Gérard Blain
Gérard Blain, né le 23 octobre 1930 à Paris et mort le 17 décembre 2000 dans la même ville, est un acteur, réalisateur et scénariste français, non-conformiste et proche du GRECE.
Biographie
Né le 23 octobre 1930 à Paris, Gérard Blain écourte très vite ses études et, dès 1943, fait de la figuration dans de nombreux films, comme Les Enfants du Paradis (1945), de Marcel Carné, à l'âge de 14 ans, ou Le Carrefour des enfants perdus (1944), de Léo Joannon. Il joue également au théâtre.
Après son service militaire dans les parachutistes, on le voit en 1953 dans Avant le déluge, d'André Cayatte. Il trouve son premier rôle important en 1956 avec Voici le temps des assassins, de Julien Duvivier. François Truffaut l'y remarque, et l'écrit. Ému, Blain le rencontre et lui présente celle qui est alors son épouse, Bernadette Lafont. Truffaut va employer le couple dans son premier court-métrage, Les Mistons (1957).
C'est Claude Chabrol qui fait de Gérard Blain une vedette en lui confiant le rôle-titre du Beau Serge et des Cousins, réalisés en 1958. Face à l'aisance affectée de Jean-Claude Brialy, Blain touche par son côté brut dans le premier film, par sa naïveté provinciale dans le second. Sa sincérité et ce que l'on devine en lui de révolte sourde séduisent. Celui dont la publicité tente de faire « le James Dean français » ne fait pas ensuite une très grande carrière en France, si l'on excepte un rôle de composition dans Les Vierges (1963), de Jean-Pierre Mocky, et, surtout, dans La Peau et les os (1960), de Jean-Paul Sassy.
Gérard Blain part aux Etats-Unis jouer au côté de John Wayne dans Hatari (1960) d'Howard Hawks, une expérience malheureuse qui le ramène vite en Europe où il tourne en France, en Italie et en Allemagne. En Italie, il mène une carrière assez notable avec Les Jeunes Maris (Mauro Bolognini, 1957), Le Bossu de Rome (1960) et L'Or de Rome (1961), de Carlo Lizzani.
Les rôles qu'on lui propose par la suite le satisfont de moins en moins, et au début des années 1970, il décide de passer derrière la caméra. Avec son ami André de Baecque, il écrit un premier scénario, Les amis, tourné en 1971. Ce film est bien accueilli par la critique et sélectionné au Festival de Cannes. Le réalisateur prend confiance et signe un deuxième film, Le pélican (1974) dans lequel il est également interprète. Avec Un enfant dans la foule (1975), il confirme un cinéma modeste basé sur des histoires simples suivant les thèmes de l'enfance, de l'homosexualité et de la filiation paternelle, interprétées le plus souvent par des acteurs peu connus. Il tourne Un second souffle (1978) et Le Rebelle (1980), où il fait jouer son ami Maurice Rollet.
En 1987, il signe Pierre et Djemila (1987), une histoire d'amour entre deux jeunes d'aujourd'hui confrontés à leurs communautés respectives, une sorte de Roméo et Juliette des cités, où transparait une inquiétude face à l'impossibilité de la cohabitation de communautés ethniques radicalement différentes. Le film est sélectionné au Festival de Cannes, malgré les protestations des critiues de gauche. pourtant, même L'Humanité reconnait les mérites du film, estimant que « Blain, avec un grand B comme Bresson, a tourné une vision dépouillée de Roméo et Juliette où les Capulet et les Montaigu seraient en quelque sorte les Français et les immigrés. Pourtant, ceux qui affirmeront qu’il s’agit d’un film sur l’immigration se mettent le doigt dans l’œil. […] Gérard Blain a réussi où triomphe l’art du simple, du peu, de l’inventivité pure. »
Entre deux réalisations, Gérard Blain apparaît encore dans quelques films, comme L'ami américain (1976) de Wim Wenders, La flambeuse (1980) de Rachel Weinberg, Poussière d'ange (1987) d'Edouard Niermans ou Natalia (1989) de Bernard Cohen. En 1994, il revient à la mise en scène avec Jusqu'au bout de la nuit, l'histoire d'un ancien détenu qui récidive ses forfaits malgré son amour pour Maria et sa fille et trouve finalement la mort.
Filmographie
En tant qu'acteur
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En tant que réalisateur
- 1971 : Les Amis (Léopard d'or au Festival de Locarno)
- 1973 : Le Pélican (sélection à la Berlinale 1974)
- 1976 : Un enfant dans la foule (sélection au Festival de Cannes)
- 1978 : Un second souffle
- 1980 : Le Rebelle
- 1983 : Michel Tournier, documentaire TV
- 1986 : Pierre et Djemila (sélection au Festival de Cannes)
- 1993 : La Fortune de Gaspard, téléfilm d'après l'œuvre de la Comtesse de Ségur
- 1995 : Jusqu'au bout de la nuit
- 2000 : Ainsi soit-il (Léopard d'or au Festival de Locarno)