Maison Ipatiev

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher
La famille martyre
La Maison Ipatiev
L'emplacement du massacre
Église "sur le sang", construite à l'emplacement de la Maison Ipatiev
Nikolaï II, dernier des tsars russes, fut fusillé avec toute sa famille à Ekaterinbourg dans la Maison Ipatiev le 17 juillet 1918.


Il y avait été transféré le 30 avril. Une palissade de trois mètres de haut coupe la famille du monde extérieur, les gardes sont partout, la famille et les domestiques sont entassés dans trois chambres. Les fenêtres ont été passées à la chaux pour empêcher les curieux de regarder à l'intérieur, des mitraillettes sont installées dans le grenier et le jardin, la maison Ipatiev est une véritable forteresse.


Personne n'a le droit d'aller aux toilettes sans la permission des gardes, les femmes doivent être accompagnées et les gardes sont très contents d'humilier ainsi les grandes-duchesses et leur mère. La famille n'a plus droit qu'à cinq minutes de promenade par jour et est très mal nourrie. Seul un prêtre vient le dimanche pour célébrer le culte orthodoxe.


Nicolas a cinquante ans, et toutes les grandes-duchesses fêtent leurs anniversaires dans la première moitié de l'été 1918, Olga a 23 ans, Tatiana 21, Maria 19 et Anastasia 17 le 18 juin. Alexis a 14 ans, il reste alité toute la journée, il est très malade et faible.


« Il y a des troubles dans la ville. Pour votre sécurité, veuillez descendre. » La voix d'un gardien réveilla le tsar le 17 juillet 1918. Trente minutes plus tard, il se tenait avec sa famille dans le hall de la Maison Ipatiev. Derrière les fenêtres grillagées gémissait le Ekaterinbourg nocturne. Le tsar était calme, ses enfants aussi. Ils virent soudain pénétrer onze hommes armés dans la salle. Le chef de la Garde Rouge, Iakov Iourovski, s’avança : « Vos amis approchent, a-t-il annoncé. Nous avons donc pris la décision de vous condamner à mort. » La tsarine et la princesse Olga firent le signe de croix, le tsar se mit à hurler. Et les soldats ouvrirent le feu. « C’était incompréhensible, se souviendra Iourovski. Les balles ne blessaient pas les princesses, rebondissant depuis leurs corps vers une direction opposée. » On découvrit plus tard que ce phénomène était causé par les kilos de diamants que les filles du Tsar portaient sous leurs robes. A la fin de la fusillade, le tsarevitch Alexeï était toujours en vie. Il fallut dix balles de plus et un coup de baïonnette pour lui faire rendre l’âme. Outre le tsar, son épouse et ses quatre enfants, les bolchéviks ont tué leurs femme de chambre, valet, cuisinier et médecin de famille. Le seul domestique à avoir été épargné fut le jeune aide cuisinier Sednev, renvoyé de la Maison juste la veille.


A l'annonce de l'exécution, les « Rouges » ne cachèrent pas leur satisfaction, pas plus que les « Blancs » leur colère. La grande majorité de la population accueillit la nouvelle dans l’indifférence la plus totale. « Les gens se promenaient dans les rues comme si de rien n’était, écrivait dans ses mémoires le comte Kokovsev, établi à l’époque à Saint-Pétersbourg. Ils n’exprimaient ni chagrin ni compassion. Si quelqu’un abordait le sujet, c’était toujours avec moquerie et méchanceté. »


Les corps de Nikolaï II, de son épouse, de leurs trois enfants et de quatre serviteurs ont été extraits d’une fosse commune en 1991 et identifiés officiellement en 1998 par le gouvernement russe. Une cérémonie d’inhumation a alors été organisée, en grande pompe, à Saint-Pétersbourg. Boris Eltsine y déclara : « Le massacre de Ekaterinbourg représente l’une des pages les plus honteuses de notre histoire. En rendant à la terre les restes de ces victimes innocentes, nous voulons nous purifier des péchés commis par nos ancêtres. La faute en incombe autant à ceux qui ont commis ce crime qu’à ceux qui l’ont justifié pendant des dizaines d’années. Tous sont coupables. »

Outre le repentir officiel, l’Etat russe a donné aux descendants de la famille impériale des passeports russes et n’empêche en rien leurs visites fréquentes sur le territoire. En revanche, le Parquet a longtemps refusé de réhabiliter les membres de la famille impériale, en dépit des demandes réitérées et insistantes de la Grande Duchesse, chef de la lignée impériale. La justice russe refusant de voir dans l’exécution du tsar un acte de répression politique et considérant la fusillade comme un crime ordinaire dont le dernier tsar et sa famille furent les victimes malchanceuses. Le 1er octobre 2008, la Cour Suprême de Russie a donné tort aux juges et réhabilité le dernier tsar russe Nicolas II et sa famille en tant que victimes de la répression politique des bolcheviks. « La décision a été prise après plusieurs années de bataille juridique et témoigne du fait que la Russie est un État de droit. Les forces politiques qui avaient freiné pendant plusieurs années la réhabilitation de la famille impériale n'ont pas réussi à s'opposer au respect de la loi », a souligné Alexandre Zakatov, représentant en Russie de la Grande Duchesse Maria Vladimirovna, qui vit à Madrid et affirme être l'héritière du dernier tsar de Russie Nicolas II.