Sédévacantisme
Thèses dites sédévacantistes
Sede Vacans
Le sédévacantisme au sens strict consiste en la thèse de sede vacante mot à mot "le siège étant vide ". Elle affirme que les élections récentes à la papauté sont rendues illégitimes par le fait que l'enseignement de ces Papes est en contradiction avec le Magistère de l'Église, notamment sur l'œcuménisme et la liberté religieuse. Elle se base sur la bulle Cum Ex Apostolatus du Pape Paul IV (1555-1559) qui affirme que si un ministre d'Église, prêtre, évêque, ou même le Pape, tombe dans l'hérésie, alors il perd immédiatement sa charge apostolique. Elle s'appuie aussi sur l'opinion théologique de Saint Robert Bellarmin (1542-1621) pour qui la déposition d'un Pape tombé dans l'hérésie est immédiate, ne nécessitant pas de monition de la part des Cardinaux. Cette thèse est la première à avoir été évoquée historiquement, dès 1962, au début du Concile Vatican II, avec le livre Complot contra la Iglesia de Maurice Pinay.
Thèse de Cassiciacum
En 1978, le Père Guérard des Lauriers publie dans la revue les Cahiers de Cassiciacum une nouvelle thèse affirmant, en partant du principe de non-contradiction et du dogme de l'Infaillibilité Pontificale, que puisque Paul VI contredit avec Vatican II le Magistère Infaillible de l'Église, il faut par un raisonnement logique en conclure qu'il ne possède plus l'autorité pontificale. En revanche rien ne permet de remettre en cause avec certitude la validité de son élection. Mgr Guérard affirme que les partisans de la thèse de Sedes Vacans ne se basent que sur des opinions théologiques, et non pas des certitudes. Il doute non pas de la vérité de la Bulle Cum Ex Apostolatus, mais de sa validité en matière de droit Canon, puisque le Pape Benoît XV a refusé de l'intégrer à ce code législatif de l'Église. Ensuite il affirme également que bien que Paul VI et ses successeurs enseignent objectivement des hérésies, il est impossible d'affirmer avec certitude qu'ils adhèrent vraiment en personne à ces hérésies.
Donc, selon le raisonnement du Père Guérard, l'élection valide de Paul VI et de ses successeurs leur donne la matière de la papauté, alors que leur enseignement contradictoire avec le Magistère les prive de la forme.
Puisqu'ils n'ont que la matière de la papauté et pas la forme, et que selon les principes classiques de philosophie toute Grâce divine n'existe que par l'union d'une matière et d'une forme, Paul VI et ses successeurs ne peuvent être qualifiés de Papes.
Ils sont uniquement désignés à recevoir la papauté qu'ils ne peuvent avoir seulement s'ils abjurent leurs erreurs et celles de leurs prédécesseurs, et rejettent Vatican II comme n'étant pas le Magistère de l'Église Catholique.