Pasquale Paoli

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Pasquale Paoli

Pasquale Paoli, né en Corse à Stretta di Morosaglia en 1725 et mort à Londres en 1807. Patriote corse - il s'oppose à la présence génoise puis française -, il est l'initiateur de la constitution de la nation corse. Pour le peuple corse il est le "Babbu di a Patria" ("Père de la Patrie").


Vie

Il est le fils cadet du patriote corse et chef de clan de la Castagniccia, Hyacinthe Paoli. Il perd sa mère Dionisia Valentini très jeune et est élevé dans un milieu cultivé et très dévot entre son père et ses oncles. A la suite de l'implication de Hyacinthe dans les révoltes contre Gênes, père et fils doivent s'exiler et choisissent de s'installer à Naples en 1739; Pasquale a quatorze ans. À seize ans il est inscrit comme cadet dans le régiment Corsica, qui le mène en garnison à Gaète. Entre 1745 et 1749 il est élève à l'Académie royale militaire d'artillerie et développe un attrait pour les mathématiques et le génie. Pourtant, il ne développera jamais le goût des armes, sa culture est et restera celle des lettres classiques, avec une fascination pour les grands historiens anciens (Plutarque, Tite-Live, Tacite), mais aussi des auteurs plus récents comme Machiavel. Si la période napolitaine est encore celle des interminables débats métaphysiques, il leur préférera les actes par lesquels l'homme vraiment religieux se rend utile à la société humaine.

Après avoir tenu garnison en Sicile et en Sardaigne il retourne en Corse en 1755. Il sait que la création de la nation corse ne dépend pas uniquement de la victoire militaire contre Gênes, mais aussi d'une victoire de la Corse sur elle-même, sur le triple plan spirituel, politique et communautaire. Lors de la cunsulta (réunion des chefs de clan) du 15 juillet 1755 au couvent Sant'Antone di a Casabianca, ses qualités le font préférer à son vieux rival Marie-Emmanuel Matra, chef de clan de la riche plaine orientale, et il est élu à la fonction de capu generale. La constitution de la première république Corse est adoptée en novembre 1755 par la cunsulta de Corti. Cette constitution -c'est la première fois que le terme, tiré de Montesquieu, est employé pour désigner le recueil d'institutions publiques- prône une séparation des pouvoirs exécutif et législatif, une autonomie du pouvoir judiciaire et l'élection de l'assemblée représentative au suffrage universel. C'est la première constitution démocratique au monde, trente-deux ans avant celle des États-Unis, et Pascal Paoli y définit "le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes".

Au niveau de l'éducation, il fonde l'université de Corti, développe l'enseignement de la philosophie et des sciences, crée une presse libre et publie un journal officiel. En matière d'économie, il bat monnaie, fonde le port de l'Isula en 1756, reprend l'assèchement des marais de la plaine orientale et introduit la récolte de la pomme de terre. Sur le plan militaire, il adjoint aux milices paysannes une armée régulière et constitue une flotte qui infligera une humiliante défaite aux Génois à l'île de Capraja avant d'en prendre possession.

Chef de l'exécutif, il mena, depuis Corté, sa capitale, une politique libérale.

En réaction à la vente par Gênes de la Corse à la France (1768), Paoli chercha à soulever les populations contre les troupes françaises mais fut battu à Ponte Novu (8 mai 1769) et dut s'enfuir à Londres (13 juin).

En 1790, après le déclenchement de la Révolution française, il fut rappelé par l'Assemblée constituante et nommé commandant de la garde nationale et président du directoire départemental de la Corse.

En 1793, opposé à la tendance centralisatrice jacobine, il chercha, avec le soutien britannique, à obtenir la sécession de l'île, et la Convention l'accusa de connivence avec l'ennemi.

Les Britanniques ne tardèrent pas à transformer l'île en véritable protectorat, désignant un vice-roi, sir Gilbert Elliot, qui contraignit Paoli à l'exil. Celui-ci repartit en 1795 pour Londres, où il demeura jusqu'à sa mort, en 1807. En 1796, les Corses chassèrent les Britanniques avec l'aide des Français.


Citations

  • « Avant de dire qu’il y a de la grandeur dans un peuple, il faut attendre qu’il ait subi l’épreuve de l’adversité. Pour les nations comme pour les individus, le véritable héroïsme consiste dans le sacrifice de soi. »
  • « Cuore in fronte e strada diritta. » (« Le cœur haut marche droit. »)
  • « Jamais peuple n'a essuyé un outrage plus sanglant... On ne sait pas trop qui l'on doit détester le plus de celui qui nous vend ou de celui qui nous achète... Confondons-les dans notre haine puisqu'ils nous traitent avec un égal mépris » (en réaction au traité de Versailles par lequel Gênes cédait la Corse à la France).


Bibliographie

Charles Napoléon, Bonaparte et Paoli, Perrin, 2000.


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