René de Buxeuil
Jean-Baptiste Chevrier dit René de Buxeuil (Buxeuil, 4 juin 1881-Paris, 29 juillet 1959), militant d'Action française et compositeur français.
Biographie
En 1890, ses parents s’installent à Descartes (Indre-et-Loire) et achètent un café, Les prévoyants de l'avenir, situé place de l’Hôtel de Ville. Sa mère tiendra l’établissement jusqu’en 1924. Ce lieu existe toujours aujourd’hui.
Le 8 janvier 1892, lors d’une promenade en famille, l’adolescent est grièvement blessé par un tir de carabine à plomb et perd irrémédiablement la vue. Jean-Baptiste Chevrier entre alors, en octobre 1893, à l’Institution Nationale des Jeunes Aveugles. Il y fait de brillantes études et est diplômé d’un grand Prix de Littérature et d’un premier prix de Conservatoire de clarinette et de piano. Il commença alors à écrire des chansons qu'il interpréta lors des fêtes scolaires ou dans la café de ses parents.
Jeune homme, Buxeuil fréquente le Bijou-Concert et croise les chansonniers Montmartrois Xavier Privas, Paul Delmet, Eugène Lemercier... Il écrit plusieurs chansons liées à l'actualité et aux hommes politiques, puis il découvre les cafés-concerts. Il s'y produisit et rencontra ses premiers interprètes. Pour gagner sa vie, il accompagnait au piano les films muets et donnait des cours de chant. L'une de ses élèves vers 1900 connaîtra la gloire sous le nom de Damia.
Avant la guerre, il fréquenta le quartier Montparnasse. Au théâtre de la Gaieté, il rencontra Georgel qui lui chanta quelques titres. Il chanta également chez Gabriel Montoya à Montmartre et fonda Les Loups, une société littéraire où se côtoyèrent Jehan Rictus, Gaston Couté, Steinlen, Émile Verhaeren ou encore Willette. Il signa alors ses premiers succès interprétés par Junka dont L'âme des violons, Ferme tes jolis yeux, etc.
Pendant la guerre, il organisa un Théâtre aux Armées et partit chanter sur le front et dans les hôpitaux de blessés de guerre.
Après la guerre, il écrivit pour Berthe Sylva et pour la Revue du Palace le succès L'âme des roses.
En 1924, il employa le tout jeune Jean Genet. Ce dernier lui causant mille problèmes, Buxeuil porta plainte contre lui. Genet fut de ce fait emprisonné à Mettray pendant un an (l'écrivain a évoqué cette expérience dans Le journal d'un voleur).
Il dirigea ensuite ses propres éditions musicales.
Membre de l'Action française, il fut l'auteur de la musique de son hymne La Royale, et de nombreuses autres chansons royalistes.
En 1948, Buxeuil créa l'Ugampa (Union Générale des Auteurs et Musiciens Professionnels Aveugles).
Il repose avec sa fille, Arlette Chevrier, au Père Lachaise. Sa tombe fait face à celle de l'écrivain Colette.
Bibliographie
- René de Buxeuil, Un demi-siècle en chantant, 1955, chez l'auteur.