Aube dorée

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Aube dorée (Χρυσή Αυγή, XA) est un parti politique grec nationaliste, fondé en 1993.

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Origines

L'histoire du parti remonte à la création, en décembre 1980, d'une revue intitulée Χρυσή Αυγή (Aube dorée) par Nikólaos Michaloliákos et par d'anciens membres du Parti du 4-Août. La publication est d'abord sous-titrée Revue nationale-socialiste.

Les cercles réunis autour de la revue créent en 1981 une association, Laikos syndesmos (la Ligue populaire). La revue cesse sa parution en 1984.

Nikólaos Michaloliákos adhère alors à l’Union politique nationale et devient responsable de sa section jeunesse.

En janvier 1985, Michaloliakos quitte l’Union politique nationale et fonde l'Association populaire – Aube dorée (Λαϊκός Σύνδεσμος Χρυσή Αυγή/Laïkós Sýndesmos Chrysí Avgí).

Une longue marche

Nikolaos Michaloliakos

Transformation en parti

En 1990, l'association connaît une scission, entraînée par I. Perdikaris, le numéro 2 du mouvement. Suite à ces départs, l'association organise son premier congrès. Lors de son deuxième congrès, deux ans plus tard, Aube dorée décide de se transformer en parti politique, ce qui devient effectif en 1993.

Aube dorée commence donc à se présenter aux élections. En 1994, le nouveau parti participe aux élections européennes et recueille 7 264 voix (0,11 %). En 1999, il fait alliance avec la section grecque du Front national européen et obtient 48 532 voix (0,75 %). Dix ans plus tard, en mai 2009, Aube dorée obtient 23 564 votes (0,46 %).

En 1996, il participe pour la première fois aux élections législatives nationales et recueille 4 487 voix (0,07 %) et 19 636 (0,3 %) en 2009.

En 1998, Yannopoulos et plusieurs autres membres quittent pour désaccord politique.

En 2005, à la suite d'affrontements avec des anarchistes, Aube dorée cesse ses activités politiques et rejoint Alliance patriotique, un mouvement qui se dissout en 2007. En mars 2007, Aube dorée tient son sixième congrès où la reprise de l’activisme politique est décidée. La publication du magazine reprend et les sites web sont de nouveau tenus à jour.

Les élections municipales de 2010 marque le début des succès électoraux d'Aube dorée. Le parti gagne son premier siège à la municipalité d'Athènes avec 5,3 % des voix. Il sera occupé par Michaloliákos. Le parti obtient jusqu'à 20 % dans certains quartiers à forte concentration d'immigrés clandestins.

Implantation dans la vie des quartiers

Le parti va s'implanter en profondeur dans la vie des quartiers. Ainsi, il organise :

  • des rondes dans les quartiers à forte criminalité
  • aide aux personnes âgées
  • distributions de nourriture et de biens de première nécessité aux familles dans le besoin.

La percée

Le parti, crédité de 1,5 % des voix en avril 2011, passe à 2,5 fin janvier 2012, et dépasse le seuil de représentativité (3 %) durant la campagne, montant même à 6,5 %.

À la fin du scrutin, Aube dorée devient le sixième parti en nombre de voix : derrière ND, la gauche radicale (SYRIZA), le PASOK, les Grecs indépendants (AN.EL.) et le Parti communiste de Grèce (KKE), mais devant la Gauche démocrate. Selon les résultats officiels, il obtient 440 894 voix, soit 6,97 % de l'électorat, et 21 députés sur les 300 que compte le parlement grec. Le dirigeant du parti, Nikólaos Michaloliákos, déclare à la suite de ces élections : « L'heure de la peur a sonné pour les traîtres à la patrie ».

De nouvelles élections ayant été prévues pour juin en raison de l'incapacité à constituer un gouvernement, Aube dorée confirme sa percée en réalisant 6,92 % des suffrages exprimés (425 981 voix, -0,05 %) et obtient 18 sièges (-3)57,58, devenant ainsi le cinquième parti de Grèce.

