Gabriel Matzneff

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Gabriel Matzneff (né le 12 août 1936 à Neuilly-sur-Seine) est un écrivain français d'origine russe, souvent considéré comme un représentant de l'anarchisme de droite.

Biographie

Gabriel Matzneff est né en France dans une famille russe poussée à l'exil par la Révolution russe de 1917. Ses parents divorcent alors qu'il est tout jeune. Cette séparation, ainsi que la deuxième guerre mondiale, marquent son enfance, faite de ballottements incessants, où il est souvent séparé de ses frères et sœurs. Il baigne cependant dans un milieu raffiné, puisque sa famille fréquente les milieux littéraires et intellectuels russes blancs. Cette enfance à la fois déchirée et riche pour sa formation intellectuelle est particulièrement mise en valeur dans ses premiers romans, ainsi que dans Ivre du vin perdu.

Il suit des études de Lettres classiques à la Sorbonne, à partir de 1954. Il fréquente les cours de professeurs prestigieux qui marquent ensuite ses convictions intellectuelles et philosophiques : Jacqueline de Romilly, Pierre Grimal, Vladimir Jankélévitch, Gilles Deleuze. Il étudie également le russe aux Langues Orientales.

En 1957, il fait la connaissance d' Henry de Montherlant. Commence alors une longue amitié, ponctuée de brouilles, qui dure jusqu'au suicide de Montherlant en 1972. Montherlant partage avec Matzneff une "inaptitude au bonheur", que le jeune écrivain ressent dès l'écriture de ses premiers carnets, en 1959.

En 1962, Philippe Tesson lui laisse carte blanche dans le journal Combat, pour y écrire une chronique littéraire hebdomadaire. Gabriel Matzneff entame alors une série de voyages en Algérie et en Europe de l'Est, où il se rend en voyage officiel. Il rencontre à la même époque Hergé, dont l'amitié marque sa vie, et sa future femme Tatiana Scherbatcheff.

En 1964, il crée le Comité de coordination de la jeunesse orthodoxe.

Le premier ouvrage de Matzneff paraît en 1965. C'est Le Défi, essai sur le Christ, le nihilisme et le suicide. Il y dévoile son goût pour l'Antiquité romaine, mais également l'importance de la tradition chrétienne slave dans son esprit. Cet essai est très bien reçu par la critique. L'année suivante, il publie L'Archimandrite, qui raconte entre autres sa fascination pour une jeune adolescente, Béatrice. Le roman fait scandale dans les milieux orthodoxes, mais la critique parisienne apprécie cet ouvrage "baroque".

En 1966, il effectue son premier voyage officiel en Russie. Il en profite pour rencontrer des dissidents du mouvement Smog, qu'il aidera ensuite lorsque ceux-ci seront arrêtés par le KGB.

En 1970, il se marie avec Tatiana Scherbatcheff, après plusieurs années de liaisons ponctuées de sa part d'autres relations avec des jeunes filles. Leur mariage, placé sous le signe de la religion orthodoxe, ne résiste cependant pas et ils divorcent en 1973. Le mariage religieux est également dissous.

En 1972, Matzneff a commencé à publier ses Carnets. Ceux-ci sont publiés par fragments dans les Nouvelles littéraires jusqu'en 1975.

Il accompagne Jean-Claude Barat à Rome, en 1973, pour disperser les cendres d'Henry de Montherlant.

La parution, en 1974, de son ouvrage Les moins de seize ans, où il justifie et raconte ses nombreuses aventures avec des adolescents des deux sexes, déclenche une vague de scandale. Il est violemment pris à partie dans les médias.

Ce scandale reprend en 1982, à la parution d' Ivre du vin perdu, qui fait suite aux Passions schismatiques, essai publié en 1977. Gabriel Matzneff est obligé de quitter sa place au journal Le Monde, et il se met en retrait des médias.

Depuis, il publie régulièrement romans et essais, ainsi que ses carnets.

Publications

L'œuvre de Gabriel Matzneff est caractérisée par un profond anti-conformisme, qui est loin de n'être qu'une posture. Il accorde une grande place au mysticisme, spécialement orthodoxe, et tente de concilier son enracinement dans la foi russe avec son aspiration à la liberté et au libertinage.

Son attachement à la pensée slave, mêlé de références constantes à l'Antiquité, mais aussi aux penseurs classiques français et à la philosophie allemande, fait de ses essais et de ses romans des œuvres souvent qualifiées de "baroques", mais où se retrouvent le foisonnement russe et la rigueur de pensée antique. Dans Maîtres et complices, où il donne les clés de son éducation intellectuelle, se retrouvent des références à Plutarque, aux poètes latins, mais aussi à Montaigne, à Port-Royal, Bossuet et Sade, Joseph de Maistre et Byron, Schopenhauer et Nietzsche, Dostoïvski et Oscar Wilde, Montherlant, Hergé et Cioran, pour n'en citer que quelques-uns.

