Résistance autonome

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La résistance autonome est une stratégie de résistance politique fondée sur de tout petits groupes, très limités en terme de membres (qui peuvent se réduire à un seul). Les cellules agissent en totale indépendance les unes des autres.

Origines du concept

On doit le concept de résistance autonome au Colonel Julius Louis Amoss, fondateur de l'ISII (International Service of Information Incorporated) dont le siège était à Baltimore, Maryland.

Durant toute sa vie, Julius Louis Amoss fut un infatigable opposant au communisme, ainsi qu'un officier de renseignements très doué. Amoss publia pour la première fois sa conception de la résistance autonome le 17 avril 1962. Ses théories organisationnelles visaient essentiellement à contrer la menace d'une éventuelle prise de pouvoir communiste aux États-Unis. Elle furent reprises et développées par Louis Beam sous le titre Leaderless Resistance dans le n°12 de The Seditionist (février 1992) et adaptées au contexte de l'époque. Amoss redoutait les communistes ; Beam redoutait lui le gouvernement fédéral considérant que le communisme ne représentait plus aucun danger pour personne aux États-Unis, alors que la tyrannie de l'État fédéral américain menaçait tout le monde.

La résistance autonome est une stratégie de résistance politique fondée sur de tout petits groupes, très limités en terme de membres (qui peuvent se réduire à un seul). Les cellules agissent en totale indépendance, sans liens verticaux ni horizontaux, sans hiérarchie de commandement, ni diffusion de l'information tactique.

L'avantage essentiel du système est l'extrême difficulté des autorités à s'organiser contre la menace, contrairement à un système pyramidal ordinaire. Il n'y aucun transfert d'argent, de matériel de propagande, de fichiers, ni aucune réunions ou rassemblement. La menace d'un agent infiltré ou de la trahison est quasiment inexistante. Le cas échéant, la découverte d'une cellule n'entrainera aucune conséquence sur le reste de la résistance. Certains se dotent d'un chef existant (ou non) qui ne fait qu'exprimer des orientations, mais sans aucune considérations tactiques, celles-ci revenant aux membres qui s'en revendiquent. Les groupes utilisent alors les médias officiels (CNN diffusant par exemple les messages d'Oussama Ben Laden) ou libres (internet) comme vecteur d'information et de propagande.

La résistance autonome englobe toutes les actions, depuis la non-violence jusqu'aux assassinats ou aux actes terroristes. Les actions terroristes sont les plus connues, mais de nombreux groupes/individus agissent ainsi pour effectuer la publication de livres, de revues, de brochures, la création de sites internet, etc.

Si le concept a été mis au point pour les nationalistes blancs, il s'est depuis diffusé largement et a été repris et utilisé par de nombreux groupes, depuis les écologistes radicaux jusqu'aux islamistes, en passant par les mouvements anti-avortement ou luttant contre les trusts, etc.

Au sein de la résistance nationaliste aux USA, on peut citer comme exemple de résistance autonome l'attentat d'Oklahoma City commis par Timothy McVeigh : il a agit seul, mais en partageant un ensemble de conceptions politiques avec de nombreux groupes et individus à travers le pays.

Cette forme de résistance entraine de nombreux problèmes : aucune stratégie globale n'est possible avec tout ce que cela implique (visibilité, motivation, coordination, etc.), en cas de succès le risque est grand de se muer en mouvement traditionnel et en cas de problème, le combattant devra faire face totalement seul à ce qui lui arrive. Idéalement, la résistance autonome exige de l'individu une abnégation totale, et, au final, une discipline encore plus grande et un éloignement de son milieu social difficilement applicable par beaucoup.

