Konrad Lorenz

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Konrad Lorenz, né le 7 novembre 1903 à Vienne et mort le 27 février 1989 dans cette même ville, est un zoologiste, biologiste et éthologiste autrichien.

Konrad Lorenz.jpg

Il a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1973.

Biographie

Konrad Lorenz naît à Vienne en 1903.

Il étudie la médecine à New York et à Vienne et obtient son diplôme en 1928. En 1933, il obtient également un diplôme de zoologie, s'adonnant ainsi à ses véritables intérêts qui se tournent de plus en plus vers le monde animal et l'ornithologie en particulier. En 1937, il devient professeur de psychologie animale et d'anatomie comparée à l'université de Vienne.

Konrad Lorenz adhère au Parti national-socialiste des travailleurs allemands en 1938. Eugéniste, il devient également membre du « département de politique raciale » du parti, produisant conférences et publications. Cet engagement ne lui sera jamais pardonné par la suite. Ainsi, bien plus tard, en 1973, lors de sa nomination pour le prix Nobel, des campagnes de haine seront organisées contre lui par les milieux de gauche.

En 1940, il devient professeur à l'université de Königsberg où il occupe la chaire d'Emmanuel Kant. Il est mobilisé en 1941 dans l'armée comme médecin psychiatre et fait prisonnier par les Russes en 1944, puis déporté en Arménie soviétique jusqu'en 1948.

De 1949 à 1951, il dirige l'institut d'éthologie comparée d'Altenberg puis l'Institut Max Planck de physiologie comportementale (un des 80 instituts de recherche de la Société Max-Planck) de Buldern (1951-1954) puis celui de Seewiesen (Bavière) (1954). Il reçoit en 1973, conjointement avec Karl von Frisch et Nikolaas Tinbergen, le prix Nobel de physiologie ou médecine pour leurs découvertes concernant « l'organisation et la mise en évidence des modes de comportement individuel et social » ; il s'agit du seul prix Nobel jamais remis à des spécialistes du comportement. Leurs travaux constituent les fondements d'une nouvelle discipline de la biologie : l'éthologie.

Œuvres

Les Huit péchés capitaux de notre civilisation

Dans cet ouvrage, Lorenz met en garde le monde contre des dangers qui, selon lui, pourraient, lui être fatals. Dès l’introduction le ton est donné puisque pour Lorenz : “L’humanité contemporaine est en péril. Elle court de nombreux dangers, que le naturaliste et le biologiste en premier lieu sont les seuls à apercevoir, alors qu’ils échappent au regard de la plupart des hommes.”

Le premier de ces dangers est le surpeuplement de notre planète, que Lorenz avait appréhendé très tôt. De nombreux progrès (économiques, médicaux…) ont permis une expansion démographique démesurée qui mène l’humanité à sa perte. Les humains, plus nombreux, s’agglutinent alors dans des villes de moins en moins vivables, dans lesquelles ils deviennent indifférents à autrui et agressifs. L’entassement dans les villes mène alors à la décadence.

La dévastation de l’environnement fait bien sûr partie de ces huit péchés. L’auteur avait dans ce domaine anticipé tous les problèmes que nous connaissons aujourd’hui : pollution de l’air et des sols, épuisement de la terre, destruction des espèces… Un seul responsable à ce désastre : l’homme, qui pense que la nature lui appartient et est inépuisable. En la détruisant, l’homme perd son âme.

Cet homme destructeur est aussi une victime, victime de la course contre soi-même. Pour le biologiste, l’argent-roi et les considérations commerciales priment sur les valeurs réelles dans nos sociétés occidentales. L’homme moderne, appâté par le gain, est ainsi toujours en concurrence avec les autres et seule compte sa réussite professionnelle. Il est alors toujours pressé, incapable de réflexion et ne peut rester seul en face de lui-même.

La tiédeur mortelle, quatrième péché, est lié au précédent. Notre société capitaliste a convaincu l’individu qu’il pouvait satisfaire tous ses besoins/désirs immédiatement. Le goût de l’effort a ainsi disparu et l’homme n’est finalement jamais satisfait puisque demandeur de nouveaux plaisirs.

