Henri Dorgères

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Henri Dorgères lors d'un meeting dans les années 1930
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Insigne du parti de Dorgères

Henri-Auguste d’Halluin, dit Henri Dorgères (6 février 1897 à Wasquehal - 22 janvier 1985 à Yerres), homme politique et syndicaliste français.

Biographie

Fondateur en 1934 des Comités de défense paysanne dits aussi « chemises vertes » d'après la couleur de leur uniforme, il eut une certaine influence, surtout dans le Nord et l’Ouest de la France rurale d'avant-guerre. Il réclamait un État autoritaire et corporatiste dans les années trente, même au prix d’un renversement de la République. S'appuyant sur de nombreux journaux locaux et nationaux, son mouvement revendiquera jusqu’à 420 000 membres à la fin des années 30. La position officielle du mouvement est celle d'une troisième voie « ni fasciste ni communiste ».

Le mouvement de Dorgères participe activement au Front paysan d’Edmond Jacquet et Jacques Le Roy Ladurie et avec le Parti agraire de Fleurant-Agricola.

Fin 1939, il entre comme volontaire dans le corps franc du 151e Régiment d’infanterie alpine, et combat en Alsace : il est nommé caporal, reçoit la Croix de guerre et est titulaire d’une citation. Capturé par les Allemands à Saint-Valéry-en-Caux, il s’évade et passe en zone libre.

Dorgères est nommé délégué général à l’organisation et à la propagande de la Corporation paysanne créée par Pierre Caziot le 21 janvier 1941. Il dit du Maréchal Pétain qu’il est le « chef robuste et protecteur, vieux chêne indéraciné ».

Il publie en 1943 Révolution paysanne, où se précisent déjà un certain nombre de thèmes préfigurant le poujadisme : « Le fonctionnaire, voilà l’ennemi », et où est particulièrement attaquée la figure de l’instituteur rural et de « l’école du déracinement ». Défenseur de la petite ferme, il s’éloigne peu à peu de la Corporation, dominée par les grands propriétaires.

Pour Henri Dorgères et selon ses propres termes, la petite ferme ne doit pas disparaître, « le fils doit succéder au père selon une chaîne ininterrompue qui remonte dans le passé le plus lointain » .

Ses organisations de base se trouvent à l’origine de la Corporation paysanne de l’État français dont il obtint le grade de général. Il est décoré de la francisque par le Maréchal Pétain.

Henri Dorgères est arrêté par les Alliés en août 1944, dans l’Indre, et emprisonné à Paris. Lors de son jugement, il déclare : « Je n’avais fait ni collaboration, ni résistance », sinon aider les fugitifs à passer la ligne dans le Cher, ajoutant : « Etait-ce de la Résistance de s’aider entre Français ? »

Condamné à dix ans d’indignité nationale, Henri Dorgères est immédiatement relevé de cette condamnation pour services rendus à la Résistance, et libéré le 26 avril 1946, mais un arrêté ministériel de juin 1945 l’exclut pour cinq ans de toute participation à des organismes agricoles.

Il fonde alors une agence de publicité agricole.

Il est élu député de l’Ille-et-Vilaine à l’Assemblée nationale de 1956 à 1958 sur les listes d’Union et fraternité française de Pierre Poujade.

Il s’oppose à la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et Euratom et s’abstient lors du vote du 19 juillet 1957 sur la prorogation des pouvoirs spéciaux en Algérie, mais se prononce contre la loi-cadre sur l’Algérie, puis ce projet amendé par Félix Gaillard.

Il est l’un des trois députés à ne pas prendre part au scrutin du 27 mai 1958 sur la révision constitutionnelle. S’il vote le 1er juin la confiance au général de Gaulle, il est l’un des deux seuls députés à s’abstenir volontairement lors du vote du 2 juin sur les pleins pouvoirs, mais il soutient la révision constitutionnelle.

Henri Dorgères fut inculpé par la justice française en tout 69 fois.

Bibliographie

  • Dorgères (Henri), Haut les fourches, Les Œuvres françaises, 1935 (rééd. Déterna, 1999).
  • Dorgères (Henri), Au temps des fourches, autobiographie, éd. France-Empire, 1975.
  • Paxton (Robert o.), Le Temps des chemises vertes. Révoltes paysannes et fascisme rural 1929-1939, Le Seuil, 1996.
  • Pitaud (Henri), La Terre aux paysans, Pierre Bossuet, 1936.
  • Pitaud (Henri), Paysan et militant. Mes chemins sauvages, Souvenirs 1921-1940, Éditions de l’Étrave, 2001.
  • Maxence (Jean-pierre), Histoire de dix ans : 1927-1937, Éditions du Rocher, 2005.