Libre dans sa vie autant que dans ses écrits, Gabriel Matzneff a été mis à l'écart du monde littéraire français. Ses amitiés politiques, clairement placées à droite, mais très variées, associées à son mode de vie et de pensée, le font souvent qualifier d'anarchiste de droite.


Articles

Tout au long de sa carrière, Gabriel Matzneff a collaboré à de nombreux organes de presse, dont nombre étaient proches des milieux monarchistes éclairés et de la Nouvelle droite. Plus récemment il a prêté sa plume à la presse souverainiste.

Parmi les principaux titres auxquels Gabriel Matzneff a contribué, il convient de citer : Combat, Aux Écoutes, Notre République, La Nation française, Éléments, Pariscope, Les Nouvelles littéraires, Matulu, Le Nouvel Adam, Le Quotidien de Paris, Le Figaro, Le Monde, Impact Médecin, La Revue des deux Mondes, Newmen, L'Idiot international, Le Choc du mois, La Nouvelle action française, Royaliste, La Revue littéraire, L'Indépendance et La Presse littéraire.

Journaux intimes

  • Cette camisole de flammes (Journal 1953-1962), Paris, La Table Ronde, 1976
  • L'archange aux pieds fourchus (Journal 1963-64), Paris, La Table Ronde
  • Vénus et Junon (Journal 1965-1969), Paris, La Table Ronde, 1979
  • Élie et Phaéton (Journal 1970-1973), Paris, La Table Ronde, 1991
  • La passion Francesca (Journal 1974-1976), [Paris], Gallimard
  • Un galop d'enfer (Journal 1977-1978), Paris, La Table Ronde, 1985
  • Les soleils révolus (Journal 1979-1982)
  • Mes amours décomposés (Journal 1983-1984), [Paris], Gallimard, 1990
  • Calamity Gab (Journal 1985-1986)
  • La prunelle de mes yeux (Journal 1986-1987), [Paris], Gallimard
  • Les demoiselles du Taranne (Journal 1988)

Romans

  • L'Archimandrite : roman, Paris, La Table Ronde, 1966
  • Nous n'irons plus au Luxembourg : roman, Paris, La Table Ronde, 1972
  • Isaïe réjouis-toi, 1974
  • Ivre du vin perdu : roman, Paris, La Table Ronde, 1981
  • Harrison Plaza : roman, Paris, La Table Ronde, 1988
  • Les Lèvres menteuses : roman, Paris, La Table Ronde, 1992
  • Mamma, li Turchi ! : roman, Paris, La Table Ronde, 2000
  • Voici venir le Fiancé, 2006

Essais

  • Le Défi, Paris, La Table Ronde, 1965 ; nouv. éd. rev. et augm. en 1977
  • La Caracole : pamphlet, 1969
  • Les Moins de seize ans, Paris, Julliard, 1974
  • Les Passions schismatiques, Paris, Stock, 1977
  • La Diététique de Lord Byron, Paris, La Table Ronde, 1984
  • Le Sabre de Didi (éd. rev. et augm. de La Caracole), Paris, La Table Ronde, 1986
  • Le Taureau de Phalaris : dictionnaire philosophique, Paris, La Table Ronde, 1987 ; rééd. La Petite Vermillon
  • Maîtres et complices, Jean-Claude Lattès, 1994 ; rééd. La Petite Vermillon
  • Le Dîner des mousquetaires, Paris, La Table Ronde, 1995
  • De la rupture, Payot, 1997
  • C'est la gloire, Pierre-François !, 2002
  • Yogourt et yoga, 2004
  • Vous avez dit métèque ?, éditions de la Table ronde, Paris, 2008.
  • La Séquence de l'énergumène, éditions Léo Sheer, 2012.
  • Séraphin, c'est la fin !, Paris, La Table Ronde, 2013.
  • Un diable dans le bénitier, Éditions Stock, Paris, 2017.

Récits

  • Comme le feu mêlé d'aromates : récit, Paris, La Table Ronde, 1969
  • Le Carnet arabe, Paris, La Table Ronde, 1971 ; rééd. La Petite Vermillon
  • Boulevard Saint-Germain, Monaco, Éd. du Rocher, 1998

Poèmes

  • Douze poèmes pour Francesca, 1978
  • Super Flumina Babylonis, 2000

Lien externe

Site internet consacré à Gabriel Matzneff