Jesse Alexander Helms
Jesse Alexander Helms (18 octobre 1921 à Monroe-4 juillet 2008 à Raleigh) surnommé "Senator no", figure de l'ultraconservatisme américain. Selon le Washington Post, il était le "dernier politicien blanc ouvertement raciste du pays". Selon Le Monde, "il a toujours assumé des opinions autrefois légitimes devenues indicibles".
Biographie
Fils d'un chef de la police de la petite ville de Monroe, Jesse Alexander Helms commença sa carrière politique du côté des démocrates, traditionnellement majoritaires dans l'État de Caroline du Nord. Il rejoignit les Républicains en 1970, entraînant avec lui les "helmscrats", c'est-à-dire les démocrates tendance Helms, ces salariés blancs du Sud qui, comme lui, s'étaient sentis trahis par la politique de déségrégation raciale menée par les présidents démocrates John Kennedy et Lyndon Johnson. Élu une première fois au Sénat en 1972, il allait l'être sans discontinuer encore cinq fois, avant de s'en retirer, en 2003.
Jesse Alexander Helms est considéré comme l'inventeur des campagnes politiques "sales" à la télévision, c'est-à-dire entachées d'allusions nauséabondes vis-à-vis de l'adversaire. Il fut aussi le concepteur de moyens innovants pour collecter des fonds, sauvant la carrière de Ronald Reagan en 1976 en lui apportant le financement qui lui manquait.
Le nom de Jesse Alexander Helms est attaché à la loi Helms-Burton (1996) destinée a aggraver le blocus de Cuba.
Lorsque Nelson Mandela, devenu président de l'Afrique du Sud, fut acclamé par le Sénat américain, Jesse Alexander Helms fut le seul élu à refuser d'être présent.
Idées politiques
Jesse Alexander Helms était un nostalgique de la ségrégation raciale et avait été un des rares sénateurs à voter contre l'adoption d'une journée fériée en l'honneur de Martin Luther King.
Il affirmait être pour la "propreté morale" en toutes choses et défendait les valeurs chrétiennes et familiales, le respect de l'autorité, la propriété privée, les producteurs de tabac et la mission universelle de l'Amérique.
Il avait été surnommé "Senator no" pour sa propension à dire "Non au..."; formule qu'il avait prononcée en la liant au communisme, aux progressistes et défenseurs des droits civiques, à l'homosexualité, aux impôts, à l'ONU, à l'aide au développement, à l'art moderne, au financement par l'État de la recherche contre le Sida, etc.