Les Centurions (film)

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Les Centurions (Lost Command) est un film franco-américain réalisé par Mark Robson et sorti en 1966.

Il est librement adapté du roman éponyme de 1960 de Jean Lartéguy.

Les centurions.jpg

Commentaires

Six ans après sa publication en 1960, le roman de Jean Lartéguy Les Centurions avait déjà été vendu, en France, à 300 000 exemplaires. Pour le tirage mondial, on donne le chiffre de quatre millions d’exemplaires, dont 400 000 aux Etats-Unis. Dans ces conditions, il eût été surprenant qu’Hollywood ne s’y intéressât pas !

L’adaptation cinématographique de ce best-seller international date de 1966 ; elle fut confiée à Mark Robson, un habitué des films de guerre. Les acteurs furent choisis en conséquence : Anthony Quinn interprète le colonel Raspéguy, Alain Delon le capitaine Esclavier, Maurice Ronet le capitaine Boisfeuras et, pour faire bonne mesure, Claudia Cardinale évolue dans le rôle d’une poseuse de bombes, sœur du lieutenant Mahiedi qui a quitté les paras pour le FLN.

Le résultat ? Un réel succès. Mais aussi la colère de la mouvance nationaliste d’alors. Europe-Action – sous-titré « magazine de l’homme occidental » – titre en une de son numéro de novembre 1966 : « On a trahi les centurions », avec en bandeau « Les parachutistes accusent ». Pour la revue dont Dominique Venner est le directeur politique, le réalisateur a fabriqué à grand frais un bien médiocre western : « Ni la couleur ni les belles images n’excusent les étranges libertés prises avec la réalité du combat d’unités parachutistes en Algérie. » Chez les militants, ne passe pas le fait que Delon-Esclavier joue le rôle d’un officier devenu objecteur de conscience, ni que « le preux, le chevalier, le pur héros » soit « Mahiedi le fellouze ».

Depuis ces jugements, 54 ans ont passé. Convient-il aujourd’hui d’être aussi dur ? Nous aurions tendance à nous rallier à ce qu’écrit le fin critique Norbert Multeau – qui ne peut être taxé d’hostilité envers les combattants de l’Algérie française – dans Les Caméras du diable (Dualpha, 2001) : « Les producteurs américains s’intéressent fort peu à l’armée française et à la guerre d’Algérie mais beaucoup au fait que le roman de Lartéguy avait eu un grand succès populaire. Les causes du conflit restent indiscernables. Donc pas de mauvaise conscience et un héroïsme équitablement partagé entre les deux camps dans des scènes de combat violentes et spectaculaires qui ne désobligeaient personne. »