Le « loup solitaire »

En lien avec la leaderless resistance existe le concept de loup solitaire (lone wolf ou lone-wolf fighter) désignant un individu qui commet des actions (violentes ou non-violentes) à l'appui d'un groupe, d'un mouvement, ou d'une idéologie, mais qui agit seul, en dehors de toute structure de commandement. Ce terme a été créé dans le milieu nationaliste américain par Alex Curtis à la fin des années 1990. Pour lui, il s'agissait d'inciter les racialistes à agir seuls pour commettre des crimes violents, afin, en cas d'arrestation, de ne pas incriminer les autres. Son but étant la réalisation d'un territoire homogène blanc, il prônait tous les moyens possibles contre les non-blancs : y compris, si nécessaire, les plus extrêmes (assassinat, drogue, armes biologiques). Il a également popularisé les « 5 mots » « I have nothing to say » (je n'ai rien à dire), pour faire obstacle aux poursuites face à la police en cas d'arrestation. Tom Metzger de la White aryan resistance fit beaucoup pour la promotion des théories du loup solitaire et de la résistance autonome. Le terme de loup solitaire a été adopté ensuite par les organismes policiers et judiciaires américains et par les médias pour désigner des personnes suivant cette stratégie sans prendre en considération leurs choix idéologiques.

Le loup solitaire partage une identité idéologique ou philosophique avec un groupe, mais il ne communique pas avec le groupe avec lequel il s'identifie. Alors que ses actions ont pour but de faire progresser l'objectif du groupe, les tactiques et les méthodes sont conçues et dirigées uniquement par le loup solitaire, en dehors de tout ordre hiérarchique. Dans de nombreux cas, conformément à la tactique élaborée par Curtis, le loup solitaire n'a même jamais de contact personnel avec un groupe, rendant ainsi difficile la traque menée par les autorités contre lui.

Il s'agit de la menace la plus importante aujourd’hui contre les États démocratiques pacifiés : « à l'exception des attaques sur le World Trade Center, la majorité des attaques terroristes aux Etats-Unis – depuis Oklahoma City et l'attaque à la bombe de Timothy McVeigh au sniper John Allen Muhammad dans la région de Washington - ont été perpétrés par des individus qui étaient des loups solitaires » a souligné le Christian Science Monitor.

Outre Timothy McVeigh déjà cité, Theodore "Unabomber" Kaczynski est considéré comme un loup solitaire (18 ans d'envois de colis piégés – 3 morts et 23 blessés). Autres exemples : entre 1996 et 1998, le militant chrétien Eric Robert Rudolph, a commis plusieurs attaques contre des ennemis dans le sud des États-Unis, tuant 3 personnes et en blessant au moins 150 autres. Il visa des cliniques d'avortement, des boîtes de nuit pour homosexuels et les Jeux olympiques de 1996 à Atlanta. Le 23 février 1997, Ali Hassan Abu Kamal a ouvert le feu sur la terrasse d'observation de l'Empire State Building. Il va tuer une personne et en blesser 6 autres avant de se suicider. Le 10 août 1999 , Buford O. Furrow, Jr., membre de l'Aryan Nations, attaque un centre communautaire juif à Los Angeles, blessant cinq personnes avant d'être abattu. Le 28 juillet 2006, Naveed Afzal Haq, en proclamant « Je suis un musulman américain, en colère contre Israël » attaque la Fédération de tir juive de Seattle, tuant une personne et en blessant cinq autres. Plus récemment, James Wenneker von Brunn, artiste peintre et militaire à la retraite, fut l'auteur d'un assaut solitaire le 10 juin 2009 contre l'United States Holocaust Memorial Museum de Washington. En Europe on peut considérer comme des actions de loups solitaires celle de l'Autrichien Franz Fuchs, entre 1993 et 1997, qui tua 4 xénophiles (et en blessa 15) en 5 vagues de 25 colis piégés. En Grande-Bretagne, en avril 1999, le loup solitaire David Copeland s'attaqua en quelques jours aux homorasexuels et aux immigrés africains et asiatiques, en tuant trois sont morts et en blessant 129. Maxime Brunerie, auteur d'un attentat contre Jacques Chirac, le 14 juillet 2002, peut, lui aussi, être considéré comme un loup solitaire, de même que Frédéric Rabiller, qui a fait sauter 8 radars au nom du FNAR (Fraction nationaliste armée révolutionnaire).

