Wewelsburg

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Le Wewelsburg château situé en Westphalie, près de Paderborn. Son nom vient de celui d’un de ses propriétaires le baron brigand Wewel von Büren. Il fut utilisé comme Ordenburg par la SS.

Description et histoire

Géographie, site et origines

Le Wewelsburg est proche du site où s’était déroulée la bataille de la forêt de Teutoburg en l’an 9 (Le lieu précis de ce combat est toujours inconnu des archéologues mais l’importance de la bataille, durant laquelle le chef de guerre Hermann anéantit trois légions commandées par Publius Quinctilius Varrus, le favori de l’empereur César Auguste, est incontestable) et du site des Externsteine. Il a une forme inhabituelle : il était triangulaire. Cela s’expliquait par sa situation sur le sommet étroit d’une colline. La tour septentrionale se situait à l’emplacement le plus escarpé comme la proue d’un navire.

Aussi connu comme Wifilsburg, le site avait été occupé par un château dès l’époque d’Henri Ier au neuvième siècle. Il avait été complètement restaurée par le prince-évêque Dietrich von Fürstenberg en 1609. Ensuite, elle avait été utilisée comme une résidence de villégiature par ses successeurs. Devenu la propriété de l’État de Prusse au début du XIXème siècle, le Wewelsburg avait été pris en charge par le district de Paderborn. Quand Himmler le découvrit, il était en fort mauvais état. La tour septentrionale détruite par un incendie en 1815 n’avait pas été reconstruite au début des années 1930. Seule une petite partie des bâtiments était habitable et servait de presbytère. La forteresse était à peine en meilleur état que le Burg Werfenstein quand Jörg Lanz von Liebenfels l’avait acheté trente années auparavant.

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Wewelsburg et la SS

Heinrich Himmler qui souhaita l'acquérir pour la SS après la prise du pouvoir par le NSDAP en Allemagne, passa un accord avec le district de Paderborn, contre un loyer symbolique de un Reichsmark par an. Dès la première année de son entrée en jouissance, Himmler dépensa onze millions de Reichsmarks pour restaurer les lieux. Si les travaux dans la partie sud du château furent rapidement terminés, ceux de la tour septentrionale, menés sous la direction de l’architecte Hermann Bartels, s’éternisèrent jusqu’à la fin des années 1930.

Le chantier commença en janvier 1934 et la main d’œuvre fut d’abord fournie par le Freiwilliger Arbeitsdienst (service du travail volontaire). Plus tard, c’est le Reichsarbeitsdient (service du travail du Reich) qui mit à la disposition du château des équipes d’ouvriers et d’artisans .

Himmler avait besoin d’argent pour financer les travaux sans puiser directement dans les fonds de la SS. Bien que celle-ci soit toute puissante, elle n’en restait pas moins une agence gouvernementale à laquelle il était légalement interdit de faire des donations. De ce fait, Himmler fut obligé, en 1936, de créer une association pour recueillir des dons. Il la nomma la Gesellschaft zur Fürderung und Pflege Deutsche Kulturdenkmäler (Société pour la promotion et l’entretien des monuments culturels allemands).

Officiellement, le lieu fut nommé SS Schule Haus Wewelsburg, ce qui signifie École de la SS du Wewelsburg, mais le projet de faire du Wewelsburg une Junkerschule du même type que Bad Tölz fut rapidement abandonné au profit de l’idée de Heinrich Himmler de transformer la forteresse en un Camelot noir.

Le château disposait d’une salle à manger gigantesque, aménagée pour servir de salle de réunion aux SS les plus gradés. Chacun des chevaliers titulaires y avait son siège personnel, gainé de cuir et individualisé par une plaque nominative en argent. La pièce était entièrement décorée de symboles païens : svastikas, logo de la SS et runes du Futharkh des Armanen.

Dans cette grande salle se déroulaient, à la lueur des torches, des dîners et des cérémonies. Les rituels païens remplaçaient les célébrations des fêtes religieuses traditionnelles. Par exemple, le solstice d’hiver était fêté à la place de Noël et l’on y faisait ripaille avec du poisson, de l’oie et du sanglier symbolisant les éléments primordiaux de l’eau, de l’air et de la terre. Le quatrième élément, le feu, étant incarné par le foyer de la cheminée qui cuisait la nourriture et chauffait la pièce.

Des SS Eheveihen ou cérémonies SS de mariage se tenaient aussi au Wewelsburg, de même que des baptêmes païens. Nombre d’entre eux furent célébrés par Karl Maria Wiligut.

L’existence de salles de travail prouve que le Wewelsburg avait pour but d’être un centre d’études germanique. Si l’une d’entre elle portait le nom de Graal, les autres étaient nommées Arier (Aryen), Deutsche Sprache (langue allemande), König Heinrich der Löwe, Der tolle Christian, Widukind, et bien sur König Heinrich I der Vogler (Roi Henri Ier l’oiseleur). Afin qu’il n’y ait aucun doute que Himmler et les siens voulaient créer une Table ronde au Wewelsburg, il y avait une salle König Artus (Roi Arthur). Curieusement, il en existait aussi une portant le nom de Christophe Colomb.

