Willie Marais
Biographie
Militant nationaliste afrikaner de toujours, Willie Marais fut de ces rares jeunes Afrikaners à vouloir entrer dans la carrière du commerce et de la finance dès les années 40. Depuis vingt ans déjà, le mouvement nationaliste dans son ensemble (Afrikaner Broederbond (Ligue Fraternelle Afrikaner), Nasionale Party (Parti National), Afrikaanse Handelsinstituut (Institut de Commerce Afrikaner) souhaitait voir les Afrikaners reconquérir le monde de l’économie sud-africaine, alors totalement aux mains des ploutocrates et capitalistes anglais.
Willie Marais acquit une licence de commerce en 1948 à l'Université de Stellenbosch, puis une maîtrise à l'Université de Pretoria. Parfait exemple du self-made man, il créa à partir de rien en 1953, avec un ami, dans un petit bureau de la capitale, la société Omnia Boeredienste (Edms) Bpk qui connaîtra une croissance fabuleuse et se transformera en Omnia Holdings Beperk, dont il restera le président jusqu'au début de 2007.
Les efforts des nouveaux capitalistes afrikaners eurent à terme un résultat politiquement désastreux : au lieu de « nationaliser » l'économie du pays, ce sont eux qui se convertirent aux fausses valeurs du capitalisme cosmopolite et utilisèrent leurs ressources pour lutter contre la politique de développement séparé, jugée néfaste pour la bonne marche des affaires.
Willie Marais, véritable « capitaliste national », fut de cette petite minorité qui mit toujours les principes politiques nationalistes ethno-différencialistes au-dessus de ses intérêts financiers. Il fut sa vie durant un nationaliste afrikaner pur et dur, farouche républicain et défenseur de l' Apartheid.
Le 30 mars 1966 eurent lieu les dernières élections législatives du mandat de Premier Ministre du Dr Hendrik Frensch Verwoerd. Willie Marais défendait les couleurs du Nasionale Party gouvernemental dans la circonscription de Wonderboom à Pretoria, où il fut confortablement élu avec 86,7 % des voix (contre un candidat d'extrême-droite du petit Republikeinse Party). Ces élections furent le plus grand succès du NP (126 sièges sur 160). Le 6 septembre 1966 le Dr Hendrik Frensch Verwoerd était assassiné par un individu manipulé.
Dès 1967, le successeur du Dr Hendrik Frensch Verwoerd, le nouveau Premier Ministre BJ (John) Vorster, laissa entendre qu'il allait déroger aux principes nationalistes et commencer à déboulonner l'édifice ethno-différencialiste de ses prédécesseurs, pour aller dans un sens plus favorable aux intérêts des puissances d'argent et du Grand capital. Les partisans de l'aile droite populiste du NP, conduits par l'ancien ministre le Dr JAM (Albert) Hertzog et le député JA (Jaap) Marais, s'y opposèrent résolument.
La crise fit rage pendant trois ans, pour aboutir à l'automne 1969 à une purge de la droite du NP : John Vorster et P.W. Botha exclurent du Parti le Dr Albert Hertzog, Jaap Marais et un député du Cap, M. Louis Stofberg, qui refusaient d’admettre les trahisons de Vorster.
A la suite de cela, Willie Marais prit rendez-vous avec John Vorster le 15 octobre 1969 pour s'expliquer. Il plaida pour l'unité du parti auprès du Premier Ministre, lui disant que si elle se brisait, c’était l'unité du peuple afrikaner tout entier qui allait elle aussi voler en éclats. Il s'attira cette sèche réponse de Vorster : « Tu as mal choisi tes amis , c'est la fin de ta carrière politique ! ». Willie Marais répondit qu’il ne s'agissait ni de lui, ni d'une carrière, mais de la cause du Peuple tout entier. Trois jours plus tard il démissionnait du NP.
Le 24 octobre 1969, à Pretoria, Willie Marais, avec les éléments exclus du NP, participait à la fondation du Herstigte Nasionale Party, dont le Dr Albert Hertzog prit la tête avec pour adjoint Jaap Marais. Lors des élections anticipées du 22 avril 1970, provoquées par Vorster pour couper l'herbe sous le pied au nouveau parti, tous les candidats du HNP furent laminés et sortis du parlement. Candidat du HNP à Wonderboom, Willie Marais n'obtenait plus que 15,6 % des voix et devait laisser son siège au nouveau candidat NP, l'inénarrable R.F. (Pik) Botha (futur ministre libéral, aujourd’hui membre de l'ANC, il réside maintenant en Floride et possède un passeport américain depuis très longtemps…). Le gouvernement avait siphonné les électeurs du HNP en leur faisant les mêmes promesses que lui, pour appliquer une politique inverse après les élections…
Durant la traversée du désert, Willie Marais fut candidat du HNP à de multiples élections et finit par être élu Président du Parti. A partir de 1977, Jaap Marais succéda à Albert Hertzog comme Chef du Parti et maintint vaille que vaille l'existence du HNP dans des circonstances très difficiles. Durant 25 ans le HNP continua à défendre indéfectiblement les vrais principes du nationalisme afrikaner et du développement séparé, et cria dans le désert pour mettre en garde le peuple afrikaner contre les trahisons de Vorster, P.W. Botha puis F.W. De Klerk…
Quand celles-ci eurent enfin abouti, le 27 avril 1994 (premières « élections multiraciales démocratiques »), cela contribua à un éclaircissement du paysage politique local. Les différents concurrents du HNP finirent par disparaître les uns après les autres ou par se rallier au Système, laissant le HNP seul représentant politique du nationalisme afrikaner.
Après la mort brutale de Jaap Marais en août 2000, Willie Marais assura l'intérim jusqu'au congrès de mars 2001 où il fut élu Chef du HNP, puis réélu unanimement à chaque congrès annuel. En 2004 les derniers petits politicards professionnels qui usurpaient encore le nom autrefois glorieux de Nasionale Party dissolvaient le parti fondé 90 ans plus tôt par le Général James Barry Munnik Hertzog, pour aller à la soupe en rejoignant l'African National Congress!
Le 19 décembre 2007, Willie Marais était élu président de l'Afrikanerfront tout récemment créé, qui regroupe et coordonne l’action de 19 associations politiques, méta-politiques, culturelles et syndicales afrikaners.
