Marian Kotleba
Marian Kotleba, né le 7 avríl 1977, est un dirigeant nationaliste slovaque.
Il dirige le parti Ľudová strana Naše Slovensko.
Biographie
Marian Kotleba a effectué des études en pédagogie et en économie à l'Université de Matej Bel. Il travaille ensuite comme enseignant.
Tout d'abord leader, de 2003 à 2007, du Slovenska Pospolitost (Fraternité slovaque), Marian Kotleba dirige actuellement Ľudová strana Naše Slovensko (Mouvement populaire Notre Slovaquie). Créé en 2010 sous la devise « Avec courage contre le système », le parti se veut chrétien, social et nationaliste. Hostile à la corruption, il réclame la sortie de l’euro, de l’Union pseudo-européenne et de l’OTAN. Favorable à la légitime défense et à une meilleure surveillance des Roms, il réclame la révocation de tous les élus, du maire au chef de l’État. Anti-libéral assumé, il entend nationaliser le système de santé ainsi que toutes les banques du pays. Il prévoit en outre de rendre les soins médicaux gratuits en pratiquant une stricte préférence nationale. Il s'oppose également aux quotas de migrants extra-européens imposés par la Commission, ainsi qu'au mots d’ordre gendéristes et à l'utopie multiculturaliste. Il revendique l'héritage du nationalisme slovaque d'Andrej Hlinka, le père de l'indépendance slovaque.
Candidat au poste de gouverneur de la région de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie, Marian Kotleba obtient 10.3% des voix en 2009. Lors des élections régionales de novembre 2013, il a créé la surprise en battant au second tour des élections son rival du parti social-démocrate au pouvoir Vladimir Manka et en étant élu gouverneur par 55,5% des voix contre 44,5% (il avait obtenu au premier tour 21.30% des voix et au législatives de 2012 son parti n'avait obtenu que 1.58% des suffrages). Il préside dès lors la région jusqu'en 2017. Il n'est pas réélu, car en 2017 tous les autres partis, de l’extrême gauche au SNS en passant par les sociaux-démocrates et la droite, soutenaient son seul adversaire, Jan Lunter.
Lors des élections européennes de 2019, le LSNS obtient 12,07 % (118 995 voix) et envoie 2 députés au parlement européen.
En 2019, Marian Kotleba obtient 10,6 % des suffrages au premier tour des élections présidentielles, arrivant en quatrième position. Il se présente à nouveau en 2024 mais n'obtient cette fois que 0,56% des voix.
Poursuites judiciaires
Marian Kotleba a souvent été l'objet de poursuite judiciaires, notamment pour des propos mettant en cause les Roms. Ainsi, dans un débat télévisé pendant une campagne électorale, Marian Kotleba avait affirmé que les Roms devaient voir leurs allocations chômage et autres avantages sociaux revus à la baisse, voire, en cas de fraude avérée, supprimés. Il a été poursuivi pour ces propos.
En mai 2017, le parquet demande à la Cour suprême d’interdire le Parti, accusé de présenter une menace pour le système démocratique. La Cour suprême se prononce le 29 avril 2019 contre cette interdiction.
Toutefois, en octobre 2020, un tribunal slovaque le condamne, alors qu'il est député et président du Parti, à quatre ans et quatre mois de prison pour promotion d’un « mouvement visant à supprimer les droits et libertés fondamentaux », selon le parquet. L’accusation outrancière porte en réalité sur une blague potache. Lors d’un événement caritatif organisé en 2017 par LSNS dans une école de Banska Bystrica (centre), Kotleba aurait remis à trois familles, et devant 400 invités, des chèques d’un montant de 1488 euros chacun. L'accusé a clamé son innocence, déclarant ne pas être au courant des faits, dans un plaidoyer de près de huit heures. Il fait appel auprès de la Cour suprême.