Lionel Groulx

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Lionel-Adolphe Groulx (Chenaux, 13 janvier 1878 - Vaudreuil, 23 mai 1967) aussi connu sous ses titres d'abbé Groulx ou de chanoine Groulx, était un prêtre catholique, un historien, un écrivain et un nationaliste québécois.

Après sa formation au séminaire, il enseigna au Collège de Salaberry-de-Valleyfield, puis à l’Université de Montréal, où il édita une revue mensuelle appelée l’Action française. À la Ligue d'Action française, Groulx rejoignait un groupe de nationalistes qui avait milité d'abord dans la Ligue des Droits du français en faveur du bilinguisme au Québec — ce qui signifiait la restauration du français, langue de la majorité, dans l'espace public. Ils travaillaient non seulement à rétablir le sens de la fierté comme antidote au mépris colonial, à la subordination et à l'assimilation, mais à l'essor d'un nationalisme économique. Plusieurs d'entre eux enseignaient ainsi aux HEC Montréal, tel Esdras Minville. Le Père Archambault quant à lui développait la doctrine sociale de l'Église à L'École sociale populaire, dont les directives influencèrent l'Action libérale nationale dans les années 1930, parti réformiste et patriote qui fut absorbé par l'Union nationale.

Groulx a tracé un programme de développement national du Québec sur les plans économique, social, culturel et intellectuel. Selon lui, cela passait d'abord par l'éducation nationale et la réforme à Québec : l'instauration d'un véritable « État français », selon son expression, impliquait de ne plus négliger cet instrument de taille qu'était l'État provincial, à la disposition des Canadiens français pour se tirer du sous-développement. Son discours n'était jamais totalement fermé à l'optique de la réforme de la Confédération. Mais il faut dire qu'il tendait alors le plus souvent à entendre « Confédération » au sens strict, union d'états souverains, plutôt que fédéraliste. Il tenait à souligner l'accession du Canada à l'indépendance après le statut de Westminster. De plus, son sentiment nationaliste était modéré par le christianisme catholique et il vint à comprendre les bienfaits de l'universalisme chrétien.

Groulx développa aussi un programme d’études d’histoire du Québec dans lequel il réfutait la théorie de la Conquête providentielle ou bénévole par la Grande-Bretagne, courante à l’époque, et enseigna plutôt que la Conquête fut un désastre pour les Canadiens français. À la différence de la future École de Montréal, il croyait cependant ce malheur réversible, et croyait particulièrement que diverses étapes de l'histoire du Québec depuis lors pouvaient apparaître comme des étapes de reconquête de la liberté, quoique encore bien incomplète.

Il mit l'accent sur l'acquisition de droits et de reconnaissance nationale par les Canadiens français : l'Acte de 1774, le gouvernement responsable avec Baldwin et Lafontaine en 1849 (Lord Elgin) et enfin la restauration de l'autonomie provinciale en 1867. Il critiqua également la Confédération canadienne de 1867, insistant sur la faillite de ses promesses de reconnaissance des droits des provinces et de minorités, tel que démontré par la longue succession d'interdictions des écoles françaises hors-Québec et l'hostilité manifestée envers le fait français à travers le Canada.

Lionel Groulx épousa la théorie selon laquelle le seul espoir de survie pour le Québec était d’encourager un Québec français et catholique comme rempart contre la puissance anglo-protestante. Pour lui, la réforme et le redressement de la condition canadienne-française passaient donc par des mesures du gouvernement de Québec. Il s’est réjoui au moment de l’adoption du fleurdelysé en 1948.

Les écrits majeurs de Lionel Groulx sont notamment La Confédération canadienne (1917), Notre maître le passé (1936), Notre grande aventure. L'Empire français en Amérique du Nord (1534-1760) (1958), Histoire du Canada français depuis la découverte (1951) et Le Canada français missionnaire (1962). Il est connu pour avoir dit « Notre État français, nous l'aurons ». Il est redevenu davantage fédéraliste vers la fin de sa vie, sans jamais se désintéresser de l'indépendantisme.

Groulx fonda l’Institut d’histoire d’Amérique française (IHAF) en 1946, un institut situé à Montréal dévoué à l’étude historique de la présence française en Amérique du Nord, à l'histoire du Québec, et qui rassemble la majeure partie des historiens québécois.



Les œuvres complètes de Groulx [1]