Poppo von Osterna

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Poppo von Osterna, Galerie des Grands-Maîtres de l'Ordre à Marienburg.

Poppo von Osterna est né en Franconie vers 1200. Il décède le 6 novembre 1267 en Silésie et est inhumé dans l'église Saint-Jacob, à Breslau.

Poppo von Osterna succède à Gunther von Wüllersleben, comme neuvième Grand Maître de l'Ordre teutonique. Il va le rester de 1252 à 1256. Osterna est déjà connu pour sa participation décisive à la bataille de Legnica (= Liegnitz) en 1241 et les victoires qu'il remporte en Prusse, pendant qu'il est Maître Provincial. C'est un Franconien qui tire vraisemblablement son nom du château d'Osternohe, situé dans le pays de Bayreuth, sur les confins du territoire de Nuremberg.

Lorsque Osterna parvient au Magistère, en 1252, la moitié de la Prusse est soumise ; mais les provinces qui confinent à la Lituanie, ainsi que les Sambiens, peuples puissants et belliqueux, restent encore à dompter. C'est contre ces derniers que le Grand-Maître se propose de diriger tous ses efforts, tant pour ouvrir une communication avec la Livonie que pour venger la mort du brave Commandeur de Christbourg. Il est à l'origine de la fondation de Memel en 1252 et de Konigsberg en 1255. Il participe à la croisade d'Ottokar II de Bohême (1230-1278) à partir de 1254 et conquiert l'est de la Prusse.

Sa famille

Ruines du château de la famille d'Osterna-Wertenheim.

Poppo von Osterna n'est pas parent des ducs de Pologne et de Poméranie, mais il n'est pas non plus d'une famille quasiment inconnue qui avait son domaine dans le village d'Osternohe, non loin de Nuremberg. Les comtes de Wertheim, sa famille, sont liés à toute la noblesse qui compte de Franconie. Ils forment une branche cadette des Reginbodonen. Wolfgang Hartmann consacre une étude à cette maison : Vom Main zur Burg Trifels - vom Kloster Hirsau zum Naumburger Dom. Auf hochmittelalterlichen Spuren des fränkischen Adelsgeschlechts der Reginbodonen (2004).

De son temps on trouve un Konrad von Osterna, Grand-Commandeur d'Autriche pour l'Ordre teutonique. Ces prénoms se retrouvent aux générations précédentes, où Poppo II et Konrad sont cités à propos d'un autre château des comtes, Osternohe. Poppo II (1140-1210) est le fils d'un comte Wolfram III von Wertheim. Il est marié à la fille de Heinrich III, Burggraf von Regensburg, selon la Foundation for Medieval Genealogy. Il a deux fils dont Poppo III (1170-1237), qui finit ses jours comme chanoine à Wurzbourg, décédé en 1220. Toutefois Poppo von Osterna semble plutôt être son neveu, car Boppo IV est marié et est l'ancêtre des comtes de Wertheim.

Défense de la Prusse et de l'Empire en 1241

Chevaliers teutoniques combattant des troupes mongoles (XIIIe s.).

Osterna rejoint l'Ordre teutonique en 1228 et est l'un des premiers frères à s'installer en Prusse. Après la mort de Gengis-Khan, survenue en 1227, ses fils et ses petits-fils s'emparent d'une partie de l'Asie et de l'Europe orientale. En 1240, après avoir ravagé la Pologne, ils paraissaient disposés à se jeter sur la Prusse. Poppo von Osterna a l'occasion de se signaler d'une autre manière. Les chevaliers teutoniques volent au secours des Silésiens et remportent avec eux une victoire sur ces barbares.

Les chevaliers teutoniques ayant jugé prudent, à la vue de ce danger, de concentrer leurs forces sur la Vistule, ce qui les oblige de dégarnir le reste du pays, les Prussiens croient cette occasion favorable pour secouer le joug qui pèse sur eux. Ils essaient de recouvrer leur indépendance. Rien de plus naturel de leur part ; mais, ce qui paraît étrange, c'est de les voir soutenus par Swantopolk, ce même duc de Pomérelie qui, sept ans auparavant (1233), conduisait une croisade en Prusse et poussait le zèle pour le triomphe du christianisme dans cette contrée jusqu'au point de compromettre la sûreté de ses propres Etats. Les chevaliers teutoniques, par leur mépris pour les Slaves et leurs ambitions, l'ont donc singulièrement blessé et alarmé.

