Robert Graves

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Robert Graves, né en 1895 et décédé en 1985, est un poète et romancier britannique, spécialiste des mythes et de l'Antiquité.

Il a connu le succès avec sa trilogie romanesque sur l'Empire romain, Moi, Claude et avec son récit Les Mythes Grecs.

Biographie

Jeune poète britannique d'ascendance prussienne par sa mère et irlandaise par son père, Robert Graves a dix neuf ans quand éclate la Première Guerre Mondiale. Engagé en 1914 dans l'infanterie au Royal Welsh Fusiliers, Lieutenant, puis Capitaine, il sera très grièvement blessé et même donné pour mort en juillet 1916 pendant la bataille de la Somme. Profondément meurtri et traumatisé, rejetant la société anglaise, Graves découvre que le monde issu de la boucherie humaine de 14/18, n'est pas plus supportable que celui des tranchées ou il a perdu la plupart de ses amis de jeunesse. Afin de continuer à vivre, l'exil, spirituel, puis géographique, l'Egypte un temps, puis l'île de Majorque définitivement, s'impose à lui.

A la fin de son autobiographie, Adieu à tout cela, Graves écrit: « Aujourd'hui Good bye to all that est bien de l'histoire ancienne, et j'ai passé depuis longtemps l'âge ou les gendarmes commencent à avoir l'air de gamins et ou il en va de même pour les inspecteurs de police, les généraux, les amiraux ». Graves avait alors soixante deux ans et résidait à Majorque depuis trente ans lorsqu'il rédigea ces lignes amusées, mais empreintes d'une certaines tristesse. Aussi bien est-il toujours difficile de ne pas se laisser abuser par la nostalgie de sa jeunesse, même lorsque, comme la sienne, celle-ci fut marquée par l'expérience terrifiante d'une des plus grandes tueries militaires de l'histoire: Robert avait en effet dix-neuf ans lorsque, deux jours après la déclaration de guerre, d'août 1914, il s'engagea dans l'armée britannique. Deux ans plus tard, le 20 juillet 1916, lors de l'attaque du bois de Freux dans la Somme à la tête de sa compagnie Royal Welsh Régiment, il était si grièvement blessé par éclats d'obus au poumon et à l'aine que l'armée anglaise annonçait officiellement sa mort à ses parents.

Il ne fait aucun doute que les tueries de la Grande Guerre et que l'expérience de cette mort affichée brisèrent quelque chose en lui. De retour en Angleterre, ce très jeune capitaine se sent complètement en décalage par rapport à la société civile. La presse, ses parents même parlent un langage si éloigné de qu'il a vécu qu'il a l'impression de se trouver en terre étrangère. Ce sentiment est si pénible qu'il décide de repartir se battre en France mais a juste le temps de découvrir les cours martiales et les fusillades de déserteurs lorsque, trop affaibli par ses blessures précédentes l'armée le renvoie en Angleterre puis en Irlande dans divers postes d'instruction des jeunes officiers novices qu'il encadre.

C'est évidemment à la lumière de ces énormes traumatismes communs à toute une génération de jeunes hommes comme son ami et alter ego le poète et capitaine Siegfried Sassoon, qu'il faut comprendre comment, après la victoire alliée de 1918 et la fin de ses études à Oxford, ou il s'est lié d'amitié avec le colonel Thomas Edward Lawrence (1888-1935) alors en pleine écriture des Sept Piliers et l'écrivain et poète Thomas Stearns Eliot (1888-1965) notamment, il est amené à partir pour l'Egypte et à réviser nombre de ses opinions sur l'Angleterre qu'il a connue avant la guerre. L'horreur de ses souvenirs avait suscité une telle amertume chez le jeune homme qu'il était encore que, incapable de vivre au pays, il se sépara de sa première femme ( ils avaient eu quatre enfants) et s'installa à Majorque[1].

Notes et références

  1. Jean-Claude Cariou, « Robert Graves: des tranchées aux mythes grecs » : [1]