Première Victoire (film)
Première Victoire (titre original : Harm’s Way) est un film d’Otto Preminger. Sorti en 1965, il est adapté d’un roman éponyme de James Bassett.
Le film débute en quelque sorte là où se termine le film Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann (1953).
Synopsis
Rockwell « Rock » Torrey est un commandant de l'US Navy qui a sacrifié sa vie familiale à sa vie militaire et a divorcé 18 ans plus tôt en laissant à son ex-épouse son fils Jeremiah âgé de 4 ans. Il commande le croiseur Old Swayback qui est en mer lors de l'attaque de Pearl Harbor. Il est mis à pied pour ne pas avoir respecté le règlement qui demandait de faire des zigzags (afin d'économiser son mazout qui baissait) et de ce fait avoir été torpillé par un sous-marin japonais.
Blessé dans le torpillage, il fait connaissance de l'infirmière Maggie Haines pendant sa convalescence.
La marine finit par reconnaître le bien-fondé de sa démarche et le nomme contre-amiral et lui confie une première opération difficile contre les Japonais. Il rencontre son fils qu'il n'a pas vu depuis 18 ans et qui lui réserve un accueil glacial. Celui-ci est un arriviste qui est affecté sur une vedette lance-torpilles, tout en convoitant un accès rapide à un poste d'état-major. Toutefois, sous l'influence de son père, il va peu à peu changer.
Paul Eddington est le commandant en second de Rock Torrey. Trompé par sa femme tuée en galante compagnie pendant l'attaque de Pearl Harbour, il sombre dans l'alcool, mais Rock Torrey le prend comme son chef d'état-major.
Commentaires
Le générique de Première Victoire est une telle pluie d’étoiles qu’il serait impossible de les citer toutes dans le cadre d’un court article. Mais quand même : John Wayne, Kirk Douglas, Henry Fonda, Patricia Neal, Paula Prentiss, George Kennedy, Dana Andrews, Patrick O’Neal, Tom Tryon, Fanchot Tone, etc.
Il y a eu de nombreux films, et non des moindres, sur (et autour de) l’attaque de la base navale US de Pearl Harbour et les conséquences qui en découlèrent. Mais Première Victoire a cet avantage d’être à hauteur d’homme avec, personnage central de la contre-offensive américaine, l’immense John Wayne dans le rôle de l’amiral Rockwell, officier (et gentleman) qui a sacrifié sa vie de famille à l’US Navy.
Ladite US Navy a d’ailleurs apporté tout son soutien au film, prêtant des croiseurs, des destroyers, un transporteur (l’USS Renville) et un sous-marin (l’USS Capitaine). Cette caution de l’armée n’a pas empêché Otto Preminger de mettre en scène des officiers de très haut niveau plus préoccupés de leur carrière (et de leur reconversion après-guerre) que du bien commun. Comme le vice-amiral Broderick (Dana Andrews), commandant de la 3e zone sud-ouest du Pacifique, plus soucieux de flatter les médias que de faire la guerre. Comme l’amiral Husband Kimmel (Fanchot Tone), commandant en chef du Pacifique lors de l’attaque de Pearl Harbour, et accusé de négligence. En revanche, le légendaire amiral Nimitz (Henry Fonda), qui remplaça avantageusement Broderick, est dépeint dans sa vérité : un très grand soldat.
Au moment du tournage de Première Victoire, John Wayne était atteint d’un cancer du poumon qui l’emportera quelques années plus tard. Fanchot Tone, qui interprète l’amiral Kimmel, était atteint du même mal (il en décédera en 1968). C’est dire que nous, qui aimons John Wayne avec le cœur, nous ne regardons jamais ce film sans maudire ce « Big C » qui finira par avoir raison du Dernier des géants[1].
Notes et références
- ↑ Alain Sanders, Présent, 30.9.2020