Jean-Luc Coronel de Boissezon

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Jean-Luc Coronel de Boissezon, né le 2 décembre 1967 à Aubenas, est un historien français du droit, professeur agrégé d’histoire du droit et spécialiste de l’histoire intellectuelle du conservatisme.

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Ses travaux sont principalement orientés vers l'histoire de la pensée juridique et politique ; auteur d'une thèse sur Frédéric Le Play face au droit. Une critique de la codification et de la centralisation au XIXe siècle (Paris, 2008), il est spécialiste de l'histoire intellectuelle du conservatisme français et européen.

Agrégé d'histoire du droit, professeur à l'université de Montpellier à partir de 2010, il en est révoqué en février 2019 à la suite de son implication dans une intervention contre l'occupation illégale de la Faculté de droit et science politique de Montpellier par des manifestants d'extrême gauche en mars 2018. Depuis, il enseigne l’histoire de la pensée économique à l’ISSEP (Institut des sciences sociales, économiques et politiques) de Lyon.

Il a collaboré au Dictionnaire du conservatisme (Cerf, 2017), au Dictionnaire des populismes (Cerf, 2019) et au Dictionnaire du progressisme (Cerf, 2022).

Biographie

Né le 2 décembre 1967 à Aubenas, Jean-Luc Coronel (puis Coronel de Boissezon) a poursuivi à Aix-en-Provence, puis à Paris, des études de sociologie, de science politique, et de droit. En 1989, il obtient le diplôme de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence avec un mémoire sur la pensée politique du traditionaliste italien Julius Evola, puis en 1990 un diplôme d'études approfondies en histoire des institutions et des idées politiques, à l'université Aix-Marseille III, avec un mémoire sur la conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf et Philippe Buonarroti, « premier parti communiste de l'histoire » selon Marx.

Il exerce ensuite des fonctions dans l'enseignement supérieur privé à Nice, puis à la direction de l'enseignement supérieur du service interacadémique des examens et concours de Paris, Créteil et Versailles. En 2008, il achève un doctorat en droit à l'université Paris-Sud, avec une thèse sur les conceptions juridiques de Frédéric Le Play et de son école, dirigée par les professeurs Brigitte Basdevant-Gaudemet et François Jankowiak, qui recevra le prix de thèse de la Maison d'Auguste Comte en 2011.

Il appartient au comité d'experts de la revue Les Études sociales.

Au cours de sa carrière, il a notamment enseigné à l'université Aix-Marseille III (1990-1993), à l'université Jean-Monnet-Saint-Étienne (1995-1997), à l'université Paris-X (1998-1999), à l'université Panthéon-Assas (1999-2000), à l'université Paris-XI (2000-2007) et à l'université Montpellier-I. De 2010 à 2019, il est professeur agrégé d'histoire du droit à la faculté de droit de Montpellier.

il devient en 2019 titulaire de la chaire d'histoire de la pensée économique de l'Institut des sciences sociales, économiques et politique (Lyon), institut d'enseignement supérieur privé dirigé par Marion Maréchal. Il est par ailleurs, depuis 2021, professeur associé à la Faculté de Droit, d'Économie et de Gestion de l'Institut universitaire des sciences d'Haïti (Port-au-Prince).

Affaire de la révocation de l'université de Montpellier

Au début de l’année 2018, des mouvements d'extrême gauche organisent une série d'actions et d'occupations dans les universités françaises, principalement en fait dans les universités de Paris-Tolbiac et Montpellier. Dans la seule université de Montpellier, les dégâts sont estimés à 750 000 euros.

En mars 2018, le professeur Coronel de Boissezon et le doyen de la faculté de droit Philippe Pétel sont mis en cause dans l'évacuation de manifestants extérieurs qui occupaient la faculté de droit de Montpellier. Les deux professeurs sont inculpés pour « complicité d'intrusion » et suspendus de leurs fonctions.

Le 7 février 2019, les professeurs Pétel et Coronel de Boissezon se voient sanctionnés, le premier par une suspension de cinq ans sans rémunération, le second par une révocation de l'enseignement supérieur assortie d'une interdiction d'exercer dans tout établissement public.

