Ruby Ridge

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L'"incident" de Ruby Ridge s'est déroulé en 1992. Les crimes perpétrés contre la famille Weaver, un an avant Waco, ont révolté une grande partie de l'opinion américaine. Parmi les gens choqués figurait Timothy McVeigh, qui a notamment commis son attentat en représailles à cet "incident". Ces éléments permettent de mieux comprendre l'aversion des nationalistes des États-Unis contre l'Etat fédéral.

Le début des persécutions

Randy Weaver était un ouvrier travaillant dans l'Iowa qui décida durant les années 1980 de quitter cet Etat pour fuir ce qu'il voyait, avec sa femme Vicki, comme un monde corrompu avec le projet, notamment, de faire classe à leurs enfants à domicile. La famille Weaver s'installa à Ruby Ridge en 1983, sur un terrain de 20 acres et commencèrent à se bâtir une maison.

Le couple subit les attaques d'un voisin, Terry Kinnison, concernant une transaction financière. L'affaire fut portée en justice qui donna raison aux Weaver. Kinnison, en retour, les dénonça auprès du FBI, des services secrets et de la police locale : il affirmait que Weaver voulait tuer le pape, le président des États-Unis et le gouverneur de l'Idaho [!].

L'extravagance de ces accusations n'empêcha pas le FBI de mener une enquête. Dès janvier 1985, le couple est questionné durant plusieurs heures par deux agents fédéraux, deux agents des services de renseignement et le shérif du comté. On reprochait à Randy Weaver d'être membre du mouvement Aryan nations et d'abriter une importante cache d'armes. Aucun de ces éléments ne put être prouvé.

Le Bureau des alcools, du tabac et des armes (ATF) commença à traquer la famille Weaver en juillet 1986, alors que Randy Weaver s'était rendu à une réunion d'Aryan nations, invité par Frank Kumnick. Après 3 ans d'enquête, l'ATF affirme que Weaver a vendu deux (2) fusils de chasse à canon scié, avec un raccourcissement au-delà de la limite règlementaire. Weaver a immédiatement nié ces accusations. Il aurait été facile aux agents de l'ATF de scier une seconde fois les canons pour justifier 3 ans d'enquête totalement infructueux. La réalité de l'opération de l'ATF n'a pas tardé à apparaître : après ces probables fausses accusations, ils exigèrent que Weaver devienne leur informateur au sein de l'Aryan nations en contrepartie de l'abandon des poursuites. Weaver refusa ce chantage. Immédiatement, l'ATF dépose plainte et Weaver est poursuivi... pour fabrication et possession d'armes illégales, mais pas pour vente, pourtant motif initial de l'enquête. Les époux Weaver sont interpellés et incarcérés rapidement, puis relâchés sous caution pour le mari.

Le procès est fixé initialement au 19 février. Quelques jours avant le procès, la date est décalée d'une journée ; Weaver n'est pas personnellement averti. Un agent de probation lui écrit ensuite pour lui dire qu'il doit le rencontrer mais se "trompe" et écrit que le procès est reporté au 20 mars. Personne n'ayant pu joindre Weaver, le procès se déroule en son absence ; à l'issue de l'audience, le juge émet un mandat d'arrêt contre lui. Alors que plusieurs personnes (journaliste, policiers, etc.) se mobilisent en faveur de Weaver, tout le monde constatant l'erreur commise par l'agent de probation, le juge refuse de retirer son mandat d'arrêt. Plutôt que d'attendre quelques jours pour voir si Weaver se présentera au tribunal, la justice et les services fédéraux lancent alors une véritable chasse à l'homme, alors même que Weaver est désormais persuadé au vu de toutes ces manœuvres qu'il n'obtiendra pas de procès équitable. Il se retranche avec sa famille dans la cabane.

Le massacre

Le 21 août 1992, 6 agents, en tenue camouflage et équipés d'armes de guerre se lancent une première fois à l'assaut. Il y a dans la cabane Randy Weaver, son fils Samuel (14 ans) et un ami, Kevin Harris, ainsi que Vicky Weaver, leurs filles Sara, Rachel et Elisheba, un bébé.

Les agents ont d'abord attiré l'attention du chien. Pensant avoir affaire à un animal, le jeune Samuel et Harris le suivent et tombent bientôt sur les agents. Une fusillade éclate alors. Les responsabilités n'ont pas été clairement élucidées. Ce qui est certain c'est que l'un des agents a abattu le chien, et le jeune Samuel, 14 ans, a été abattu, dans le dos. Harris a eu lui le temps de riposter avant de faire retraite et tue l'un des agents. Après avoir constaté la mort de Samuel, il s'est retiré vers l'habitation. Si les versions sont contestées, il est à noter que lors du procès de 1993, Kevin Harris sera acquitté, la version de la légitime défense – et donc de l'agression commise par les agents gouvernementaux – étant validée.

Les assaillants sont alors partis chercher du renfort, auprès de tous les services possibles : FBI, Garde nationale, police d'Etat, ATF, d'autres membres du Marshals Service, Border Patrol et police locale. Vicki Weaver est, elle, allée récupérer le corps de son jeune fils.

Dès lors, la maison est encerclée par plusieurs centaines d'agents fédéraux, de policiers, etc.

Le siège va durer plusieurs jours. Le 22 août, alors qu'un négociateur est attendu, des snipers sont positionnés, snipers qui ont reçu des ordres militaires en contradiction avec les standards du FBI. Ils affirmeront avoir interprété ces ordres comme un permis de tirer à vue.

Parmi eux, Lon Horiuchi, qui est censé protéger l'arrivée du négociateur. Il ouvre le feu une première fois sur Randy Weaver qui est blessé dans le dos alors qu'il se rendait auprès du corps de son fils. Il tire une seconde fois et abat Vicki Weaver d'une balle en pleine tête alors qu'elle tient dans ses bras son bébé de 10 mois. Kevin Harris est lui blessé à la poitrine. Ces tirs seront reconnus inconstitutionnels, autant contre Vicki Weaver que contre le groupe qui n'a, à aucun moment, répondu aux tirs.

Weaver et Harris se sont alors rendus.

Fin de l'affaire

Randy Weaver sera acquitté de tous les chefs d'inculpation. Seul sera retenu contre lui le fait de ne s'être pas présenté au tribunal, alors même qu'on lui avait fourni une mauvaise date et en conséquence également violé sa libération sous caution. Pour ces motifs dérisoires et largement contestables, il écope néanmoins de 18 mois de prison et d'une très forte amende.

Harris ressortira du tribunal blanchi de toutes les accusations.

Randy Weaver recevra un dédommagement de 100 000 $ et chacune de ses filles 1 million pour les crimes commis par le gouvernement, Kevin Harris obtenant 380 000 $.

Le directeur du FBI reconnaîtra devant le Sénat qu'il y a eu à Ruby Ridge une « application excessive de la loi fédérale »...

L'assassin principal, Horiuchi, est inculpé en 1997 par un juge de l'Idaho. Mais l'instruction est reprise en main par une cour fédérale qui abandonne rapidement les charges, alors même que le FBI l'a blâmé.

On retrouvera Horiuchi en 1993 à Waco. Il sera mis en cause dans la tuerie par un autre membre du FBI qui finalement affirmera avoir été "mal compris".