Miguel Platón

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Miguel Platón, ou Miguel Platón Carnicero, né en 1949 à Melilla, est un journaliste et un historien espagnol, spécialiste de l'histoire contemporaine.

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Son dernier ouvrage, La répression dans l'Espagne de Franco 1939-1975 - De la propagande mémorielle à la réalité historique, représente dans l’historiographie de la guerre civile un apport essentiel.

Biographie

Miguel Platón a travaillé comme journaliste durant 40 ans, notamment pour les agences de presse Europa Press, Multipres et EFE, pour des publications comme Diario de Barcelona, El Noticiero Universal et Ya, et pour des revues comme La Actualidad Española, Opinión et Época.

Il a également été conseiller spécial de la Radio Télévision de Madrid et a contribué au développement à des médias en ligne comme Libertad Digital.

Travaux

La répression dans l'Espagne de Franco

Ayant obtenu l’accès au fonds d'archives inédit du Cuerpo Jurídico Militar (Corps Juridique Militaire), l’historien a mis cinq ans pour retrouver et étudier, un par un, les dossiers des condamnés à mort qui, à partir de 1939, ont été transmis à Francisco Franco pour qu'il prenne une décision sur la commutation de la peine de mort ou sur leur exécution. Le nombre réel d'exécutions, environ 15 000, est très nettement inférieur aux chiffres publiés jusqu’à ce jour (on a longtemps parlé de 200 000 exécutés !). Surtout, on découvre qu’un ordre de Franco lui-même, en janvier 1940, a permis de commuer la plupart des condamnations à mort en peines de prison. L'ouvrage est étayé par des centaines de cas et des témoignages d'une grande intensité dramatique, qui montre la dureté tragique de l'après-guerre, mais qui, en même temps, situe dans ses justes limites la vieille controverse sur la répression voulue par le Caudillo.

Après avoir rappelé comment la IIème république espagnole (1931-1936) avait fait sombrer le pays dans une période de violences, d’anarchies et de révolutions armées, l’auteur, après avoir clairement exposé sa méthodologie, énonce qu’en réalité ce furent 15 000 soutiens aux révolutionnaires espagnols qui furent exécutés, après jugement par des cours militaires de justice, et l’ensemble de tous les recours juridictionnels qui furent exercés. 90% de ces personnes avaient du sang sur les mains, de manière irréfutable, les autres étaient des chefs marxistes ou anarchistes qui avaient donné les ordres d’exécution, ou qui avaient laissé faire.

L'ouvrage se base sur la description minutieuse de tous les recours administratifs, qui s’appliquaient automatiquement, dès la sanction prononcée par la Cour de justice, et ce sans que le condamné n’ait nul besoin de faire la moindre démarche positive. C’est l’apport le plus important du livre, outre la vérité sur les chiffres. En effet, le cas du condamné était tout d’abord examiné par un ou des auditeurs de justice relevant de la juridiction, et qui donnaient leurs avis sur la commutation ou non de la peine prononcée. Ensuite, le dossier était transmis obligatoirement au Capitaine Général de la région militaire concernée pour nouvel avis. Puis, enfin, le dossier arrivait au ministère de la justice, pour une autre consultation, puis pour avis du conseiller juridique de Francisco Franco, et au final, le Chef de l’État prenait sa décision de grâce ou pas pour les condamnés à mort, ou de remises de peine pour les autres.

Autre point capital à souligner, les avis étaient souvent contraires, d’une strate juridique militaire à l’autre, et la condamnation à mort n’était effective, que si les preuves nécessaires étaient rapportées, que l’auteur des faits avait bien participé, effectivement, aux exactions criminelles qui lui étaient reprochées et ce directement. Franco a gracié énormément, et surtout les remises de peines étaient très importantes, puisque Miguel Platón démontre que pour une commutation de la peine de mort, la sanction passait automatiquement à 30 ans de prison, mais qu’en réalité, le condamné n’effectuait qu’une peine de 6 ans d’incarcération maximale, comme le décrivent les très nombreux exemples qui émaillent le livre. Pour les sanctions inférieures, les remises de peine étaient encore plus conséquentes.

Miguel Platon illustre son ouvrage par des lettres poignantes, d’épouses, d’enfants, de voisins du condamné, pour implorer la clémence du Chef de l’État, et l’on sait que ces lettres étaient lues et étudiées, parfois même les victimes, ou des adversaires politiques ont écrit pour demander la grâce. Derrière la sécheresse des chiffres, l’auteur met en exergue l’immense tragédie qu’a représenté cette guerre fratricide.

Publications

Ouvrages et monographies

  • La amenaza separatista, 1997.
  • Alfonso XIII, de Primo de Rivera a Franco, 1998
  • Un siglo de España, 2001.
  • Hablan los militares, 2001.
  • 11M. Cómo la Yihad puso de rodillas a España, 2005.
  • El primer día de la guerra. Segunda República y Guerra Civil en Melilla, 2013.
  • Segunda República: de la esperanza al fracaso, 2017/2024.
  • Así comenzó la Guerra Civil. Del 17 al 20 de julio de 1936, 2018/2024.
  • La represión de la posguerra. Penas de muerte por hechos cometidos durante la Guerra Civil, Editorial Actas, 2023, 663 p..

Traduction française

  • La répression dans l'Espagne de Franco 1939-1975 - De la propagande mémorielle à la réalité historique, préf. de Stanley Payne, L'Artilleur, 2025, 422 p.

Liens externes

  • « Entretien avec Miguel Platón, auteur de « La répression de l’après-guerre » en Espagne », par Arnaud Imatz, revue Conflits, 9.3.2024; lire en ligne : [1].