Marceau Degardin
Marceau, Jules, Nestor, Degardin (23 juillet 1904 à Amiens-?), militant anarchiste et syndicaliste, puis cadre du Rassemblement national populaire.
Ouvrier imprimeur à Amiens, anarchiste spontanéiste, Marceau Degardin milita d'abord dans les rangs de la Confédération générale des travailleurs de la Somme. En 1936, la direction confédérale de la CGT, à la demande de Marie Langlois qui souhaitait alléger sa tâche, l'envoya dans le Calvados pour assurer les fonctions de secrétaire administratif permanent de l'union départementale. Après la vague de grèves de l'été et le fort mouvement de syndicalisation qui en résulta, celle-ci comptait alors plus de 20 000 adhérents. Degardin, décrit par le préfet comme "un homme intelligent et très actif", s'acquitta de sa tâche avec énergie et joua un rôle important dans les négociations des conventions collectives de travail.
Très lié à Marie Langlois et à Ludovic Zoretti, il les suivit dans leur évolution politique sous l'État français. Il participa avec eux à la fondation de la section départementale du Rassemblement national populaire de Marcel Déat en février 1941, dont le siège social était situé dans les locaux de la CGT. En avril de la même année, Marceau Degardin fut nommé par arrêté ministériel conseiller municipal de Caen, en tant que représentant des milieux ouvriers. En avril 1942, il est le fondateur et le président du Comité ouvrier de secours immédiat du Calvados.
A la fin de l'année 1942, tout en restant responsable de l'UD-CGT du Calvados, il devint chef départemental du RNP. Quelques mois plus tard, avec l'appui de Georges Albertini, il fut nommé responsable pour l'ensemble de la Normandie. Fin 1943, il tenta - sans succès - de mettre sur pied un rassemblement des diverses organisations collaborationnistes calvadosiennes dans le cadre d'un Front révolutionnaire national, doté d'une milice. Il abandonna ses responsabilités locales en mai 1944, lorsque Marcel Déat le désigna comme chargé de mission auprès du Ministère du travail et de la solidarité nationale.
Ayant quitté Caen lors du débarquement des Alliés, Marceau Degardin fut arrêté quelques mois plus tard dans l'Oise, où il s'était réfugié dans sa famille. Traduit devant la cour de justice du Calvados en juillet 1946, il fut condamné à cinq ans de réclusion.
