Alain Gerbault

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Alain Gerbault sur le pont du Firecrest.
Alain Gerbault en visite chez la reine Marau de Tahiti en 1938.
Tombe d'Alain Gerbault à Bora-Bora.

Alain Gerbault (Laval, le 17 novembre 1883 - Dili, 16 décembre 1941), marin solitaire, « facho » et anti-colonialiste.


Un réactionnaire anti-colonialiste

Né dans une famille d'industriels, il effectue sa scolarité à Laval puis à Paris, avant d'entrer à l'École nationale des Ponts et chaussées. Pilote de chasse brillant pendant la première guerre civile européenne, finaliste des championnats du monde de tennis en double sur terre battue en 1921, Alain Gerbault effectue en 1923 la traversée de l’Atlantique à la voile en solitaire et de 1924 à 1929, le tour du monde, toujours en solitaire, à bord du cotre le Firecrest. Il devient immensément célèbre et multiplie les récits d’aventures à succès. Avec ses droits d’auteur, il s’achète un navire et s’en va vivre dans le Pacifique où, lui l’homme de droite, réactionnaire et fascisant, il affirme très vite son opposition aux méthodes occidentales de colonisation.

Rare blanc visitant les îles du Pacifique Sud à ne pas être missionnaire, militaire, administrateur ou commerçant, Gerbault est choqué par la détresse des populations qu’il rencontre. Privés de toute responsabilités, les Polynésiens achèvent de disparaître, coupés de leurs racines et de leurs traditions. Les chants, les danses sont interdits par les administrateurs et les missionnaires; la langue, les arts et la mémoire se perdent; le port du paréo est remplacé par l’habillement obligatoire à l’occidentale, la justice est rendue dans une langue que les Polynésiens ne comprennent pas. Tout ce qui constituait, un siècle et demi plus tôt, l’originalité d’une immense civilisation à l’échelle du Pacifique est nié, étouffé, sous la pression des colons.

Alain Gerbault ne cesse de défendre la cause des Polynésiens. Il apprend les langues océaniennes et vient en aide aux indigènes. Il s'efforce à chacune de ses escales à faire revivre les traditions locales, les chants et les danses interdites. Il tente de créer une émulation sportive et introduit le football pour lutter contre l’alcoolisme.

Parmi les causes de la disparition de la race maorie, le métissage, mode d’effacement le plus rapide des caractères propres de la société traditionnelle, est l’aspect qui choque le plus Gerbault. Il résume brutalement son opinion : « Il y a une race qui baise et une autre qui est baisée, mais ce que je pense est trop vulgaire et seul un Céline pourrait l’écrire ! » Gerbault fait valoir au sujet des Polynésiens le concept de « pureté de la race », il préconise des réformes et propose que certaines îles constituent des réserves. Concernant la protection des indigènes, il déclare ; « Je dirai ici toute ma sympathie pour l’Etat de Durban qui ose prendre une mesure punissant d’une peine de prison très sévère tous les Blancs qui auraient un enfant avec une femme Zoulou. »

L'opposant à la France « libre »

L’armistice du 22 juin 1940 signé avec le Troisième Reich allemand laisse à la France sa flotte militaire et ses colonies. Mais assez rapidement, certaines d’entre elles vont rallier la France « libre », notamment la Polynésie - alors dénommée Etablissements français d’Océanie – où les oppositions entre gaullistes et pétainistes, ainsi que les pressions sur le gouverneur, se multipliaient.

A Tahiti, c’est Alain Gerbault qui est la figure de proue des partisans de la Révolution nationale. Ancien combattant, de convictions maurrassiennes, il anime un petit groupe constitué des adhérents locaux de l’Action française et du Parti social français (ex-Croix-de-feu). Début août 1940, ceux-ci se constituent en Comité des Français d’Océanie et publient un manifeste qui exalte les valeurs de travail, de famille et de patrie ; dénonce toute activité « relevant du communisme ou de la franc maçonnerie », demande l’épuration de l’administration locale, l’installation de la censure et exige que soit « interdit à tous les métèques, naturalisés ou non », d’obtenir des fonctions électives.

Mais les événements se précipitent : une délégation gaulliste presse le gouverneur de se rallier à la France « libre ». Un référendum est organisé et le résultat donne plusieurs milliers de voix pour de Gaulle, quelques centaines pour Vichy. Dans les heures qui suivent, les partisans de la Révolution nationale doivent choisir entre la prison – voire pire – et le chemin de l’exil…

Alain Gerbault quitte donc Tahiti à bord de son voilier pour Bora-Bora, puis les îles Australes. Il navigue ensuite d’îles en archipels et décède d’une crise de paludisme en territoire neutre (car portugais) à Dili, sur l’île de Timor.


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