Emmenés par le Montpelliérain Rémy Cabrillac, 450 universitaires s'insurgent, dans un courrier à la ministre, contre des sanctions à leurs yeux totalement disproportionnées, prises en outre, selon eux, au mépris du principe de présomption d'innocence. Parmi eux, François-Xavier Lucas, professeur de droit à l'université Panthéon-Sorbonne, affirmera que ces sanctions retenues contre les deux professeurs sont d'une « extrême sévérité », « infondée et nourrie d'arrière-pensées politiques ». Le journaliste Mickaël Fonton estime que cette sanction « rarissime » est l'illustration d'une faillite française.

En attente d'une date de jugement correctionnel, la sanction prononcée par la juridiction disciplinaire a fait l'objet, de la part des deux universitaires, d'un appel qui n'en suspend pas l'exécution.

L'affaire se poursuit en audience les 20 et 21 mai 2021 devant la Cour correctionnelle de Montpellier. Devant le tribunal, des groupes d'extrême gauche se livrent à une manifestation non autorisée contre les « groupes de nervis » qui, selon eux, terroriseraient les universités.

Verdict

Début juillet 2021, la sentence tombe. Jean-Luc Coronel de Boissezon est condamné à six mois de prison ferme. L’ancien doyen de la faculté de droit, Philippe Pétel, est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, Mme Margand, à la même peine, Martial Roudier, dont le père anime la Ligue du Midi, à un an de prison ferme. Trois autres personnes sont condamnées à six mois de prison ferme.

Ces lourdes peines sembles fortement motivées par l'appartenance politique, réelle ou supposée, des condamnés. Le doyen Pétel, qui a donné le feu vert à l’évacuation musclée des occupants gauchistes et qui, à ce titre, devrait être considéré comme le principal responsable de l'intervention incriminée, est le seul à échapper à la prison ferme, du seul fait, semble-t-il, qu’il n’est pas catalogué « de droite ».

Les autres condamnés, eux, ont tous été qualifiés comme « d’extrême droite » par le tribunal. En mai, le procureur leur avait d’ailleurs reproché une « détestation de l’extrême gauche »[1].

Publications

Thèse de doctorat en droit

  • sous la dir. de Brigitte Basdevant-Gaudemet et François Jankowiak, Frédéric Le Play face au droit : une critique de la codification et de la centralisation au xixe siècle, Paris, université Paris-XI, 2008, 676 p.

Articles

  • « La dénaturation de la justice médiévale par les légistes royaux, selon le publiciste légitimiste J.-B.-V. Coquille », in Mélanges Jean Barbey, Paris, Mare et Martin, 2019.
  • « La responsabilité individuelle, concept extensif de l'école du droit naturel moderne et matrice de la contractualisation des rapports sociaux », in Alexandre Deroche (dir.), La responsabilité . Actes des Journées internationales de la Société d’histoire du droit, Limoges, PULIM, 2019, p. 77-104 .
  • « L'Europe dans le discours métapolitique de la Nouvelle Droite », dans Europe et État, t. II, Aix-en-Provence, Presses universitaires d'Aix-Marseille, coll. « Collection d'histoire des idées politiques » (no 9), 1993, p. 293-318.

Contributions à des dictionnaires et encyclopédies

  • Notices « Liberté », « Peuple et nation », « Peuple et population » et « Ruralisme », in : Dictionnaire des populismes, dir. Christophe Boutin, Olivier Dard et Frédéric Rouvillois, Paris, Cerf, 2019.
  • Notices « Bonnes mœurs », « Catholicisme social », « Le Play (Frédéric) », « Notables », « Serres (Olivier de) » et « Temps », in : Dictionnaire du conservatisme, dir. Christophe Boutin, Olivier Dard et Frédéric Rouvillois, Paris, Cerf, 2017.
  • Notices « Epistocratie » et « Avenir » in : Dictionnaire du progressisme, dir. Christophe Boutin, Olivier Dard et Frédéric Rouvillois, Paris, Cerf, 2022.

Notes et références

  1. Présent, 6 juillet 2021.Article de Présent université de Montpellier.jpg