Erich et Mathilde Ludendorff

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Erich et Mathilde Ludendorff
Hitler caricaturé par les ludendorffiens
Pour les ludendorffiens Hitler est manipulé par les catholiques
... et par les francs-maçons
Erich Ludendorff, né le 9 avril 1865 à Kruschewnia bei Schwersenz (province de Posen en Prusse) et mort le 20 décembre 1937 à Tutzing, était un officier général de l'armée impériale allemande, où il a exercé, durant la Première guerre mondiale, la fonction de commandant général de l'infanterie et celle d'aide de camp du maréchal Hindenburg. Après la guerre, il se rapproche du Parti national-socialiste et participe au putsch de Kapp. Après l'interdiction du NSDAP en 1923, il adhère au Deutschvölkische Freiheitspartei.

Avec son épouse Mathilde Ludendorff (1877-1966), ils se sont efforcés de susciter un renouveau spirituel germanique néopaïen.


Biographie

Le général et l'activiste politique

Erich Ludendorff fut le commandant en chef de l’armée allemande durant le premier conflit mondial. Il participa avec Adolf Hitler au putsch de Munich du 9 novembre 1923. Député du NSDAP la même année, il fut candidat sous l’étiquette du parti national-socialiste aux élections présidentielles de 1925 et n'obtint que 1,1% des voix. Mais l'alliance avec la NSDAP ne dura pas et il mit en garde par lettre le président Hindenburg contre Hitler le 30 janvier 1933, lui écrivant : « Je vous prophétise solennellement que cet homme néfaste précipitera notre Reich dans l’abîme et conduira notre nation dans une misère inconcevable ».

Le couple néo-païen

Le général Ludendorff rencontra sa future épouse, Mathilde Spiess, en 1923, grâce à Gottfried Feder, un des premiers membres du NSDAP. Celle-ci était fille d’un théologien protestant, avait déjà été mariée deux fois et était médecin neurologue. La cérémonie du mariage eut lieu en 1926 et, l’année suivante, Mathilde Ludendorff annonça avec éclat sa rupture avec le christianisme. Un témoin de l’époque, Albert Béguin, décrivit alors les faits : « Ludendorff, après l’échec du putsch de Munich, se fit le chef d’une église et le fondateur d’une religion dont la maréchale, sa femme, fut la prophétesse ; dans plusieurs ouvrages fort diffus, elle combattit le christianisme au nom d’une « contemplation allemande de Dieu ». Désireux d’expliquer la défaite de 1918 et la déchéance allemande, les époux Ludendorff voient la source de tout le mal dans l’influence néfaste des idées chrétiennes ; falsification de mythes hindous habilement transposés par les Juifs sur le plan politique, la religion du Christ a le tort de prêcher un amour universel du prochain, sans choix, ni distinction, amour qui ne peut que mener un peuple à sa ruine. Coupable de « méconnaître la nature profonde de la haine », le christianisme a affaibli le sentiment de la race au profit d’une morale pan-humaine dont notre époque voit les néfastes conséquences.» Les Ludendorff n’étaient pas polythéistes et développaient des thèses conspirationnistes élaborées où l’Allemagne - et les Allemands - étaient les victimes de complots successifs des juifs, des jésuites, des francs-maçons et des occultistes ...

Les thèses religieuses des Ludendorff furent immédiatement adoptées par une ligue politique d’anciens combattants völkische, le Tannenbergbund (Ligue Tannenberg - nom faisant référence à une bataille remportée sur les Russes durant la Première Guerre mondiale) dont l’organe était la Ludendorffs Volkswarte (L’Observatoire populaire Ludendorff) et qui fut doublée, en 1930, d’une association purement religieuse le Deutschvolk (Peuple allemand) publiant Am Heiligen Quell (La Source sacrée).

Un mouvement néopaïen sous le national-socialisme

Après la prise du pouvoir par Hitler que les Ludendorff avaient critiqué comme vendu aux jésuistes et aux francs-maçons, le Tannenbergbund et le Deutschvolk furent immédiatement interdits et la parution de la Ludendorffs Volkswarte interrompue. Pour pallier l’interdiction, un réseau de librairies Ludendorff fut établi dans les grandes villes allemandes et un nouveau journal Am Heiligen Quell deutscher Kraft (La Source sacrée de la force allemande) put être édité jusqu’en 1939.

Le 22 novembre 1935, les ludendorffiens se virent interdire les réunions et les discours publics. Mais pour des raisons de politique intérieure, Adolf Hitler souhaitait se réconcilier avec Erich Ludendorff et il l’autorisa à créer le 19 juin 1937 le Bund für Deutsche Gotterkenntnis (L) ( Ligue pour la connaissance allemande de Dieu, L = Ludendorff). A l’état-civil on put alors se faire inscrire pour la confession religieuse comme « Deutsche Gotterkenntnis (L) » ou « Gotterkenntnis (Ludendorff) ». Malgré les restriction qui touchèrent la presse et l’édition à partir du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le Bund für Deutsche Gotterkenntnis (L) continua ses activités jusqu'à la fin des hostilités.

Postérité: Les ludendorffiens hier et aujourd'hui

Mathilde Ludendorff fut emprisonnée par les Alliés lors de la chute du Reich et soumise à une procédure de dénazification. En 1951, elle redonna vie au Bund für Gotterkenntnis qui compta rapidement 10.000 membres et qui se dota d’un organe de presse Mensch und Mass (L’Homme et la mesure) et d’une maison d’édition Hohe Warte Verlag (éditions du haut observatoire).

Ce groupe fut dissous en 1961 par le gouvernement fédéral pour « inconstitutionnalité », c’est-à-dire parce que ses objectifs étaient estimés en contradiction avec les principes de la Loi fondamentale qui régit l’Allemagne depuis 1949. Il survécut alors sous différents noms (Weltanschauungsgemeinschaft Gotterkenntnis Mathilde Ludendorff [Communauté éthique Mathilde Ludendorff pour la connaissance de Dieu], Verein Ludendorff-Gedenkstätte [Association du souvenir de Ludendorff], Arbeitskreis für Lebenskunde [Cercle d’action pour l’étude de la vie]) puis, après un long procès devant la Cour constitutionnelle, il put se reconstituer en 1977.

Bibliographie

  • Christian Bouchet, Le Néo-paganisme, Pardès, 2003.
  • Innenministerium des Landes Schleswig-Holstein (Hrsg.) : Rechtsextremismus und Ausländerfeindlichkeit in Schleswig-Holstein, Kiel, 2000.
  • Mathilde Ludendorff : Aus der Gotterkenntnis meiner Werke, Selbstverlag, München, 1935.
  • Mathilde Ludendorff : Der Volksseele Wirken in der Menschenseele und ihre Verschüttung durch Fremdlehre und Rassemischung in : Gunther Duda, Volker Herzog, Franz Karg von Bebenburg, Rassen und Völker im Licht der Wissenschaften und der Gotterkenntnis M. Ludendorffs. S. 78-88. Verlag Hohe Warte, Pähl 1987.
  • Karla Poewe : Scientific Neo-Paganism and the Extreme Right Then and Today : From Ludendorff's Gotterkenntnis to Sigrid Hunke's Europas Eigene Religion in : Journal of Contemporary Religion n°14 (3), 387-400, 1999.
  • Frank Schnoor : Mathilde Ludendorff und das Christentum : eine radikale völkische Position in der Zeit der Weimarer Republik und des NS-Staates, Deutsche Hochschulschriften, Kiel, 1998.
  • Erich Weferling : Kurze Einführung in die Gotterkenntnis, Verlag Hohe Warte, Pähl, 1952.

Lien externe