Fédération nationale catholique

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Insigne politique de la FNC (avec pour devise "credo")
La Fédération nationale catholique (FNC), fut un puissant mouvement catholique de l'entre-deux-guerres. On considère habituellement que ce fut la seule tentative réussie de regroupement politique des catholiques français sous la Troisième République.

Historique

Après la victoire du Cartel des Gauches, en 1924, le gouvernement dirigé par Édouard Herriot, radical-socialiste bon teint, avait annoncé son intention d'appliquer la législation laïque en Alsace-Lorraine, d'expulser les congrégations et de fermer l'ambassade de France au Vatican. Ceci fut considéré, par les catholiques, comme une rupture de l'Union sacrée réalisée durant la première guerre mondiale.

C'est le général Édouard de Castelnau, alors président de la Ligue des patriotes, qui lancera, en octobre 1924, dans le journal L'Écho de Paris, un appel à l'union et à la création d'un puissant lobby catholique. Le 7 novembre suivant, le général renouvellera son appel et annoncera la création de la Fédération nationale catholique.

Excellent organisateur, le général de Castelnau savait mobiliser ses troupes. Il leur proposa des moyens d'action extrêmement variés : organisation méthodique par paroisse, formation civique de catholiques et rééducation de la conscience publique par la publication d'articles de presse, la diffusion de journaux, revues, tracts, affiches, l'organisation de réunions et de manifestations, la signature de pétitions et la désignation de listes de candidats à faire élire ou à faire battre.

De nombreuses associations s'affilieront à la Fédération - Droits des religieux anciens combattants, Prêtres anciens combattants, Ligue patriotique des Françaises, etc. - et elle comptera jusqu'à deux millions et demi d'adhérents.

La menace des mesures anticléricales prit fin, en 1926, avec l'arrivée de Raymond Poincaré à la présidence du Conseil. La FNC fut donc amenée à modifier ses objectifs mais continua son combat. Celui-ci se prolongera jusque sous Vichy, où, bien que favorable aux valeurs de la Révolution nationales, elle manifesta une grande méfiance à l'égard du Maréchal Pétain. En 1945, le successeur du général de Castelnau, désigné par les évêques de France, à la tête de la FNC - qui devint alors la Fédération nationale d'action catholique avant de s'appeler Action catholique générale des hommes en 1955, puis Vivre ensemble l'Evangile aujourd'hui en 1976 - fut l'ex-député et ancien ministre Jean Le Cour Grandmaison.

Idéologie

Couverture du livre de Mme Bonafoux issu d'une thèse soutenue en 2001
La Fédération nationale catholique déclarait accueillir "tout Français sans distinction de classe ni d'opinions politiques qui, ayant été baptisé dans l'Église catholique et lui gardant respect et sympathie, accepte la discipline imposée par les chefs laïques de la Fédération en accord avec l'autorité ecclésiastique". Elle représenta la dernière tentative en France de bâtir un mouvement « dans l'intérêt de la religion catholique, de la famille, de la société et du patrimoine national ».

Peu attentive à la forme du régime (monarchie ou république), la FNC attribuait tous les maux de la société moderne à l'absence de Dieu. Elle n'était pas subversive et rebelle comme l'était l'Action française, ni démocrate comme le Sillon, mais voyait la politique à travers le seul prisme du catholicisme.

La FNC sut mobiliser l'électorat catholique pour lequel « le laïcisme est l'erreur capitale qui refuse toute place dans la législation et la vie publique à la religion et aux droits de Dieu ». Si elle était violemment anticommuniste et dénonçait l'influence des Loges maçonniques en politique, la Fédération condamnait aussi le racisme et l'antisémitisme.

Presse

Les principaux organes de presse de la Fédération nationale catholique furent Credo, France catholique et France monde catholique.

Anecdote

Au nombre des dirigeants régionaux de la FNC figurait un certain Joseph Mitterrand, industriel à Jarnac et père du futur président de la république.

Bibliographie

  • Corinne Bonafoux, À la droite de Dieu, la Fédération nationale catholique, 1924-1944, Fayard, 2004.
  • Jean-François Colas, Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, thèse de doctorat, Paris X-Nanterre, 2002.