Bob Denard
Biographie
Né le 7 avril 1929 à Bordeaux (Gironde), Bob Denard (dont le véritable nom est Gilbert Bourgeaud) est d'abord quartier-maître dans les commandos de la Marine nationale en Indochine et en Algérie jusqu'en 1952, date à laquelle il quitte l'armée et devient policier au Maroc.
En 1954, il est reconnu coupable d'un complot pour assassiner Pierre Mendès France et condamné à quatorze mois de prison.
En 1961, Bob Denard quitte son emploi de démonstrateur dans une société parisienne d'électro-ménager, et part comme mercenaire pour l'ex-Congo Belge, aujourd'hui République démocratique du Congo, où il se met au service des rebelles du Katanga.
Il rejoint ensuite les forces royalistes de l'iman Badr au Nord-Yémen, et dans les années 1970, forme des mercenaires pour mener des opérations en Angola (1975), au Cabinda (1976), et en Rhodésie, l'actuel Zimbabwe (1977).
En 1975, Bob Denard intervient pour la première fois aux Comores pour chasser Ahmed Abdallah du pouvoir. Trois ans plus tard, il le réinstalle au sommet de l'Etat en renversant son successeur, Ali Soilih. Il devient alors commandant en chef des forces armées comoriennes, et chef de la garde présidentielle de 1978 à 1989.
Peu après l'assassinat d'Ahmed Abdallah, il se réfugie en Afrique du sud, et ne rentre en France qu'en 1993.
C'est aux Comores que Bob Denard fit ses adieux aux armes en 1995, en dirigeant une tentative de putsch contre le président Saïd Mohamed Djohar qui échoua.
Bob Denard était atteint de la maladie d'Alzheimer, qui l'avait empêché d'assister à ses procès en 2006 et 2007, liés à l'organisation de ce coup d'Etat manqué. En juin 2006, il avait été condamné à cinq ans de prison avec sursis, en juillet 2007, il avait été condamné en appel à quatre ans de prison dont trois avec sursis.
Il avait déjà dû auparavant répondre de ses agissements devant la justice. En 1993, il avait été condamné à cinq ans de prison avec sursis pour le coup d'Etat manqué au Bénin en janvier 1977. En mai 1999, il était passé devant la cour d'Assises de Paris où il répondait de l'assassinat en novembre 1989 du président des Comores, Abderame Abdallah Ahmed.
Marié sept fois, et père de huit enfants, Bob Denard a longtemps vécu entre Paris et le Médoc. Selon Lectures françaises (n° 608, déc. 2007) : « Il a terminé ses jours dans le dénuement, vivant dans la petite maison familiale avec 250 euros par mois (retraite versée pour ses états de service en Indochine. »
Citation
« Il a combattu avec un idéal et des valeurs. Il servait son pays, la France et luttait contre le communisme. Il cherchait à préserver les intérêts de son pays. Il faut savoir qu'il intervenait chaque fois que la diplomatie, voire les voies officielles, ne pouvaient se manifester directement. » Propos de son avocat, Elie Hatem, lors d'un entretien accordé à L'Action française 2000, n° 2735, novembre 2007.
Bibliographie
- Bob Denard et Georges Fleury, Corsaire de la République, Laffond, 1998.
- Thomas Risch, Bob Denard, profession mercenaire, film, production Doc en Stock pour 13eme Rue.
- Bod Denard raconte, cassette vidéo, Ithaque, sd.