Dans le chapitre consacré à la dégradation génétique, Lorenz explique que l’homme civilisé a été "privé de la capacité de juger du bien et du mal”. A cela les responsables sont nombreux, de la religion à la démocratie. De même, les valeurs traditionnelles disparaissent ou deviennent désuètes. Cette dégradation génétique est complètement liée à la rupture de la tradition caractérisée surtout par la disparition de toute hiérarchie dans la famille, résultant de la fin de l’image père-exemple. Le septième péché, la contagion de l’endoctrinement, est cruellement d’actualité. La société de consommation, par le truchement des médias, a réussi à s’imposer en une sorte de dictature distillant un code de fausses valeurs. Le but étant bien sûr l’uniformité des vues pour maitriser les masses et gagner de l’argent.

Le dernier péché est le danger mortel causé par les armes atomiques. Pour Konrad Lorenz, c’est le plus facile à éviter, mais l’actualité nous montre qu’il est toujours bien présent, les Américains étant probablement encore les prochains utilisateurs… contre l’Iran par exemple. Enfin, la lecture de ce livre prophétique parait indispensable à toute personne désireuse de peser un temps soit peu sur notre époque[1].

Citations

  • « Dans la mesure où l’artisanat est déraciné par la concurrence de l’industrie, où le petit entrepreneur, y compris le paysan, ne peut survivre, nous sommes tous forcés de soumettre notre façon de vivre aux désirs des magnats de la production. »

Publications

en allemand

  • Er redete mit dem Vieh, den Vögeln und den Fischen, Borotha-Schoeler, Vienne, 1949.
  • So kam der Mensch auf den Hund, Borotha-Schoeler, Vienne, 1950.
  • Das sogenannte Böse. Zur Naturgeschichte der Aggression, dtv, 1998 (1re éd. 1963), 261 p. (ISBN 3-423-33017-1)
  • Über tierisches und menschliches Verhalten. Aus dem Werdegang der Verhaltenslehre, 2 vol., 1965.
  • Die Rückseite des Spiegels. Versuch einer Naturgeschichte menschlichen Erkennens, 1973.
  • Die acht Todsünden der zivilisierten Menschheit, 1973.
  • Hier bin ich - Wo bist du ? Ethologie der Graugans, R. Piper GmbH & Co. KG, Munich, 1988.
  • Das Jahr der Graugans, 1979
  • Der Abbau des Menschlichen, 1983

traductions françaises

  • Il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les poissons, Paris, Flammarion, 1968.
  • Les animaux, ces inconnus, Paris, Éditions de Paris, 1953.
  • Tous les chiens, tous les chats, Paris, Flammarion, 1970.
  • L'Agression, une histoire naturelle du mal, Paris, Flammarion, 1977.
  • Évolution et Modification du comportement : l'inné et l'acquis, Paris, Payot, 1967.
  • Essais sur le comportement animal et humain : les leçons de l'évolution de la théorie du comportement, Paris, Le Seuil, 1970.
  • L'envers du miroir : une histoire naturelle de la connaissance, Paris, Flammarion, 1975.
  • Les Huit péchés capitaux de notre civilisation, Paris, Flammarion, 1973, 169 p.
  • Les Fondements de l'éthologie, Paris, Flammarion, 1984.
  • L'Homme dans le fleuve du vivant, Paris, Flammarion, 1981.
  • Les Oies cendrées, Paris, Albin Michel, 1989.
  • L'Année de l'oie cendrée, Paris, Stock, 1991.
  • L'homme en péril, Paris, Flammarion, 1992.

articles

  • « Pathologie de la civilisation et liberté de la culture », in : Nouvelle École, no 29, mars 1976.

Bibliographie

  • coll., « Konrad Lorenz et l'éthologie » [numéro double thématique], Nouvelle École, no 25/26, 1974-1975.
  • Richard I. Evans, Konrad Lorenz. Écrits et dialogues avec Richard Evans, Paris, Flammarion, 1978.
  • Yves Christen, Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, La Nouvelle Librairie Éditions, 2023.


  • F. M. Wuketits, Konrad Lorenz. Leben und Werk eines großen Naturforschers, Munich-Zurich, Piper, 1990.

Notes et références

  1. Yvain Lacuson, « Les Huit péchés capitaux de notre civilisation », Réfléchir & Agir, été 2008, no 29, p. 53.