et les Arabes. "Son programme n'a rien de choquant, explique M. Huber. Il veut pratiquer la même politique que celle des pays musulmans : aucun étranger ne peut entrer dans le pays sauf s'il est touriste ou diplomate, ou alors s'il a un contrat de travail et qu'on l'invite. Mais, pour cela, il faut remplir des conditions : pas d'implication syndicale, pas de relations avec les femmes indigènes..."

►Transcription d'un entretien de CNN avec Huber datant du 5 mars 2002

  • Mike Boettcher (correspondant de CNN) : Dans une maison suisse typique, entourée d'un jardin, dans une rue tranquille, pas très loin de l'ancienne résidence de l'ambassadeur des USA, vit un homme de 75 ans qui est, selon le gouvernement américain, un terroriste. La société dont il est un des directeurs a même été désignée nommément par le Président Bush qui a déclaré à son sujet : "Al-Taqua est un assemblage de banques offshores et de sociétés de management financier qui a aidé al-Qaïda à réunir de l'argent à travers le monde."
  • Boettcher : Les USA vous désignent comme un terroriste. Êtes-vous surpris de voir votre nom sur leur liste ?
  • Huber : Non, je trouve seulement cela amusant, parce que c'est totalement stupide. Ce n'est même pas un mensonge, c'est une stupidité.
  • Boettcher : Ahmed Huber peut prendre les choses à la légère, mais le gouvernement des USA est très sérieux. Il a fait geler les comptes d'Huber et il fait pression sur le gouvernement suisse afin qu'il soit arrêté comme membre du réseau financier d’al-Quaida, affirmant qu’al-Taqua Management, qui a été rebaptisé ensuite Nada Management, procure de l'argent aux groupes terroristes au travers d'un complexe schéma de banques off-shores. Huber appartenait à la direction d’al-Taqua Management.
  • Huber : je n'ai jamais remarqué quoi que ce soit de suspect. Vous savez, je n'aurais jamais accepté de couvrir quelque chose sur lequel j'aurais eu des doutes.
  • Boettcher : Si on vous accuse, c'est parce que votre passé est douteux !
  • Huber : Tout cela repose sur la rumeur.
  • Boettcher : Il suffit de regarder les murs de votre bureau. Ici on a une photo de Ben Laden souriant, là en voici une d'un Hitler à l'air sérieux, à cet endroit on remarque une photographie de l’Ayatollah Khamenei. Et en plus, il y a tout un lot de memorabilia.
  • Huber : Cette brique provient des ruines de la maison d'Adolf Hitler à Berchtesgaden, de la cuisine précisément.
  • Boettcher : Huber, si vous ne l'aviez pas encore compris, est un admirateur d'Adolf Hitler, et il s'est converti à l'islam il y a quarante ans. De plus, il n'est pas un converti ordinaire : les experts en contre-terrorisme estiment qu’Ahmed Huber est l'incarnation d'une dangereuse alliance de néo-nazis et d'extrémistes musulmans, une coalition unie par la haine de l'Amérique et des juifs, une coalition connue sous le nom de Troisième position.
  • Michael Reynolds : Cela fait des années que j'enquête sur la Troisième position, et sur Ahmed Huber. Herr Huber a consacré les douze dernières années à construire cette coalition, et dans ce sens, bien sûr, il est dangereux. Cela parce que ce mouvement n'a qu'une finalité : la violence.
  • Boettcher : Vous avez des liens étroits avec l’Ayatollah Khamenei et la révolution iranienne. Que pensez-vous de Khamenei ? Vous confirmez que vous l'avez rencontré ?
  • Huber : Oui. C'était un homme fantastique.
  • Boettcher : Au même moment, il travaille avec des politiciens d'extrême droite, comme Jean-Marie Le Pen en France et le Parti national-démocrate en Allemagne. Maintenant, Huber recherche une nouvelle génération de partisans.
  • Huber : Hitler a toujours dit : la seule religion que je respecte est l'islam, et le seul prophète que j'admire est Mahomet. Cela est très intéressant. Je le dis aux jeunes musulmans et aux jeunes prétendus néo-nazis.
  • Boettcher : Ceux qui critiquent Huber s'inquiètent du nombre croissant de tercéristes qui créent un nouveau péril terroriste transnational.
  • Reynolds : Les connections d'Huber vont de Téhéran aux USA en passant par l'Allemagne.
  • Boettcher : Huber insiste sur le fait qu'il n'est pas antisémite mais anti-sioniste, il ne peut cependant s'empêcher d'ironiser ainsi : "Nous disons les Jew-nited States of America, nous disons Jew York".
  • Boettcher : Huber dit qu'il admire le peuple américain, pas son gouvernement, et qu'il rejette le terrorisme. Mais voici ce qu'il déclare sur l'attaque contre le Pentagone le 11 septembre...
  • Huber : S'ils ont tué quelques généraux du Pentagone, cela ne me dérange pas, car ils ont causé beaucoup de mal au monde islamique et au Tiers-Monde.
  • Boettcher : Et sur le sujet d’al-Qaida ?
  • Huber : Al-Qaida est une organisation on ne peut plus honorable. Je veux dire, en fonction de ses actions.
  • Boettcher : Ben Laden et Hitler, voici deux hommes qu’Huber admire. Deux projets enracinés dans la haine et résumés en un seul : la Troisième position, une menace émergente avec un potentiel dangereux.

Notes et références

  1. Étonnamment, il n'en sera exclu de manière officielle qu'en 1994.