Le plafond de la crypte.
La crypte.

Dans les ailes de la forteresse des appartements étaient réservés à l’usage des hiérarques de la SS qui visitaient les lieux, ce que Himmler lui-même faisait au moins deux ou trois fois par an. Dans la tour septentrionale, une crypte circulaire souterraine, au plafond orné d’un svastika, abritait un foyer en son centre. Ce devait être un Valhalla noir où seraient honorés les « glorieux martyrs SS ». Les cendres des cadres décédés de la SS y était conservées et certains pensent que Himmler voulait y faire construire son tombeau. À l’étage supérieur se trouvait la Obergruppenführersaal (Salle des généraux). Elle comptait douze piliers et douze niches et un soleil noir à douze rayons figurait sur la céramique qui recouvrait le sol.

L'Obergruppenführersaal
Le soleil noir sur le sol de L'Obergruppenführersaal
De gauche à droite le Hauptschulungsleiter Des Coudres, le Verwaltungsfuhrer Muller, et Lasch

Himmler nomma au poste de commandant de la forteresse – Burghauptmann – le SS Obersturmbannführer Manfred von Knobelsdorff qui était à la fois un ami de Wiligut et le beau-frère de Walther Darré. Celui-ci imagina de transformer le château en un institut de Germanische Zweckforchung (recherche appliquée germanique) et un centre de recherche pour les archéologues folkistes travaillant en Allemagne et dans les pays adjacents. Aux salles de travail, il fit ajouter un laboratoire photo, des archives et une bibliothèque riche d’ouvrages rares sur les légendes germaniques. Un planétarium fut envisagé mais il ne fut jamais construit.

Parmi les universitaires rattachés à la SS Schule Haus Wewelsburg, on peut citer l’historien médiéval et folkiste Karl Lasch, ainsi que les archéologues folkistes Wilhelm Jordan et Hans Peter des Coudres, qui menaient des campagnes de fouilles dans les environs en utilisant la forteresse comme base.

Les œuvres d’art qui décoraient le Wewelsburg consistaient en une profusion de peintures et d’objets célébrant les idéaux folkistes et héroïques des nazis et des SS, y compris des portraits réalisés par Wolfgang Willrich et des porcelaines de Karl Diebitsch, un SS Obersturmbannführer qui, comme styliste, avait déjà conçu le poignard et le fourreau tenu par une chaine que portaient tous les SS.

En 1935, une forge fut installée sur le site pour fabriquer toute la ferronnerie nécessaire au château. Des plats et des assiettes furent dessinés spécialement pour le Wewelsburg et ils ne devaient être utilisés nulle part ailleurs.

Un plan à long terme conçu par Heinrich Himmler pour le Wewelsburg consistait à en faire le centre d’un vaste complexe qui serait nommé, dans les années 1960, le Zentrum der Neue Welt (Centre du monde nouveau). Ce Zentrum ne fut jamais construit mais on en a conservé les plans et les maquettes qui nous donnent une idée de l’aspect monumental de l’ensemble. La tour septentrionale devait être le centre d’un grand complexe architectural semi-circulaire de près d’un kilomètre de diamètre, entouré de hauts murs de pierres et ponctué de dix-huit tours. Les constructions situées à l’intérieur des murs devaient être massives. Elles comprenaient la Saal des Hohen Gerichtes der SS (Haute cour de la SS), des logements pour les hiérarques de l’ordre noir et des terrains cultivés. Deux murailles internes devaient aussi se rejoindre au pied de la tour septentrionale, dessinant, vues du ciel, comme la pointe d’une lance. Un boulevard périphérique devait entourer l’agglomération et être rattaché par une large route ombragée par quatre alignements d’arbres à l’autoroute conduisant à la ville de Kassel.

En 1938, les équipes du Reicharbeitsdienst furent retirées de ces travaux, afin de se consacrer à ce qui était considéré comme des tâches plus importantes, en particulier pour la construction de la ligne Siegfried ou mur de l’Ouest, la fortification de la frontière occidentale de l’Allemagne. Himmler fit alors appel à partir de 1939, à des détenus du camp de concentration de Sachsenhausen pour continuer le travail au Wewelsburg.

En juin 1940, un petit camp de concentration fut créé dans la forêt de Niederhagen a proximité du Welwelsburg. À ses débuts, ce camp abrita moins de cinq cents personnes, principalement des Témoins de Jéhovah emprisonné précédemment à Sachsenhausen. Au cours des quatre années suivantes, le camp de concentration de Niederhagen augmenta sa population en accueillant des prisonniers de guerre soviétiques et des civils polonais. Au total, près de quatre mille personnes y séjournèrent. Le travail pour le château cessa en janvier 1943, quand tous les projets de construction non liés à l’effort de guerre furent officiellement mis en suspens dans tout le Reich. Le camp de Niederhagen fut fermé et ses prisonniers transférés dans d’autres KZ.

