Gwalarn

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Gwalarn (Le vent de noroît en breton) était une revue littéraire en langue bretonne. Par extension, le terme désigne également le courant littéraire qui accompagna ce périodique.


Histoire


Fondée par Roparz Hemon et Olier Mordrel en 1925, Gwalarn eut 166 numéros (du 0 au 165) de 1925 à mai 1944. A l'origine supplément littéraire en breton du journal autonomiste Breiz Atao, la revue devient indépendante avec son septième numéro (1926). Olier Mordrel n'y participera plus à partir de 1928. Roparz Hemon en restera directeur jusqu’au dernier numéro.

Manifeste de Gwalarn


Voici le texte du manifeste de Gwalarn tel que cité par Alain Deniel [1]. Il fut publié en février 1925.

(...)
Gwalarn est avant tout quelque chose de neuf et d'unique : une revue littéraire destinée à l'élite du public bretonnant, et dont l'ambition n'est rien moins que d'engager la littérature bretonne sur la voie que suit depuis longtemps la littérature de maintes petites nations : la Bohême, la Flandre, la Catalogne entre autres.
(...)
Pour la première fois, une revue bretonnante fournira des travaux d'une irréprochable tenue littéraire et, fermant la porte aux patois (même décorés du nom de dialectes), adoptera une langue de forme classique et une orthographe rigoureusement unique
(...)
Gwalarn, de même que Breiz Atao, n'entend tromper personne. Gwalarn est une expérience : il s'agit de savoir s'il existe en Bretagne un public assez instruit du breton pour pouvoir comprendre la langue littéraire (aussi distante du langage du paysan breton que la langue de M. France l'est de celle du paysan français), un public assez éclairé pour suivre une littérature bretonne qui, tout en s'efforçant de puiser sa sève dans le génie de la race, veut être d'esprit européen, s'inspirant des méthodes littéraires européennes d'aujourd'hui, tant dans l'expression que dans la pensée. Il s'agit de savoir s'il existe en Bretagne un public assez dégagé du provincialisme que son éducation française lui avait assigné - assez intelligent et d'esprit assez moderne pour soutenir une revue, dont maint article, par sa nouveauté même, pourra au premier abord surprendre,
(...)
Nous répétons ce que nous avons dit tant de fois : le sort de notre littérature, auquel est lié celui de notre langue, et par suite, de notre nationalité, est entre les mains de l'élite. D'elle dépendra le succès de Gwalarn.
(...)
Les colonnes de Gwalarn sont ouvertes à toutes les plumes sans distinction de parti. L'adhésion à Gwalarn n'implique pas l'adhésion au nationalisme breton. La littérature peut être mise au service de la politique, mais elle n'en dépend pas essentiellement. Il y aura place dans notre revue littéraire pour l'idée bretonne ; il y aura place pour un art libre vis-à-vis de toute doctrine. Nous concevons aussi qu'on puisse le faire par pur sentiment esthétique.
(...)

Principaux collaborateurs


Les principaux collaborateurs furent :Roparz Hemon, Abeozen, Youenn Drezen, Jakez Riou, Gwilherm Berthou Kerverziou, Yannn-Eozen Jarl, Kenan Kongar, Fant Rozec (Meavenn), Langleiz, Maodez Glanndour.

Contenu


Le contenu était varié :

  • beaucoup de traductions d’auteurs étrangers : Shakespeare, Nathaniel Hawthorne, Boccace, John Millington Synge, Alexandre Pouchkine, etc.,
  • des reprises de grandes légendes celtiques comme les Mabinogion,
  • des nouvelles,
  • des poèmes,
  • des pièces de théâtre,
  • des articles de philosophie, de religion (avec un attrait particulier pour le bouddhisme), de dialectologie, d'histoire...

Les satellites


L'équipe de Gwalarn publia en parallèle une série d'autres journaux :

  • Brezoneg ar vugale (« le breton des enfants »), collection à l'usage des enfants, distribués dans les écoles qui le désiraient, fondée en 1928.
  • Kannadig Gwalarn (« le bulletin de Gwalarn »), revue populaire, en breton plus simple (« tel qu'il est parlé à la campagne »), au contenu éclectique, fondée en 1932.
  • Levraoueg Gwalarn (« Bibliothèque de Gwalarn »), des fascicules consacrés à une seule œuvre.
  • Kornog, revue trimestrielle bilingue des Arts de Bretagne fondée en 1928, dirigée par René-Yves Creston.
  • Nord-Okcidento, en espéranto, accompagné de traductions en irlandais et en gallois, revue fondée en 1928, dix numéros sont parus.

Notes et références


  1. Le mouvement breton, Maspéro, 1976, page 69