Première guerre médique
La première guerre médique tire son origine de la révolte des cités grecques de Ionie, en Asie mineure, contre les Perses. La cité de Milet et Aristagoras, qui vient de renoncer à la tyrannie, sont les instigateurs initiaux d'un soulèvement contre l'autorité perse représentée, au début du Ve siècle avant Jésus-Christ, par les satrapes. Les cités de Grèce continentale, dont le soutien est sollicité, refusent de s'engager (comme Sparte), ou envoient peu de renforts (vingt bateaux athéniens, cinq érétriens).
En 498 avant Jésus-Christ, les cités d'Asie mineure, regroupées dans une ligue dont le siège est le sanctuaire de Panionion, avancent jusqu'à Sardes, la capitale de la satrapie locale, et incendient la ville. Quatre ans plus tard, les Perses prennent toutes les cités des environs, dont Milet (ville rasée, population déportée), et battent de plus les Ioniens sur mer à Ladè. Le grand roi perse Darius Ier impose des traités aux cités : leur autonomie interne subsiste, mais elles doivent payer tribut. Ce régime est pourtant plus favorable que le précédent. A Athènes, la nouvelle de la prise de Milet est un choc. Sans doute prend-on alors conscience de la puissance perse et du péril qu'elle représente. En 493 avant Jésus-Christ, Thémistocle, qui appartient à la famille des Lycomides, devient archonte à Athènes. Il fait commencer la construction d'un port au Pirée. Son adversaire politique, qui s'appuie sur l'aristocratie terrienne traditionnelle, Miltiade, de la famille des Phylaïdes, devient archonte d'Athènes au terme de cette première guerre médique, en 490 avant Jésus-Christ.
Opérations
Les Perses continuent à s'installer dans la zone des détroits, entre la mer Egée et la mer Noire (l'Hellespont), de même qu'en Thrace, établissant des régimes leur étant favorables. En 490 avant Jésus-Christ, ils lancent une expédition dans les Cyclades et en Eubée : la cité d'Erétrie est prise, sa population réduite en esclavage. D'Eubée, les troupes perses traversent le bras de mer qui les sépare du continent, et arrivent au nord de l'Attique, dans la plaine de Marathon. Un homme les pousse à aller jusqu'à Athènes, Hippias, dernier descendant des tyrans Pisistratides (fils de Pisistrate), réfugié à la cour perse. Hippias tente alors de susciter un groupe favorable aux Perses au sein même de l'Ecclèsia athénienne. Mais l'avis de Miltiade, nouvel archonte, qui est de résister, l'emporte, et les Athéniens décident alors de combattre. Ils demandent l'aide des Spartiates - lesquels arrivent trop tard - et reçoivent en définitive celle de la cité béotienne de Platées.
S'engage alors l'épisode décisif de Marathon. Un passage d'Hérodote permet de suivre avec précision les événements (VI, 102-119). Après plusieurs jours de face-à-face, les armées livrent le combat. Neuf mille Athéniens et mille Platéens d'un côté, dix-sept mille Perses environ en face. Stratège responsable de la tactique victorieuse, Miltiade parvient à épargner les hoplites, lesquels déplorent peu de pertes, à l'inverse des Perses, commandés par Datte le Mède. La légende veut, bien sûr, que le messager chargé d'aller porter la bonne nouvelle jusqu'à l'Ecclèsia d'Athènes ait franchi en courant les quelque quarante-deux kilomètres séparant Marathon d'Athènes, et soit mort épuisé par son effort. Les Athéniens réussissent finalement à prévenir un nouveau débarquement des Perses, et ces derniers rebroussent chemin.
Marathon demeure sans doute une escarmouche pour les Perses, mais pour les Grecs, cette bataille devient le symbole de la résistance hellénique unie face aux barbares. La première guerre médique s'achève même si, du côté athénien, Miltiade doit encore mener, en 489 avant Jésus-Christ, une expédition contre les Perses à Paros, laquelle échoue.