Enluminure du XIVe s. représentant la bataille de Legnica en 1241.

Boleslaw, nominalement principal duc de Pologne, se sauve en Hongrie; les Tartares battent les Polonais à leur tour. Ils ne trouvent plus rien qui les empêche de dévaster le royaume. Les chevaliers teutoniques, craignant que cet orage ne vienne fondre sur la Prusse, redoublent d'activité pour mettre leurs forteresses en état. Heureusement, les Tartares prennent la route de l'Empire. Heinrich, surnommé le Pieux, duc de Silésie, jugeant qu'il va les avoir sur les bras, ne néglige aucun des préparatifs nécessaires pour pouvoir les repousser. II demande du secours à tous ses voisins. Celui qui de tous le seconde le plus puissamment est Poppo von Osterna, qui accourt avec un grand nombre de chevaliers, et un corps de troupes assez considérable pour former seul une des cinq divisions de l'armée alliée. C'est la bataille de Legnica.

C'est le déferlement des Mongols en Pologne, la prise de Cracovie et Wroclaw (= Breslau). Les Tartares, trouvant la ville déserte, croient pouvoir emporter le château d'emblée. Repoussés, ils s'avancent à marche forcée sur Liegnitz, où le duc Henri les attend. Ce prince partage son armée en cinq corps.

  • Il donne à Boleslas, un de ses parents, le commandement du premier, qui est composé de croisés venus des différentes contrées de l'Europe. Il les fait soutenir par les ouvriers des mines, troupe brave et dévouée.
  • Sulislaw, fils du palatin Vladimir, commande les troupes polonaises formant le second corps.
  • Le troisième est composé de soldats silésiens.
  • Henri garde pour lui le cinquième corps, composé de gentilshommes polonais et silésiens.

Les Tartares partagent aussi leur armée en cinq colonnes. Autour de Liegnitz s'étend, le long de la Nissa, une vaste plaine que l'on appelle en polonais Dobze Pôle (= le bon champ). C'est là que les deux armées se rangent en bataille. Les croisés et les ouvriers des mines se jettent avec fureur sur les Tartares, qui, ayant fait semblant de fuir, les entourent et en font un grand carnage. Il n'en échappe qu'un très petit nombre.

Les deux autres divisions, que Henri fait avancer, ont d'abord des succès. Les Tartares sont en déroute, lorsque l'un d'eux, Russe renégat, allant devant les rangs des Polonais et des Silésiens, se met à crier d'une voix retentissante : Biegayçie, biegayeiel ! (Fuyez, fuyez !) Les troupes, croyant légèrement que ces paroles viennent d'un de leurs chefs, se retirent en désordre. Le duc Henri, voyant ce mouvement rétrograde, dit à ceux qui l'entourent: Gorzcy sie stalo ! (= Que cela va mal !)

Cependant, après avoir exhorté les braves qu'il commande, il se jette sur les trois divisions des Tartares qu'il a devant lui. Baydar, un des chefs ennemis, accourant avec ses réserves, Henri l'arrête, et les Tartares sont de nouveau mis en fuite.

La bataille de Liegnitz (1241).

Mais la partie n'est pas égale quant au nombre. Les chevaliers teutoniques sont tombés en combattant avec leur bravoure ordinaire. Dans les autres corps on commence à plier. Ceux qui accompagnent le duc Henri le conjurent de se conserver pour des temps plus heureux. Se souvenant que le sang des rois Boleslas coule dans ses veines, il repousse avec mépris ces conseils pusillanimes.

Bientôt il ne voit plus autour de lui que quatre de ses braves, à la tête desquels il répand encore l'effroi parmi les barbares. Son cheval épuisé tombe sous lui. On se hâte de lui en donner un autre. Entouré de tous côtés, il lève le sabre pour frapper un Tartare, lorsqu'un d'eux le prend au défaut de la cuirasse et lui enfonce sa lance sous le bras, dans le côté droit.

