Centre communautaire

Le Centre communautaire fut fondé le 10 juin 1941 comme une société coopérative de production à capital et personnel variable. Son objet était l’élaboration et la diffusion de la doctrine communautaire par "l’organisation de conférences et la rédaction d’ouvrages divers". Un certain nombre de ces brochures, distribuées aux quelque trois cents adhérents, seront écrites par Roland Laudenbach et Jean Turlais.

Ce Centre communautaire évoquait les associations inspirées par le saint-simonisme au XIXe siècle, et surtout des groupes actifs dans les années trente comme le cercle X-Crise ou la Synarchie. On y retrouvait des industriels, des financiers ou des ingénieurs qui rêvaient de diriger la société comme on gère une entreprise.

Au sein de ce groupe, deux courants politiques cohabitèrent.

Le premier, franchement collaborationniste, était représenté par le président-directeur du Centre, Maurice de La Gâtinais. Il milita à la Croisade française du national-socialisme et on le retrouva ensuite à la Franc-Garde milicienne, l’élite de la Milice, où il exerça les fonctions de délégué général du Maintien de l’ordre, sous l’autorité directe de Joseph Darnand. Il quitta la présidence du Centre en avril 1942. Il fut remplacé par un juriste, Serge Dairainnes, qui occupa ce poste jusqu’en octobre 1944.

Le second courant perpétuait l’esprit des Non-Conformistes des années trente et était très proche des Cahiers français animés par Jean Le Marchand. Le représentant le plus éminent de cette tendance était Jean-Pierre Maxence qui rédigea, en 1943, Le Manifeste communautariste, le programme du Centre, dans la lignée idéologique de la jeune droite intellectuelle des années trente.

Bibliographie

• Jean-Pierre Maxence, Le Manifeste communautariste, Éditions Ars magna, 2009.