Vercingétorix

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Vercingétorix (-72,-46) signifie, en celtique, "le grand roi des héros".

Fils de Celtill, chef des Arvernes, il fréquente d'abord l'aristocratie locale, jusqu'à ce qu'elle le rejette quand son père est accusé de vouloir rétablir la monarchie. Celtill est exécuté, et Vercingétorix s'exile. Rejoignant le parti des tribus pro-romaines, il passe six années à servir dans les armées de César, qui a déjà conquis une bonne partie de la Gaule.

Le général romain impose alors aux Gaulois un féroce régime de conscription forcée, et procède à de trop lourdes réquisitions sur leurs richesses. La colère se mue rapidement en révolte ouverte. Vercingétorix voit ici l'occasion de revenir à la tête de son peuple.

Au début de l'année 52, il parvient à s'imposer comme le nouveau chef des Arvernes. Au mois de juin, il fait convoquer dans la ville de Bibracte un rassemblement de toutes les tribus gauloises. Son autorité et son grand charisme lui valent d'être nommé, malgré la réticence des Eduens, général en chef de l'armée qui se lève face à Rome. Vercingétorix, pour mobiliser ses compagnons, promet que cette guerre ne sera pas menée pour ses intérêts personnels, et appelle à l'unité de tous: "Unis, les Gaulois pourront conquérir le monde."

César constitue alors une armée de 50000 hommes, qui convergent vers la vallée du Rhône. Vercingétorix ordonne de pratiquer la politique de la terre brûlée, destinée à priver les légions romaines de tout ravitaillement. Les Gaulois perdent la place forte d'Avaricum au terme d'un siège sanglant, mais parviennent à repousser les Romains à Gergovie. L'armée de César, acculée, amorce un repli vers Narbonne, malgré le renfort des soldats germains. Le chef gaulois ordonne que ses cavaliers harcèlent leurs ennemis dans cette retraite. Mais l'attaque est mal coordonnée, et les Gaulois sont repoussés à leur tour vers l'oppidum d'Alésia.

Vercingétorix décide de s'y barricader. La place forte étant juchée sur un relief escarpé, il espère ainsi contenir assez longtemps les assauts romains, le temps que ses autres alliés gaulois arrivent en renfort et prennent l'ennemi à revers. C'est une erreur fatale. Le siège romain va durer deux mois, durant l'été 52, privant la place d'Alésia de tout ravitaillement. Les Gaulois souffrent de la faim, et leur moral baisse.

Afin de préserver ses troupes, Vercingétorix décide de se livrer en personne dans les derniers jours de - 52.

César, malgré l'abandon de l'ennemi, ne montre aucune clémence : tous ses compagnons sont arrêtés, et donnés comme esclaves à chacun des soldats romains ayant pris part aux combats. Vercingétorix est emmené en captivité à Rome, où on l'exhibe devant des foules en liesse comme trophée de cette sanglante guerre des Gaules, et où on le laisse six années durant dans la prison de Mamertime. Puis, en 46, César le fait étrangler dans son cachot.

L'ironie de l'Histoire est que, des années plus tard, ce sont ces mêmes Germains, qui avaient grandement aidé Rome à conquérir la Gaule, qui précipiteront sa chute.