Février 3

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher
  • 1116 : Mort du Roi de Hongrie Coloman, alias Könyves Kálmán, ce qui signifie "Coloman qui possède tant de livres". Fils illégitime du Roi Laszlo et d'une concubine grecque, Coloman monte sur le trône au détriment de son demi-frère, successeur légitime, Almos. Coloman parachève l'œuvre des Rois de Hongrie, fidèles à l'alliance avec le Saint Empire Romain Germanique. Cette alliance fonctionne par la promesse des Hongrois de faire rempart de leurs corps contre toutes les invasions venues de la steppe eurasienne. Par cette promesse, la Hongrie devient la gardienne de l'espace centre-européen, permettant du même coup au continent tout entier de se développer à l'abri d'invasions calamiteuses. Cette mission de la Hongrie est cardinale. Coloman autorise ensuite le passage des armées de Godefroy de Bouillon en marche vers la Palestine, envahie par les Seldjoukides, qui barrent la route vers l'intérieur des terres asiatiques, vers l'Inde et la Chine. Coloman, en compensation, souhaite une ouverture sur la Méditerranée. Il prend le contrôle de la Dalmatie en 1102. Sur le plan intérieur, Coloman fut un véritable homme d'État, doué du sens de la justice. Il abolit les procès en sorcellerie, jugeant que le statut de "sorcière" relevait d'un fantasme irréel.
  • 1887 : Naissance à Salzbourg du poète expressionniste Georg Trakl, dont les thèmes majeurs, accentués par ses effroyables expériences au cours des premiers mois de la première guerre mondiale, sont le déclin et la mort. Ami de Wittgenstein, qui lui a vraisemblablement légué une part de son patrimoine afin qu'il puisse entièrement se consacrer à la poésie, Trakl étudie la pharmacie, sans nul doute pour avoir accès à des stupéfiants car il était un toxicomane notoire. Mobilisé en 1914 comme lieutenant pharmacien et envoyé sur le front de Galicie, il ne résiste pas nerveusement aux horreurs consécutives de la bataille de Grodek, où les armées austro-hongroises et russes s'étaient affrontées dans un choc frontal particulièrement brutal et sanglant. Après une tentative de suicide, il est envoyé en observation à l'hôpital militaire de Cracovie, où il meurt d'une surdose de cocaïne. L'œuvre poétique de Trakl est intéressante, dans la mesure où elle préfigure très nettement le surréalisme (et l'expérience contrôlée des stupéfiants chez un Henri Michaux, par exemple). Il avait subi la quadruple influence de Rimbaud, Baudelaire, Dostoïevski et Hölderlin. Dans son œuvre confluent divers filons littéraires, que la veine surréaliste exploitera ultérieurement: l'immédiateté (menaçante) de l'expérience cruelle du monde (les "frictions", diraient les disciples de Clausewitz), la fascination pour le déclin (très prononcée en général dans la littérature autrichienne; cf. Robert Musil), toutes deux assorties d'une volonté d'établir, malgré tout, un ordre spirituel (cf. Julius Evola et Marc. Eemans) et d'un désir de retourner aux traditions religieuses. Comme les futuristes et comme Julius Evola dans ses poèmes, Trakl fait usage d'une syntaxe "disjointe", expression d'une inquiétude très profonde, d'une angoisse existentielle difficilement maîtrisable. Il est indispensable de comprendre la démarche de Trakl, si l'on veut réellement comprendre celles, ultérieures, d'un Evola, d'un Drieu La Rochelle et de tous ceux qui ont connu, de près ou de loin, l'aventure surréaliste voire avant-gardiste.