Texte à l'appui

Extrait de Ainsi parle l'extrême droite américaine (Éditions Ars magna)

Le concept de résistance autonome n'est rien moins qu'une mise en cause fondamentale des théories traditionnelles de l'organisation. La structure organisationnelle orthodoxe est représentée schématiquement par une pyramide, avec la masse des membres à la base et les dirigeants au sommet. Ce fondamental de l'organisation trouve sa meilleure illustration dans l’armée, avec à la base les 2ème classes, sous l'autorité des caporaux, eux-mêmes sous l'autorité des sergents, et ainsi tout au long de la chaîne de commandement jusqu'aux généraux. Mais on retrouve la même structure dans les entreprises, les associations, ou le système politique lui-même. Ce schéma organisationnel pyramidal est présent dans toutes les structures existantes, politiques, sociales, religieuses, du gouvernement fédéral à l'Eglise catholique. Les fondateurs de la Constitution américaine ont eu l’intelligence de limiter la nature, dictatoriale par essence, de l'organisation pyramidale, par la division des pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Mais la pyramide demeure, pour l'essentiel, intacte. Or l’application d’un tel schéma organisationnel pyramidal dans un mouvement de résistance anti-étatique est non seulement inutile, mais aussi extrêmement dangereuse pour les militants. Ceci est particulièrement vrai dans les sociétés technologiquement avancées, où la surveillance électronique pénètre sans difficulté les structures organisationnelles qui livrent ainsi leur chaîne de commandement. A maintes reprises, on a constaté que les organisations politiques anti-étatiques qui utilisent la technique pyramidale de direction et de contrôle sont des proies faciles pour les infiltrations gouvernementales, les provocations policières, et l’élimination des personnes impliquées. Le phénomène est récurrent aux Etats-Unis, où les taupes pro-gouvernementales et les agents provocateurs pénètrent les groupes de patriotes et les détruisent de l'intérieur.

Dans la forme pyramidale d'organisation, une taupe peut détruire tout ce qui se trouve au-dessous de son niveau d'infiltration, et souvent le niveau immédiatement supérieur. Si l’infiltration a lieu au sommet, toute l'organisation est compromise et peut faire à tout moment l’objet de poursuites judiciaires.

Le schéma organisationnel alternatif à l’organisation pyramidale est le système des cellules. De nombreux groupes politiques, de droite comme de gauche, ont, par le passé, utilisé le système des cellules pour remplir leurs objectifs. Deux exemples suffiront :

Durant la Révolution américaine, des Comités de correspondance se formèrent sur tout le territoire des Treize Colonies. Leur objectif était de renverser le gouvernement et de favoriser l’Indépendance. Les Fils de la Liberté, célèbres dans l’histoire pour avoir jeté par-dessus bord des ballots de thé taxés par le gouvernement anglais, constituaient le bras armé des Comités de correspondance. Chaque comité était une cellule clandestine, totalement indépendante des autres. Les informations sur le gouvernement circulaient d’un comité à l’autre, d’une colonie à l’autre, et les actions étaient alors lancées sur le plan local. Même en un temps où les communications étaient difficiles, où une lettre mettait des semaines ou des mois avant d’arriver à destination, les comités, sans l’intervention d’une direction centralisée, utilisaient des tactiques de résistance très homogènes. Donner des ordres était inutile, les premiers patriotes américains le savaient. Chaque comité disposait de l’information et agissait alors en conséquence.

Un autre exemple, plus récent, est celui des communistes. Les communistes, afin d’éviter les pièges du modèle pyramidal, développèrent jusqu'à la perfection le système des cellules. De nombreuses cellules, opérant chacune isolément, ignorant l'existence des autres cellules, mais toutes coordonnées par une direction centralisée, furent mises sur pied. Ainsi durant la seconde guerre mondiale, à Washington, six cellules communistes clandestines au moins opéraient à des niveaux élevés du gouvernement américain (en plus des communistes connus, protégés et encouragés par Roosevelt). Seule une cellule fut démantelée et détruite. Et personne ne peut dire combien de cellules demeurent aujourd’hui opérationnelles.

A la tête des cellules communistes sous maimise soviétique qui travaillèrent aux Etats-Unis, jusqu'à fin 1991, pouvait se trouver un dirigeant occupant une place anonyme et relativement basse dans l’échelle sociale. Il pouvait être officiellement garçon de café et en réalité colonel ou général du KGB. Plusieurs cellules travaillaient sous sa direction, et une personne militant dans une cellule ne connaissait quasiment jamais les membres des autres cellules ; de fait, en cas d’attaque externe contre une cellule, les autres cellules lui apportaient un soutien actif et puissant. Cela explique les manifestations de sympathie pour les communistes qui surgissaient des endroits les plus inattendus à chaque fois qu’ils subissaient une attaque.

