Franz Jung

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Franz Jung jeune

Franz Jung (1888-1963) est un écrivain allemand et un des représentants de ce premier national-bolchevisme appelé « national-bolchevisme de la défaite » par Louis Dupeux.

Biographie

Jung est né le 26 novembre 1888 dans la petite ville allemande de Neisse en Silésie, de nos jours Nysa en Pologne. Son père est maître horloger, président de la banque coopérative de la ville et conseiller municipal. Franz Jung passe son bac en 1907 au Realgymnasium de la ville, puis fréquente une école supérieure de musique à Leipzig, puis l'université ou il étudie le droit, l'art et les religions. Il est renvoyé des universités de Breslau et d'Iéna. Il travaille alors comme apprenti dans une imprimerie puis dans un journal. Jung se marie en août 1910 avec la danseuse Margot Hader (née en 1887) qui gagnait un peu d'argent comme modèle à l'Académie des Beaux-Arts de Iéna. Ils eurent un fils Franz (1911) et une fille Dagny (1916-1945). Il reprend des études à Munich, à la Friedrich-Maximilian-Universität, le 27 octobre 1911 pour obtenir un Doctorat en économie. Son sujet porte sur les taxes à la production dans l'industrie des allumettes, avec pour jury les professeurs Brentano, Alfred Weber et Sinzheimer. Il fait peu après partie du radical Tat Gruppe avec l'anarchiste Erich Mühsam, les écrivains Leonhard Frank, Oscar Maria Graf, Johannes Becher, le psychanalyste Otto Gross et l'anarcho-socialiste Gustav Landauer. Il rencontre Karl Otten, Johannes Becher, Georg Schrimpf, Raoul Francé, Emil Szittya et Richard Öhring.

Il quitte en 1913 Munich pour Berlin afin de rester mêlé à la bohême artistico-littéraire anarchisante et collabore aux revues d'avant-garde Die Aktion et Der Sturm, qui mêlent expressionisme et dénonciation du bellicisme ambiant. Il connaît ensuite Cläre Otto (1892-1981) au journal Die Aktion et travaillèrent ensemble dés 1915, surtout à la propagande des Spartakistes.

En 1914, il est mobilisé sur le front de l'Est et blessé au combat avant de déserter pour rejoindre Vienne et Otto Gross. Renvoyé en Allemagne, emprisonné à Spandau d'avril à mai 1915 puis interné dans un asile, il est libéré grâce à une expertise psychiatrique d'Otto Gross alors médecin militaire. C'est avec ce dernier et Richard Öhring qu'ils lancent en 1915 la revue gratuite Die Freie Strasse pour défendre la vocation révolutionnaire de la psychanalyse selon Gros. La revue cesse, après 10 numéros ; y furent publiées les premiers textes et gravures Dada.

En mars 1918, il organise dans sa maison le Club dada de Berlin qui regroupe Hülsenbeck, Raoul Hausmann, Georges Grosz, Heartfield, Mehring, Baader et Golyscheff. Il organise douze soirées et matinées. Le manifeste Dada d'avril 1918 est signé par Jung avec Tristan Tzara, Grosz, Marcel Janco, Richard Huelsenbeck, Gerhard Preisz et Hausmann. Ce dernier évoque dans son livre Courrier Dada son amitié pour Franz Jung qui donne à ce mouvement de révolte artistique un tour de plus en plus révolutionnaire. Grosz le décrit comme un personnage à la Rimbaud, comme un aventurier au caractère proprement excessif qui ne recule devant rien.

C'est aussi la grande période d'action du mouvement Spartacus avec Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht. En 1920, il fait un voyage en Russie au nom du KPD (Parti Communiste Allemand) puis du KAPD (Kommunistische Arbeiterpartei Deutschlands - Parti communiste ouvrier allemand), dont il est un des fondateurs, pour participer à l'Internationale Communiste à Moscou puis pour aider la Russie à se relever de la guerre. Il y a aussi l'épisode du cargo Senator Schröder, qu'il détourne en pleine mer Baltique pour l'offrir aux Russes. A Moscou, il a des contacts avec Lénine, Bucharin, Sinowjew et Radek. Cläre Jung fonde en 1920 une maison de presse pour publier la littérature prolétarienne.

A son retour de Russie, il est envoyé en prison. Il travaille sous le nom de Frank Ryberg pour les journaux de Berlin Tageblatt et Börsen-Courier Londres et fin 1921, il repart pour Moscou suite à un attentat manqué sur la personne du Ministre de l'Intérieur Weismann. Il y est le représentant du Secours ouvrier international auprès du Komintern. De mai à Juillet 1921, il voyage en Hollande avec Cläre et y est arrêté et emprisonné.

Sa première mission en Russie consiste en la direction d'une exploitation agricole de 33.000 hectares dans l'Oural, en utilisant du matériel agricole provenant d'Amérique. Cette mission fut aidée et suivie par Boukharine et Trotski mais se termina mal puisque les Américains ne livrèrent pas le matériel. En 1922, il dirige une usine de fabrication d'allumettes à Nowgorod pour un trust suédois. Il a beaucoup de difficultés à faire tourner cette usine à cause des pressions politiques et de la main d'œuvre très peu qualifiée. Son usine est reprise par les Suédois. En 1923, il dirige une usine métallurgique, la Resserra, à Petrograd dans des conditions les plus rocambolesques. Ce grand complexe russe était à l'abandon après avoir compté plus de 5.000 personnes pendant la guerre.

Il connaît ensuite Frida Lipinski "Mariette" (1903-1950) dont il aura un fils Peter en 1932. De 1934 à 1938, il vit à Prague puis de 1938 à 1940 à Paris, Genève, Budapest. Pendant la guerre, il réside à Genève et travailla au Central Européen Service (pour venir en aide aux personnes fuyant le nazisme). Arrêté en Hongrie en 1944 puis déporté en Italie au camp de Bolzano, il se retrouve en 1945 prisonnier des Américains à Naples. Il fait la connaissance de Anna von Meißner, une danseuse de cabaret, qu'il reverra quelques fois en Italie dans les années 60. Franz Jung part à New-York en 1948 avec Mariette et Peter. De 1950 à 1954, il travailla comme chroniqueur économique dans de nombreux journaux américains et européens. C'est en 1958 qu'il commence à écrire son livre le plus connu, Der Weg nach Unten. En 1960, il rencontre à Paris Ruth Fischer et Emil Szittya. En 1962, il est opéré à Paris et part en cure à Musberg près de Stuttgart. Il y meurt le 23 janvier 1963.

Œuvres


Si l'édition complète des écrits en langue allemande de Franz Jung comporte 14 volumes, seul un de ses livres a été traduit en français : Le Scarabé-torpille (Ludd, 1993 ; réédité et augmenté sous le titre Le Chemin vers le bas, Agone, 2007).