Pétition des 200

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La « Pétition des 200 » désigne une requête, amenée en 1940 par le Volksbund für die Unabhängigkeit der Schweiz (Ligue populaire pour l'indépendance de la Suisse), auprès du Conseil fédéral suisse. Elle demandait au gouvernement helvétique de concilier sa ligne de neutralité intégrale avec le maintien de bonnes relations avec tous les pays voisins.

Après la fin de la guerre, les signataires seront voués aux gémonies par la gauche suisse et les signataires seront sévèrement poursuivis.

La Ligue populaire pour l'indépendance de la Suisse

Le Volksbund für die Unabhängigkeit der Schweiz ou Ligue populaire pour l'indépendance de la Suisse est fondé le 12 mars 1921. Issu du comité contre l'entrée de la Suisse à la Société des Nations, le mouvement regroupe des représentants de la droite germanophile. Parmi ses figures de proue, on peut citer Hektor Ammann, Gustav Däniker, Eduard Blocher et Hans Oehler, rédacteur jusqu'en 1934 de la revue mensuelle Schweizer Monatshefte.

En 1937, elle annonce l'initiative populaire qui demande le retour de la Suisse à la neutralité intégrale. L'initiative ne passera pas en votation, car dès 1938 l'Assemblée fédérale adopte le principe de la neutralité intégrale, abandonnant la politique dite de « neutralité différenciée ».

La «Pétition des 200 »

La requête du Volksbund est remise au Conseil fédéral le 15 novembre 1940.

Elle demande au gouvernement de maintenir la ligne de neutralité intégrale, mais elle demande aussi que, pour garantir de bonnes relations avec tous les pays voisins, le gouvernement prenne des mesures contre les journaux de montrant trop hostiles aux forces de l'Axe. La Pétition est paraphée par 173 personnes issues de milieux universitaires, politiques et économiques, dont quatre-vingts officiers.

Le Conseil fédéral prend position verbalement en 1941, mais refuse d'entrer en matière sur la Pétition. Il ne rend public l'entrevue et les documents relatifs qu'en 1946.

Les « Sündenböcke » (Les « boucs émissaires » )

Après la fin de la guerre, la presse publie les noms des 173 signataires de la pétition des 200. Toute la gauche se déchaîne alors contre ces « traîtres » et réclame des jugements exemplaires.

Un rapport complémentaire aux Chambres fédérales est demandé et effectué. La commission d'enquête parlementaire déclarera que les signataires « n’étaient ni des Frontistes ni des nationaux-socialistes », qu’ils avaient usé du droit constitutionnel de présenter une pétition mais qu’ils étaient coupables d’avoir eu des liens privilégiés avec des membres de la NSDAP, et qu'ils méritaient donc d’être poursuivis. Des procès sont intentés au niveau cantonal contre la plupart d’entre eux, notamment le docteur Hektor Amman, considéré comme le principal dirigeant du groupe. Amman va alors s’expatrier et il enseignera dans des universités belges et allemandes. La plupart des « 200 » perdent leur emploi, d’autres sont condamnés à des peines pécuniaires.

Une certaine recherche universitaire a plus tard voulu démontrer qu'ils auraient servi de « boucs émissaires » à la politique du gouvernement suisse au cours de la seconde guerre mondiale[1].

Notes et références

  1. Voir à ce sujet la thèse : Gerhart Waeger, Die Sündenböcke der Schweiz : Die Zweihundert im Urteil der geschichtlichen Dokumente 1940-1946, Olten/Freiburg im Breisgau: Walter-Verlag, 1971, 288 p.