Les Mongols, jetant des cris féroces, emportent son corps derrière leurs lignes. Après lui avoir coupé la tête, ils se partagent son armure et ses vêtements. Cette bataille de Liegnitz, le 15 avril 1241, cause des pertes si grandes que, les barbares ayant coupé une oreille à chaque mort, neuf sacs s'en trouvent remplis. Ils portent en triomphe la tête du duc de Breslaw autour du château de Liegnitz, espérant effrayer la garnison.

La bataille de Liegnitz effraie néanmoins les barbares et l'Europe est sauvée. Les chevaliers teutoniques ne sont pas morts pour rien.

Grand Maître

CPA de la cour du château de Koenigsberg (= Kaliningrad), ville fondée par Poppo von Osterna.

Dès 1242, Poppo von Osterna va régulièrement en Autriche et dans le reste de l'Empire demander des dons et trouver des volontaires pour lutter contre les attaques du duc de Poméranie, Swantopolk. Il est Landmeister en Prusse.

En 1252, Poppo von Osterna est élu Grand Maître de l'Ordre. Le Pape soutient pourtant son rival, Wilhelm von Urenbach, mais en vain. C'est Urenbach, en 1256, qui va proposer au Grand Maître Poppo von Osterna qu'il fasse élire Anno von Sangershausen comme son successeur.

Poppo fonde Memel (= Klaipeda) en 1252, puis part au siège de l'Ordre en Palestine et n'est de retour en Prusse qu'en 1254. Au début de l'année, les chevaliers teutoniques voient arriver en Prusse Ottokar II de Bohême (1230-1278), roi de Bohême, avec Otton margrave de Brandebourg, et plusieurs princes, entre lesquels on trouve Rodolphe, comte de Habsbourg, qui est le chef de la seconde maison d'Autriche, le premier Empereur de ce nom. Il arrive en même temps une quantité d'autres Croisés de la Saxe, de la Thuringe, de la Misnie, des rives du Rhin, d'autres contrées de l'Allemagne, auxquels se joignent les évêques de Culm, de Warmie, ainsi que Brunon, comte de Schomberg, évêque d'Olmutz. De sorte que tous les Croisés réunis à Elbing forment une armée de plus de 60.000 hommes, sans compter les chevaliers teutoniques et leurs troupes. Un nombre prodigieux de chariots porte des armes et des vivres pour le service de l' armée. Quand tout ce monde est arrivé, les chevaliers teutoniques donnent au roi de Bohême et aux principaux personnages de grands festins. Les Prussiens sont vaincus, mais Ottokar II de Bohême (1230-1278) donne des fonds à l'Ordre teutonique pour bâtir une grande forteresse à Koenigsberg. Les travaux ne sont pas encore terminés que le château est déjà attaqué par les tribus voisines.

Par la conversion, des guerres incessantes et des traités, Osterna réussit à s'implanter dans la partie orientale de la Prusse.

La fin de sa vie

Poppo von Osterna, malade et âgé, finit ses jours à la Kommende (= Commanderie) de Ratisbonne. Il décède le 6 novembre 1267, certainement à Breslau. Mais si pour Artium quaestiones, Volume 4, de l'Uniwersytet im. Adama Mickiewicza w Poznaniu, Uniwersytet im. Adama Mickiewicza w Poznaniu. Instytut Historii Sztuki, ses funérailles ont lieu en l'église Saint James de Breslau... il est inhumé dans l'église Saint-Jacob, à Breslau, selon Geschichte der preussischen Historiographie, de Max Pollux Toeppen.

Pendant de nombreuses années, il s'est distingué autant par sa vaillance au combat que par sa prudence et sa discrétion.

Anno von Sangershausen succède à Poppo von Osterna, comme dixième Grand Maître de l'Ordre teutonique.

Sources

  • Histoire de l'Ordre teutonique, Volume 1, Wilhelm Eugen Joseph Wal (Baron von), Veuve Valade, 1784.
  • Sylvain Gouguenheim, Les Chevaliers teutoniques, Tallandier, Paris, 2007.
  • Henry Bogdan, Les Chevaliers teutoniques, Perrin, 1995
  • Alain Demurger, Chevaliers du Christ : Les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, XIe-XVIe siècle, Seuil, 2002.
  • Kristjan Toomaspoeg, Les Chevaliers teutoniques, Flammarion, 2001.
  • Danielle Buschinger, Les Chevaliers teutoniques, Ellipses Marketing 04/06/2007.