Légion Freies Indien

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Écusson de la Freies Indien
La Légion Freies Indien (Légion de l'Inde libre), appelée aussi Légion Azad Hind, est une unité de volontaires indiens, essentiellement recrutés par Subhas Chandra Bose à partir de fin 1941 dans les camps de prisonniers allemands en Afrique du nord pour combattre au sein de la Wehrmacht les Britanniques au nom de la lutte contre le colonialisme.

Historique

L'essai italien

Battaglione Azad Hindoustan
L'agitation nationaliste pour mettre fin au colonialisme britannique en Inde avait commencé des décennies avant le déclenchement de la deuxième guerre mondiale. Il était donc envisageable que ces sentiments antibritanniques pussent se révéler un atout pour les forces de l'Axe essayant de recruter une force militaire parmi les prisonniers de guerre indiens servant au sein des forces du Commonwealth dans les campagnes nord-africaines.

L'Italie n'était bien sûr pas pionnière quant à l'incorporation d'étrangers extra-européens à son armée; mais ses efforts, de durée relativement courte, méritent d'être considérés, sur le plan de l'histoire militaire, comme premiers pour l'Axe. Le 10 mai 1942, l'armée italienne établit en effet le Raggruppamento Centri Militari, une unité spéciale composée de personnel militaire étranger (ex-prisonniers de guerre, ressortissants étrangers vivant en Italie, Italiens résidant à l'étranger) avec l'intention de l'utiliser pour des actions secrètes et des opérations de sabotage derrière les lignes ennemies.

Cette unité, sous le commandant du lieutenant-colonel Massimo Invrea, comprenait trois sections: le "Centro T" (composé d'Italiens de Tunisie), le "Centro A" (composé d'Italiens d'Égypte, de Palestine, de Syrie ou d'autres pays arabes, en plus d'Arabes et d'ex-prisonniers de guerre soudanais), et enfin le "Centro I" -I comme Indiens- (composé d'Italiens d'Inde et de Perse [Iran] et d'ex-prisonniers de guerre indiens). En tout elle regroupait 1.200 Italiens, 400 Indiens et 200 Arabes. En août 1942 elle fut renommée Raggruppamento Frecce Rosse (Groupe des flèches rouges) en souvenir de la Division Frecce Nere (Division des flèches noires) servant au sein du corps expéditionnaire italien pendant la guerre civile espagnole. Toujours sous les ordres du même quartier-général, les trois sections devinrent le Bataillon d'assaut Tunisia (ex-"Centro T"), le Groupe italo-arabe (ex-"Centro A") et le Bataillon Azad Hindoustan (Bataillon des Indiens libres, ex-"Centro I"). Ce dernier réunissait d'anciens soldats de l'armée indienne (sous commandement britannique) et des Italiens ayant résidé en Inde et en Perse (Iran).

Les unités du Raggruppamento Frecce Rosse étaient destinées à être envoyées derrière les lignes ennemies de différentes façons incluant l'infiltration de zones terrestres via le sous-marin ou le parachutage. Ce dernier mode de projection en territoire ennemi nécessita la mise sur pied d'un peloton parachutiste dans le Bataillon Azad Hindoustan ; ses membres reçurent une formation au centre d'instruction militaire de Tarquinia. L'uniforme de ce bataillon était la tunique saharienne standard de l'armée italienne avec pour coiffure un turban et des insignes de col avec trois rayures verticales (orange safran, blanc et vert, couleurs du Congrès national indien alors foyer principal d'opposition au British rule). Excepté le peloton de fusiliers-marins italiens, trois groupes composés d'Indiens exclusivement formaient cette troupe: la Compagnie Fucilieri (compagnie motorisée de fusiliers), la Compagnie Mitraglieri (compagnie motorisée à l'armement lourd) et le peloton-parachutistes.

Cependant, en dépit de leur investissement dans la formation militaire des troupes indiennes, les Italiens considérèrent leur loyauté comme douteuse, et cette réserve fut confirmée lorsque des soldats indiens se mutinèrent à l'annonce de la défaite d'El Alamein en novembre 1942. Suite à cela, le bataillon fut dissous et les Indiens renvoyés à des camps de prisonniers de guerre.

Le projet allemand

Subhas Chandra Bose devant ses hommes
Si cela mit un terme aux efforts italiens pour recruter des Indiens au service des forces armées de l'Axe, leurs alliés allemands, qui commencèrent à recruter plus tôt des Indiens, n'avaient pas les mêmes réserves car ils disposaient d'un atout supplémentaire.

Celui-ci a pour nom Netaji (guide) Subhash Chandra Bose. Ancien avocat à Calcutta et ex-président du Congrès national indien, Bose est un rival important du Mahatma Gandhi concernant le leadership populaire du mouvement opposé à la domination de l'Empire britannique en Inde. Toutefois, à la différence de Gandhi, il n'est pas opposé à l'usage de la violence dans la lutte pour l'indépendance indienne. C'est pourquoi, suivant en cela le vieil adage selon lequel "l'ennemi de mon ennemi est mon ami", il considère la guerre entre Grande-Bretagne et Allemagne comme une occasion de faire avancer sa cause.