Lors des élections municipales de 2014, Aube dorée réalise une importante percée dans de nombreuses municipalités, par exemple à Athènes où il récolte 16,12 % des voix et obtient 4 élus (ce qui en fait la quatrième force de la capitale avec un nombre d'élus égal à celui du parti au pouvoir). Dans la région de l'Attique, Aube dorée réalise 11,13 % des suffrages et devient la quatrième force politique de la région. Au niveau national, le vote Aube dorée représente 8,10 % des suffrages.

Lors des élections européennes de mai 2014, en obtenant 9,40 % des voix, Aube dorée devient le troisième parti de Grèce devant les socialistes du PASOK ou encore les communistes du KKE, alors que les sondages quelques jours avant les élections estimaient son score entre 5,70 % et 8,70 %. À l'issue de ces élections, Aube dorée obtient trois eurodéputés.

Aube dorée réalise le score de 6,28 % des voix lors des élections législatives de janvier 2015. Devenus la troisième force politique du pays, le parti obtient 17 sièges au parlement soit seulement un de moins par rapport aux Élections législatives grecques de juin 2012.

Lors des élections législatives de septembre 2015, Aube dorée décroche 18 sièges (soit un de plus par rapport aux élections de janvier de la même année) avec un score de 6,99 %.

Face au système : entre violences et répression

Giorgos Fountoulis et Manolis Kapelonis, deux jeunes militants du parti, assassinés le 1er novembre 2013.

Le parti nationaliste grec est considéré comme un ennemi à abattre contre lequel tous les moyens sont bons, aussi bien pour l'extrême gauche grecque que pour les autres forces du système. La répression, la criminalisation, les procédures d'interdiction, les attentats, les emprisonnements, ne cesseront jamais à son encontre.

  • Le 19 mars 2010, une bombe explose dans les locaux du parti à Athènes. Il n'y a aucune victime mais les dégâts matériels sont importants.
  • Le 4 décembre 2012, les locaux du parti sont l'objet d'un nouvel attentat à la bombe.
  • Ces mêmes locaux subissent un troisième attentat à la bombe le 17 septembre 2013.
  • Le 28 septembre 2013, six dirigeants du parti, dont son président Michaloliakos, sont arrêtés. Ils sont accusés d'« association criminelle ». L'une des accusations à leur encontre repose sur le meurtre d'un rappeur et activiste d'extrême-gauche, commis par un sympathisant (et non un membre). Même la presse la plus hostile reconnaît qu'il s'agit d'un procès aux motifs politiques et non juridiques.
  • Le 1er novembre 2013, deux jeunes militants du parti Giorgos Fountoulis (22 ans) et Manolis Kapelonis (26 ans) sont assassinés par des tireurs motorisés. L'attentat est revendiqué par un groupe d'extrême gauche.
  • Le 30 juin 2014, avec l'inculpation d'Artémios Matthaiópoulos, tous les députés du mouvement sont à cette date sous le coup de poursuites judiciaires pour « appartenance à une organisation criminelle  ».
  • Le 20 avril 2015 commence le procès principal contre le parti. 69 membres du parti, dont 13 élus, sont condamnés à des peines d'emprisonnement. Le parti est décrété « organisation terroriste » et est interdit.
  • Le 14 octobre 2020, Ioannis Lagos, cadre du parti et député européen, est déclaré, au terme d'un véritable procès politique, coupable d’avoir dirigé Aube Dorée, désignée comme une « organisation criminelle ». Il est condamné à 13 ans de prison ferme par la cour pénale d'Athènes. Son incarcération est accompagnée de la levée de son immunité parlementaire par le Parlement européen. Le 27 avril 2021, après la levée de celle-ci, il est arrêté à Bruxelles puis remis aux autorités grecques, qui le placent en détention.

Notes et références