Thor

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Thor ou Donar est l'un des dieux les plus importants de la mythologie nordique.

Postérité

Les avatars chrétiens de Thor / Donar après la conversion des Germains

Donar était en premier lieu un dieu des paysans. Or les paysans tiennent plus farouchement à leurs croyances et à leurs traditions que les autres catégories de la population. Raison pour laquelle les Chrétiens ont eu beaucoup de mal pour extirper le culte de Donar. Comme Wodan, Donar a donc été christianisé : il est devenu un saint du "panthéon" chrétien. Le célèbre Jan de Vries constatait, dans sa Altgermanische Religionsgeschichte (1956/57) :

« Le Saint Élie (Elias en all.) des Chrétiens peut être considéré comme leur dieu du tonnerre ; dans bon nombre de lieux de culte importants en Grèce, il a remplacé Zeus tonnant. En Europe orientale, on le vénère presque partout, ce que nous rapportent les chroniques des Varègues. En Scandinavie, surtout en Norvège et en Islande, Saint Olaf prend le relais de Thor. Nous avons surtout remarqué le sceau de la ville de Thorshälla et l'effigie d'Olaf dans l'église de Simrishamm en Scanie, qui porte dans la main une hache amovible. Le 29 juillet, pèlerins et paroissiens se frappent neuf fois avec cette hache, mais après chaque série de trois coups, ils remettent la hache dans la main de la statue, de façon à ce qu'elle reçoive de celle-ci de nouvelles forces. Enfin, le successeur de Thor au Danemark est Saint Knud et en Suède, Saint Erik ».

Jan de Vries n'évoque pas Saint Pierre qui, avec sa clef, rappelle curieusement Donar au marteau : « Pierre lève la clef du ciel, dont la forme trahit nettement son origine : le marteau [de Thor]. Le saint avait pour attribut l'attribut du dieu païen nordique qui portait le nom de Donar » (Hamkens). « La clef céleste de Pierre rappelle le marteau de Donar ; de plus, la clef est signe et symbole du tonnerre en Allemagne » (Wuttke).

Dans les croyances populaires, Saint Pierre est, aujourd'hui encore, responsable du temps

Dans la Cathédrale de Fritzlar, non loin d'un endroit où les missionnaires avaient abattu un chêne consacré à Donar, se dresse une statue de Pierre, aussi haute qu'un homme réel ; elle date de l'époque pré-gothique. Le saint tient dans la main une clef immense, grande comme la moitié de sa taille, et qui ressemble à une massue. Est-ce naturel de porter une clef à la façon dont on porte une massue ? Ou bien doit-on penser que l'artiste a songé à un marteau plutôt qu'à une clef quand il a sculpté sa statue ?

Ensuite, dans certaines églises, on a représenté Donar lui-même. Sur la tour de l'Eglise Pierre et Paul de Hirsau, près de Calw en Baden-Wurtemberg, on aperçoit Donar, accompagné de ses deux boucs. À Oberröblingen près de Halle-sur-la-Saale, on trouve également son effigie, en dehors de l'église, au-dessus de la porte. Ce sont également les boucs qui permettent de le reconnaître. Souvent, Donar est représenté comme un Dieu cornu (plus tard, seul le diable sera représenté de cette façon) ou comme un Dieu porte-marteau, comme, par exemple, dans la cathédrale de Worms. Bien sûr, la plupart de ces représentations servent à exorciser les "mauvais démons" des païens, à démoniser leurs dieux favoris, ce qui est assez souvent le cas pour Donar, dieu très populaire et difficilement déracinable. Conséquence : on le représente cornu pour lui ôter ses traits humains. Dans le livre des sorcières d'Ulrich Molitor (mort après 1501), nous trouvons l'image d'une sorcière à tête de chèvre. Or la chèvre était l'animal par excellence de Donar. Son char traversait le firmament, tiré par des boucs.

Beaucoup de vieilles gens, dans nos campagnes, tracent une croix sur le pain, avant de le couper et de le manger. Mais lequel de ces ruraux, encore bien enraciné dans l'immémorial, pense, qu'en fait, il trace le signe du marteau sur sa miche fraîche, comme le faisaient déjà les paysans de la Germanie antique. Ils consacraient leur pain à Donar, pour qu'il leur offre encore de riches moissons.

La plupart des chênes consacrés à la Vierge Marie sont en fait des chênes de Donar christianisés

Mais l’Église a surtout démonisé tout ce qui rappelait le vieux dieu des paysans germaniques ; ce fut aussi le cas de Wodan[1]. Ainsi, le balai, autre attribut de Donar, est devenu le balai des sorcières : « Le balai des sorcières est à coup sûr une démonisation, perpétrée par les prêtres, du balai de Donar, lequel n'est en fait que l'instrument par lequel le dieu germanique du tonnerre empêchait la foudre de tomber » (Erich Jung). Explication parfaitement compréhensible : Donar ne se contentait pas d'envoyer le tonnerre ; il pouvait aussi en protéger les hommes.

Dans le langage quotidien, le souvenir de Donar s'est également perpétué. Le terme allemand Tor (le sot) dérive de la désignation scandinave de Donar, Thor. Pour les Chrétiens, Thor/Donar, déprécié en tant que dieu païen, est devenu synonyme de sot, d'idiot, de simplet. De cette façon, l’Église dénigrait le dieu et ses vénérateurs, les paysans. Ceux-ci, sous la pression de l’Église qui prend le pouvoir culturel au Haut Moyen-Âge, ne sont plus considérés comme libres et respectables, mais comme des simples, des rustauds bornés, qui retombent trop vite dans leurs anciens errements. Sur le plan social, la christianisation, en terres germaniques, a conduit tout droit au servage[2].

Notes et références

  1. cf. Combat païen, n°8.
  2. Article paru in : Combat païen, n°22, 1992; trad. de : Otto Rudolf Braun, Germanische Götter, Christliche Heilige, Verlag Hohe Warte, Pähl, 1979.