L’efficacité des opérations menées par un système de cellules bâti sur le modèle communiste est fondée sur l’existence d’une direction centralisée, ce qui implique une organisation importante finançant le tout depuis le sommet ainsi qu’un soutien externe, deux choses dont disposaient les communistes. A l'évidence, les patriotes américains ne disposent pas de ces facilités, ce qui rend impossible une organisation cellulaire basée sur le modèle opératoire soviétique.

Deux points ont été clarifiés par l'exposé ci-dessus :

Premièrement, la forme pyramidale d'organisation est extrêmement facile à pénétrer, et par conséquent, n’est pas une méthode d'organisation adaptée lorsqu’un gouvernement a les ressources et la volonté d'infiltrer la structure ; ce qui est le cas dans ce pays.

Deuxièmement, les patriotes américains ne bénéficient d’aucune des conditions permettant la mise en place d’une une structure cellulaire basée sur le modèle communiste. Ceci fixé, la question se pose alors : quelle technique les résistants peuvent-ils opposer à la tyrannie étatique ? La réponse vient du colonel Amoss, qui proposait un mode d'organisation nommé “ cellule fantôme ”, qu'il décrivait comme une résistance autonome. C'est un système organisationnel basé sur le modèle cellulaire, mais dénué de tout contrôle ou direction centralisé ; il s’agit d’une méthode quasiment identique à celle qu’utilisaient déjà les Comités de correspondance durant la Révolution américaine. En usant de la technique de résistance autonome, tous les individus et les groupes opèrent indépendamment les uns des autres et ne rendent jamais compte à un quartier général ou même à un leader isolé, ne reçoivent ni directives ni instructions. Soit exactement l’opposé de ce qui se passe dans une organisation pyramidale.

A première vue, une telle forme d'organisation semble irréaliste, parce que, justement, elle n'a pas l’apparence d'une organisation. La question se pose alors derechef : comment les “ cellules fantômes ” (et les individus constituant des “ cellules fantômes individuelles ”) coopèrent-ils entre eux sans communication et sans direction centralisées ? Ceux qui participent au mouvement de résistance autonome ou d’action individuelle doivent savoir exactement ce qu’ils font et comment le faire. Il appartient à l'individu d'acquérir les talents et l'information nécessaires à l'accomplissement de ce qui doit être fait. Voilà qui répond à la question. Ce principe est beaucoup moins impraticable qu'il n'y paraît, car toutes les personnes impliquées dans un mouvement ont la même perspective générale, sont acquises à la même philosophie, et généralement ont des réactions identiques à une situation donnée. L'histoire des Comités de correspondance durant la Révolution américaine le démontre.

Dans la mesure où le seul dessein de la résistance autonome est de mettre fin à la tyrannie de l'Etat (c'est la perspective défendue dans cet article), tous les membres des cellules fantômes ou les individus autonomes tendent à réagir de la même façon, et par les mêmes tactiques de résistance. Les organes de diffusion de l'information, journaux, tracts, ordinateurs, etc., qui sont facilement accessibles à tous, tiennent chacun informé des événements, et permettent ainsi une réponse planifiée avec de multiples variantes. Personne n'a besoin de recevoir des ordres de quiconque. Les idéalistes réellement acquis à la cause de la liberté agissent lorsqu'ils sentent le moment opportun ou prennent exemple sur ceux qui les précèdent dans l'action. Certes, il y a beaucoup à objecter à ce type de structure comme méthode de résistance ; il faut garder néanmoins à l'esprit le fait que la résistance autonome est le fruit de la nécessité. On a vu que les solutions alternatives étaient impraticables. Or la résistance autonome a déjà fonctionné hier au cours de la Révolution américaine, et si les hommes véritablement engagés la mettent eux-mêmes en pratique, elle réussira aujourd'hui. Il va sans dire que la résistance autonome débouche sur des cellules de taille très réduite, voire composées d'un seul individu. Ceux qui adhèrent aux organisations pour frimer ou comme simples groupies seront vite balayés. Or c'est exactement l'effet recherché par les opposants sérieux au despotisme fédéral.