Union générale des Israélites de France

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L'Union générale des Israélites de France (UGIF) joua en France le rôle d'un Conseil juif.

L'Union générale des Israélites de France fut fondée le 29 novembre 1941. L'UGIF-Nord commença à fonctionner en janvier 1942 et l'UGIF-Sud en mai 1942. Les responsables les plus connus en furent André Baur, Georges Edinger, Raymond Geissmann, Gaston Kahn, Raymond-Raoul Lambert, Albert Lévy et Marcel Stora.

Elle fut en rapports constants avec la Gestapo, (notamment Theodor Dannecker et Aloïs Brunner) et avec le Commissariat général aux questions juives établi par le gouvernement du maréchal Philippe Pétain (avec, pour responsables successifs, Xavier Vallat et Louis Darquier de Pellepoix).

En 1943, certains responsables de l'UGIF furent internés à Drancy pour diverses raisons, puis déportés et ne revinrent pas de déportation mais d'autres exercèrent leurs responsabilités jusqu'à la dissolution de l'UGIF en septembre 1944, après le départ des Allemands de Paris. En août 1944, Georges Edinger fut interné quelques jours à Drancy comme suspect de collaboration puis relâché.

L'UGIF contrôla la population juive de France pour le compte des Allemands, incita les juifs à l'obéissance aux lois allemandes et de Vichy, coopéra à la préparation des rafles (sans en prévenir les intéressés) et aida les Allemands à se saisir des enfants juifs qui étaient hébergés dans des homes placés sous son contrôle (ce fut le cas, par exemple, pour les enfants d'Izieu).

A la date du 9 février 1943, l'effectif de l'UGIF-Nord comptait, à elle seule, 919 employés. En 1942, l'UGIF possédait des bureaux dans 14 villes de la zone nord, dont Paris, et dans 27 villes de la zone sud, dont Vichy. Il fallait également compter, à Paris et en banlieue, quelques dizaines d'établissements à caractère social (cantines, ouvroirs, dispensaires, écoles, patronages, etc.) et, en zone sud, de nombreux homes d'enfants et des fermes-écoles, particulièrement dans la Creuse.

Les fonds, considérables, provenaient, pour la zone nord, principalement des biens confisqués aux juifs par les autorités allemandes ou françaises et, pour la zone sud, principalement de l'argent distribué, en pleine guerre, par l'American Jewish Joint Distribution Committee. L'UGIF reçut également des subsides de l'État français et bénéficia de l'aide du syndicat des banques françaises. Ce fut le cas, par exemple, à la suite d'une sanction financière d'un milliard de francs imposée par les Allemands à cause d'une série de graves attentats perpétrés contre des membres de la Wehrmacht : l'UGIF obtint un prêt qui lui permit de ne pas taxer les juifs et de ne pas recourir à son propre argent.

Après la "libération", l'affaire de l'UGIF sera étouffée et le procès public évité. Un jury d'honneur se réunira sous la présidence de Léon Meiss, président du CRIF. Il acquittera les accusés en première instance et en appel. Les pièces du procès n'ont jamais été publiées.

Ce n'est que dans les années 1970 que des militants juifs d'extrême-gauche portèrent des critiques violentes à l’encontre de l’UGIF. Ses dirigeants, tous français, furent accusés d’avoir sacrifié les juifs étrangers pour sauver les juifs français.

Bibliographie

  • Michel Laffitte, Un engrenage fatal : L'UGIF (Union générale des Israélites de France) face aux réalités de la Shoah, 1941-1944 , Liana Levi.
  • Maurice Rajsfus, Des juifs dans la collaboration en 1941, EDI.
  • Simon Schwarzfuchs, Aux prises avec Vichy : Histoire politique des Juifs de France, 1940-1944, Calmann-Levi.
  • Jean-Claude Valla, Ces juifs de France qui ont collaboré, Cahiers libres d'Histoire n° 8.

Lien externe