Aktionsanalytische Organisation

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L'Aktionsanalytische Organisation (AAO), appelée aussi Commune Friedrichshof[1], était une communauté autrichienne d'extrême gauche établie à Friedrichshof, en périphérie de Vienne.

La « Commune Friedrichshof » a imposé à ses membres, au nom d'un égalitarisme forcené, un collectivisme matériel, mental et sexuel complet; ici, la couverture du livre de témoignage de Marie-Blanche Arnaud, ancien membre.

Cette « Commune libertaire » a tenté de réaliser un « communisme intégral » à petite échelle.

Une secte freudo-marxiste

L'Aktionsanalytische Organisation (Organisation d'action analytique) est fondée en 1972 par l' autoproclamé « artiste d'action » (Aktionskünstler) Otto Muehl. L'AAO se base sur les théories du marxisme et du freudisme, et en particulier sur celles de Wilhelm Reich.

Elle regroupe en communauté des hommes et des femmes, suivant les principes d'une vie collective, avec propriété commune et sexualité commune. La vie quotidienne est régie suivant les règles d'une soi-disant démocratie directe, mais elle est surtout rythmée par des séances de critiques et d'autocritiques poussées jusqu'au délire.

L'organisation essaime dans d'autres pays d'Europe, notamment en Allemagne et en France, mais elle attire rapidement l'attention des associations anti-sectes.

Les témoignages de certains membres ayant quitté l'organisation, dont une Française[2] et un Allemand[3], révèlent le fonctionnement d'un « communisme intégral réalisé à une échelle microscopique ». Tous les « communards » , hommes et femmes, ont le crâne rasé et portent, comme tenue obligatoire, des salopettes. Il n'existe aucune chambre individuelle, mais seulement des dortoirs. Même les toilettes sont dépourvues de porte, car tous les actes de l'existence doivent obéir à une transparence absolue. Pour empêcher de « faire resurgir l'instinct de propriété », il est interdit d'avoir une relation suivie. Chaque soir, à tour de rôle, un « communard » se livre devant les autres, sur un tapis, à une « représentation de soi-même », un psychodrame passant par un déshabillage tant physique que psychique : au fur et à mesure qu'il ôte ses vêtements, le « communard » raconte, crie, pleure, gémit, sautille, jusqu'à ce que l'assemblée l'applaudisse[4];[5]; [6].

La communauté s'autodissout en 1978 mais poursuit son existence sous une dénomination anodine : Verein für Lebens- und Gesellschaftgestaltung (Association pour le façonnement de la vie et de la société). Celle-ci se dissout en 1990.

Bibliographie

  • Philippe Baillet, « L'AAO néo-reichienne ou les forçats du sexe », in : Julius Evola ou la sexualité dans tous ses « états », Chalons-sur-Saône, Éditions Hérode, 1994, 69 p., p. 47-51.
  • Marie-Blanche Arnaud, L'Amour degré zéro, Paris, Robert Laffont, 1982, 263 p. (témoignage d'une ancienne adepte)
  • Andreas Schlothauer, Die Diktatur der freien Sexualität. AAO, Mühl-Kommune, Friedrichshof, Verl. für Gesellschaftskritik, Vienne, 1992, 221 p. (témoignage)

Notes et références

  1. Suite au mouvement de 1968, de nombreux gauchistes allemands, renonçant à l' « action révolutionnaire » jugée prématurée, vont créer des Kommune, des communautés de vie et d'habitation, où ils suivent leurs propres règles. Ce mouvement sera plus important en Allemagne que dans d'autres pays, comme la France où il a aussi existé mais dans une moindre mesure.
  2. Il s'agit de Marie-Blanche Arnaud, qui a ensuite écrit un livre sur son expérience.
  3. Il s'agit d'Andreas Schlothauer, l'un des fondateurs du groupe.
  4. Marie-Blanche Arnaud, « La secte de l'amour libre », in : Marie-Claire,‎ janvier 1983.
  5. « L'AAO néo-reichienne ou les forçats du sexe », in : Philippe Baillet, Julius Evola ou la sexualité dans tous ses « états », Chalons-sur-Saône, Éditions Hérode, 1994, 69 p., p. 47-51.
  6. « Kulturtref. Die ehemalige AAO lebt weiter », in : Materialdienst,‎ 4 avril 1983, p. 108-110.