Ainsi le 17 janvier 1941, il déjoue la surveillance britannique de sa résidence à Calcutta pour s'enfuir et, avec l'assistance de l'Abwehr (Intelligence militaire de Wehrmacht), rejoindre Peshawar, ville frontalière avec l'Afghanistan. De là, les partisans du prince Aga Khan l'aident à traverser la frontière pour entrer en contact avec une unité Abwehr de l'Organisation Todt qui se fait passer pour un équipe d'ingénieurs en construction routière. Cette dernière l'aide à traverser l'Afghanistan via Kaboul jusqu'à la frontière avec la Russie soviétique. Une fois en Russie, le NKVD transporte Bose à Moscou où il espère que l'inimitié traditionnelle de la Russie envers la présence britannique en Inde lui assurera un soutien en faveur de ses plans de soulèvements populaires en Inde. Cependant Bose, déçu du désintérêt des Soviétiques, obtient une audience très rapide avec l'ambassadeur allemand à Moscou, le comte von der Schulenberg. Grâce à ce dernier, il rejoint, via une ligne aéropostale spéciale, Berlin début avril où il reçoit un écho plus favorable à ses demandes de la part de von Ribbentrop et des fonctionnaires du Ministère des Affaires étrangères à la Wilhelmstrasse. Le Bureau Spécial pour l'Inde, dirigé par Adam von Trott zu Solz, est institué pour lui, raison pour laquelle un ordre d'assassinat sera donné à son encontre aux Special Operations Executive (SOE, services secrets britanniques).

Bose lance et anime Azad Hind Radio dont le relais-transmetteur est à Nauen (près de Potsdam) et crée le Centre de l'Inde libre à Berlin. Il se déclare représentant du gouvernement indien en exil ou du Congrès national indien. Mais son radicalisme le pousse à s'opposer aux Britanniques autrement que par la propagande simplement radiophonique. Lorsqu'en avril 1941, la plupart des membres de la 3e Brigade motorisée britannique (indienne) est faite prisonnière par l'Afrika Korps du général Rommel à El-Mechili en Cyrénaïque (auj. Libye), il saisit l'occasion pour demander le patronage d'une troupe d'Indiens. Le 15 mai on envoie un major de la Luftwaffe pour interroger en anglais des prisonniers indiens en vue de les recruter pour une unité de troupes indiennes au sein de l'armée allemande.

Recrutement et formation

Soldat Sikh
Cette première approche est concluante: 27 officiers indiens sont conduits à Berlin quatre jours plus tard, et un camp militaire spécial à Annaburg est prévu pour environ 10.000 prisonniers de guerre indiens. Bose leur rend visite et les expose à une propagande intensive pour leur enrôlement dans l'unité proposée sous les noms de Légion indienne, de Légion Azad Hind voire de Légion des Tigres.

Le premier groupe de volontaires, composé d'ex-prisonniers de guerre et de résidents civils indiens en Allemagne, quitte la gare berlinoise d'Anhalter à Noël 1941 pour un camp à Frankenburg près de Chemnitz destiné à recevoir les groupes futurs de prisonniers de guerre indiens libérés. En dépit du recrutement de seulement huit volontaires résolus à ce stade, en janvier 1942, le Ministère allemand de la Propagande n'hésite pourtant pas à annoncer avec pompe l'établissement d'une Armée nationale indienne ou Jai Hind.

Par la suite, 6.000 prisonniers indiens, ceux considérés comme les plus réceptifs aux idées de Bose, sont transférés au camp de Frankenburg où l'entraînement militaire est mené par des officiers et sous-officiers allemands. La version officielle est que les Indiens serviront comme unité de main-d'œuvre et, pour y porter crédit, le camp est renommé Arbeitskommando Frankenburg. Néanmoins 300 volontaires sont triés sur le volet et transférés à Künigsbrück près de Dresde en Saxe où ils reçoivent leurs uniformes militaires allemands.

Ces derniers sont assortis d'un écusson spécifique cousu à mi-bras droit de la vareuse, tricolore comme les insignes de col du Bataillon Azad Hindoustan, auquel est surajouté le motif central d'un tigre bondissant, rehaussé de la mention Freies Indien en caractères noirs sur fond blanc. Les soldats Sikhs sont par ailleurs autorisés pour des raisons religieuses à porter leur turban (d'une couleur appropriée à leur uniforme) au lieu de la casquette réglementaire en garnison.

La langue de cette unité est une forme simplifiée d'hindoustani, qui tient compte de la grande diversité des dialectes indiens et de la complexité du système des castes. Les officiers allemands, affectés à l'unité, doivent l'apprendre via un manuel spécial, édité par la Wehrmacht, intitulé Hindustani-Sprachlehre (Manuel d'hindoustani).

