Guy Lardreau

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Guy Lardreau (24 mars 1947 - 6 juillet 2008) philosophe, il fut royaliste avant de devenir un des théoriciens du « maoïsme à la française ».

Biographie

Comptant un conventionnel régicide et un communard dans ses ancêtres, Guy Lardreau était le fils d'un professeur de mathématiques qui avait été à l'Action française dans les années 1930 avant de devenir sympathisant communiste après 1945. Curieusement, il suivit le même itinéraire que son père : militant royaliste alors qu'il fréquentait le lycée Charlemagne de Paris, il devint par la suite marxiste-léniniste. Son cas n'est pas tout à fait isolé: le politologue Olivier Dard cite les cas de Maurice Clavel, « ancien maurrassien et désormais ange gardien des maoïstes », Christian Jambet et le linguiste Jean-Claude Milner[1].

Un de ses anciens condisciples de lycée, Dominique Weinzorn, rappelle qu’il était venu les solliciter pour les inviter à porter une cravate noire le 21 janvier 1961, en souvenir de l’exécution de Louis XVI[2].

Il milite ensuite au sein de l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (scission de tendance maoïste de l'Union des étudiants communistes, organisation étudiante du PCF).

Après la constitution du mouvement de la Gauche prolétarienne, en septembre 1968, il est l'un des dirigeants de la structure lycéenne, avec Christian Jambet. Il fait également partie de la rédaction de La Cause du peuple, la revue mensuelle de l'organisation. Le 24 mai 1971, la direction de la Gauche prolétarienne prend la décision de faire fusionner J'accuse, un hebdomadaire qu'elle a créé afin de s'attirer un public plus large mais dont elle craint la volonté d'indépendance de la rédaction, avec La Cause du peuple. La nouvelle publication s'intitule La Cause du peuple - J'accuse. Guy Lardreau refuse cette décision et quitte l'organisation[3].

Il se consacra à l'enseignement de la philosophie et fut le fondateur du groupement des « nouveaux philosophes », une « école de penseurs médiatiques », presque entièrement composée d'anciens maoïstes, comme Bernard-Henri Lévy, Christian Jambet, André Glucksmann ou Jean-Paul Dollé[4].

Notes et références

  1. Olivier Dard, « Des maorassiens aux maosoccidents : réflexions sur un label et sa pertinence en lisant un essai récent », Les territoires du politique, éd. Jean Garrigues et al., Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 167-169.
  2. Jean Birnbaum, Les Maoccidents. Un néoconservatisme à la française, Stock, 2009, p. 22.
  3. Christophe Bourseiller, Les maoïstes. La folle histoire des gardes rouges français, Éditions du Seuil, collection « Points », 2008, 369 p.p. 110, 119, 199. Note : cet ouvrage ne mentionne pas le passé royaliste de Lardreau.
  4. ibidem, p. 277.