Camp de concentration

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Un camp de concentration est un lieu fermé de grande taille construit pour regrouper et pour détenir une population considérée comme posant problème. Cette population peut se composer d'opposants politiques, de ressortissants de pays avec lesquels le pays d'accueil est en état de guerre, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, de civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont souvent détenues en raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d'un jugement individuel.

L'expression « camp de concentration » est construite à la fin du XIXe siècle. La première utilisation de ce terme concerne la seconde guerre des Boers (1899-1902), en tant qu'innovation britannique. Il est inspiré du terme espagnol « reconcentración », utilisé par les Espagnols pendant la guerre d'indépendance cubaine (1895-1898).

La première apparition de la dénomination « camp de concentration » est due aux Britanniques en Afrique du Sud durant la seconde guerre des Boers (Transvaal, 1899-1902) ; sur ordre du général Frederick Roberts puis de Lord Kitchener, les Britanniques y enfermaient les femmes, les vieillards et les enfants des Boers, ainsi que des membres de tribus indigènes.

Origine

L'idée elle-même avait été appliquée un peu plus tôt par les Espagnols à Cuba1, pendant la guerre d'indépendance. Le général Valerià Weyler i Nicolau a l'idée en 1897 de « concentrer » les populations civiles dans des places contrôlées par l'armée pour enlever tout soutien à la rébellion, près de 300 000 personnes sont ainsi déplacées dans ces camps. Les civils sont invités à rentrer dans ces camps, avec leur bétail, sous le délai de huit jours2. Passé ce délai, ceux qui se trouvent à l'extérieur sont considérés comme rebelles et donc tués. Le sénateur américain Redfield Proctor se rend sur place et visite ces camps ; il en rend compte au Sénat américain le 17 mars 1898 :

« Une fois déportés, hommes, femmes, enfants et animaux domestiques sont placés sous garde armée à l'intérieur de tranchées fortifiées. [...] Concentration et désolation [...] »

Le terme, « re-concentration » (« reconcentración », en espagnol), et son principe est repris par les Anglais pour lutter contre les Boers.

Il y a eu également les camps de concentration construits par le général Lothar von Trotha dès 1904, comme le camp de concentration de Shark Island en Namibie pour éliminer le peuple Herero opposé à la colonisation entreprise par le gouverneur Heinrich Göring et aux armées du chancelier Von Bülow. Le désastre humanitaire fut effrayant : plus de 70 000 Hereros morts avant ou dans les camps de concentration (pour cause de malnutrition, mauvais traitements, exécutions sommaires des malades ainsi que des plus faibles). Il ne faut pas oublier les expériences anthropologiques, scientifiques et médicales transformant les prisonniers hereros en cobayes humains.

Développement

Première Guerre mondiale

D'une manière générale, tous les pays liés à la Première Guerre mondiale ont ouvert des camps pour regrouper les civils des nations ennemies : camps pour Allemands en Australie, pour Belges en Afrique allemande, pour Autrichiens en Russie, etc. Au Royaume-Uni, 32 000 étrangers ou espions supposés ou Irlandais après 1916, ont été enfermés dans des camps comme le champ de course de Newbury, puis dans une prison de l'île de Man qui n'était pas prévue pour des civils. Des tailleurs juifs de Londres, issus de Galicie (donc de l'Autriche-Hongrie) sont aussi internés dans des camps.

La France a utilisé des camps de concentration durant la Première Guerre mondiale, dont ceux de Pontmain ou de Crest, pour y enfermer les ressortissants allemands, austro-hongrois et ottomans présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. De nombreuses îles françaises de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée ont été utilisées pour implanter de tels camps.

Entre-deux-guerres

En Union soviétique, des camps de concentration existent. Ils reçoivent en 1930 le nom de goulag et sont gérés par la police politique (Tchéka, Guépéou, NKVD). En Allemagne, le Troisième Reich met en place, à partir de 1933, des camps de concentration.

En France, le décret-loi du 12 novembre 1938 du gouvernement Daladier prévoit l’internement des « indésirables étrangers », élargi par la loi du 18 novembre 1939 qui permet l’internement « de tout individu, Français ou étranger, considéré comme dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Dès 1939, les camps d’internement français furent utilisés, moins dans un but de défense du pays que pour rassembler les quelque 450 000 réfugiés espagnols (réfugiés républicains fuyant l’avancée du camp franquiste) arrivés en France en moins d’un mois, soit le premier plus grand déplacement de population en Europe occidentale du XXe siècle. Ces camps étaient situés à Vernet, Gurs, Rivesaltes, Argelès-sur-Mer et Agde.

L'artiste Josep Bartolí est interné dans plusieurs camps de concentration de la République.

Le terme « camp de concentration » est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens « lénifiant » lors de sa conférence de presse au début de février 1939 : « Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. »

Sources

Sur les camps de concentration français :

  • Grégory Tuban, Camps d’étrangers. Le contrôle des réfugiés venus d’Espagne (1939-1944), éditions Nouveau Monde, Paris, 2018. [1]