Ces hommes constituent maintenant la Légion Freies Indien de l'armée allemande et prêtent leur serment de fidélité dans une cérémonie le 26 août 1942. Les rangs de la nouvelle Légion furent gonflés par des centaines de nouveaux membres un peu de participation de qui était volontaire loin d'être jusqu'à avant le milieu 1943 il s'est vanté d'environ 2 000 membres et était considéré comme aussi Indisches Infanterie Regiment 950.


PARTIE EN TRAVAUX !

Objectifs

Subhash Chandra Bose, en proposant ce corps d'armée, avait obtenu la garantie des autorités allemandes que ses « Indiens libres », recrutés exprès pour lutter contre les Britanniques, ne seraient pas engagés contre d’autres ennemis de l’Allemagne, et en particulier pas sur le front de l’est.

Une première unité formée de volontaires indiens vit alors le jour. Il s'agit du régiment d'infanterie Infanterie Regiment 950, également appelé "légion indienne" ou encore "légion Azad Hind", rattaché à la Wehrmacht. Elle est composée de 3.500 hommes et divisée en quatre bataillons composés de deux tiers de musulmans et d'un tiers d'hindous et de sikhs. Le premier contingent de cette unité, alors composée aussi bien d'anciens prisonniers de guerre que de civils indiens qui vivaient en Allemagne, quitte Berlin le jour de Noël 1941 et est stationné à Frankenberg, près de Chemnitz. La mission initiale de ce contingent consistait alors à recruter de nouveaux volontaires dans les camps de prisonniers. Des officiers allemands se voient chargés de l'entrainement de cette unité, d'abord à Frankenberg, puis sur un terrain militaire près de Dresde.

Le but de cette force était de préparer l’invasion de l’armée allemande en Inde qui devait se conclure par l’indépendance de l’Inde. Des actions d’infiltration et de sabotage débutèrent dans ce sens en 42 dans l’ouest du pays. Le cours de la guerre ayant été ce qu’il a été, ces opérations s’arrêtèrent très vite et cette légion fut redéployée sur divers théâtres d’opération dans le sud-ouest de la France (mur de l’Atlantique), sur le front italien ou en Belgique. Ces troupes ne se sont que très peu battus en Europe.

En France

Le maréchal Rommel inspectant une unité de la légion indienne à Lacanau, dans les environs de Bordeaux, en avril 1944.
Soldat Sikh
Après la dégradation de la situation sur le front de l'est en décembre 1942, la légion est d'abord envoyée en Hollande où elle séjourne durant cinq mois avant d'être transférée en France, à Lacanau dans les Landes, où elle est employée à la surveillance du mur de l'Atlantique.

Deux mois après le débarquement allié en Normandie, on transfère la légion indienne (compressée à 2.200 hommes) en Allemagne. Le 8 août, elle est rattachée, à l'instar de toutes les légions de l'armée allemande, à la Waffen-SS (sous la dénomination Indische Freiwilligen Legion der Waffen SS) et passe sous le commandement du SS-Oberführer Heinz Bertling. Elle continue néanmoins à user armes et uniformes habituels (l'insigne de col à tête de tigre, crée en février 1945, n'a jamais été fabriqué en série ni porté).

Envoyée à Poitiers le 15 août 1944, la légion connaît ses premiers blessés suite à des accrochages avec la résistance française. En septembre 1944 elle déplore son premier mort, le lieutenant Ali Khan, qui succombe durant des combats avec l'armée régulière française.

Il a été dit après la guerre que des Indiens furent sommairement exécutés par les Français mais aucune enquête ne fut jamais conduite. On garde leur souvenir à Strasbourg, dans le quartier du Schluthfeld, où un groupe d'entre eux fut cantonné dans le bâtiment de l'école élémentaire. Quelques anciens se souviennent de ces Indiens Sikhs, en uniforme de l’Afrika Korps, avec barbe et turban. Sur leur épaule ils arboraient l’emblème d'un tigre bondissant sous-titré « Freies Indien ». La rumeur publique, à Strasbourg, dit que les survivants de ceux du Schluthfeld ont été utilisés à la "libération", au déminage, et qu'aucun n'aurait survécu.

Fin de la Légion indienne

Le reste de cette unité est ensuite cantonné à Oberhoffen-sur-Moder (près de Haguenau, en Allemagne), dans un camp militaire du Jura Souabe, où elle reste jusqu'en mars 1945, date à laquelle ses membres essayèrent de s'enfuir en direction du lac de Constance pour rejoindre la Suisse neutre. Lors de cette tentative, ils sont capturés par des troupes américaines et françaises et remis aux forces britanniques qui les transfèreront en Inde où ils seront maintenus en détention au Fort Rouge à Delhi, en attendant d'être jugés pour haute trahison. Mais ils seront tous libérés dès 1946 car, sous la pression de la population, une condamnation par des tribunaux britanniques aurait entraîné des risques importants de trouble.

Lien externe