Le 31 mars 1945, le Sturmbannführer Heinz Macher suivit les ordres qui lui avaient été données : détruire le lieu saint le plus sacré des Schutztafel. Macher et son équipe de démolition de quinze hommes arrivèrent à la SS Schule Haus Wewelsburg le matin avec un camion partiellement chargé d’explosifs - autant qu’ils avaient pu s’en procurer dans le délai dont ils avaient disposé. Ils s’arrêtèrent à la caserne des pompiers du village de Wewelsburg et Macher leur dit qu’ils devaient s’attendre à voir de la fumée et des flammes, et il leur ordonna de les ignorer car c'était un ordre du Reichsführer lui même. Le poste de garde et la tour Sud-Est furent secouées par l’explosion. Les dynamiteurs furent à court d’explosifs avant qu’ils aient fini leur travail, ainsi ils firent appel au feu. Des dossiers furent entassés en bûchers dans les pièces de la forteresse et enflammés. Bientôt tout le bâtiment fut la proie des flammes.

Deux jours plus tard, quand des éléments de la troisième division d’infanterie américaine atteignirent le site, les ruines fumantes et éventrées du Schloss Wewelsburg avaient été complètement pillées par les habitants du pays. Une quarantaine de personnes qui étaient encore incarcérées au camp de concentration de Niederhagen proche furent libérées.

Le nom des salles de travail de la SS Schule Wewelsburg et leur signification

1 – Arier ce qui signifie aryen.

2 – König Artus : le roi Arthur, le monarque mythique de la légende de la Table ronde. Celle-ci étant pour Heinrich Himmler le prototype de sa conception du Wewelsburg comme un lieu de rassemblement mystique son propre ordre de chevalerie.

3 – Christoph Kolumbus : Christophe Colomb (1451-1506), le navigateur génois qui découvrit l’Amérique pour le roi d’Espagne.

4 – Deutsche Sprache : la langue allemande, un important élément de l’identité germanique.

5 – Deutscher Orden : ce nom désigne l’ordre des Chevaliers teutoniques (de son vrai nom Orden der Brüder vom Deutschen Haus St. Marien). Fondé au douzième siècle durant les croisades, l’ordre fut souvent vu par les nationalistes mystiques allemands comme la matrice originelle des société secrètes chevaleresques germaniques.

6 – Fridericus : version latine du nom de Frédéric le Grand (Friedrich II de Prusse, 1712-1786) le monarque allemand le plus célèbre et le plus respecté.

7 – Gral : le saint Graal. Ce nom confirme l’intérêt que portait à celui-ci Himmler et la SS.

8 – König Heinrich : il s’agit d’Heinrich I der Vogler (Henri Ier l’oiseleur – 876-936), dont Himmler s’imaginait être la réincarnation. Le duc de Saxe, Henri Ier est considéré comme le père fondateur de la dynastie royale et impériale ottonienne et le premier roi de l’État médiévale germanique.

9 – Heinrich der Löwe : Henri le lion (1129-1195) qui régna à la fois comme Heinrich III, duc de Saxe, et Henrich XII, duc de Bavière.

10 – Jahrlauf : le cours des saisons.

11 – Reichsführer SS : le titre de Heinrich Himmler comme chef suprême de la Schutzstffel.

12 – Reichsführerzimmer : la pièce du Reichsführer, nom du bureau de Himmler.

13 – Runen : les runes, un sujet central dans la mystique SS. Les runes étaient aussi un élément important dans la décoration intérieure du Wewelsburg.

14 – Tolle Christian : Christian le fou ou Christian le jeune (1599-1626), duc de Brauschweig-Lüneburg et évêque de Halberstadt. Il fut un des chefs militaires de la guerre de trente ans (1616-1648) et y gagna le réputation d’être un dangereux psychopathe. C’est sur l’uniforme de ses troupes qu’apparut pour la première fois la totenkopf qui sera ensuite utilisée par la SS.

15 – Westfalen : le land de Westphalie où est situé la forteresse de Wewelsburg.

16 – Widukind : nom du chef saxon qui vécut à la charnière des huitième et neuvième siècles dans la région du Wewelsburg et de Paderborn. Il s’opposa à Charlemagne et lutta pour l’indépendance des Saxons. Selon une légende, il avait les yeux vairons, une caractéristique physique qui pour certains à une signification ésotérique. Un cheval noir figurait sur son blason qu’il changea en faveur d’un blanc après sa conversion au christianisme. Ce cheval blanc se retrouve actuellement sur les drapeaux des États de Westphalie, de Nord-Rhin-Westphalie et de Basse-Saxe.

Bibliographie

L'ouvrage de recherche richement illustré, réalisé par Edwige Thibaut, paru en 2018