Nichifor Crainic

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Nichifor Crainic (22 décembre 1889 à Bulbucata - 20 août 1972 à Mogoșoaia, pseudonyme de Ion Dobre), écrivain roumain, éditeur, philosophe, poète et théologien, il fut un intellectuel majeur du mouvement nationaliste roumain.

En tant que professeur de théologie, il occupa une chaire au séminaire de théologie de Bucarest et à la faculté de théologie de Chişinău. Il y développa la thèse que ni l'Ancien Testament ni Jésus n'était d'origine juive, et que le Talmud, dans lequel il voyait l'essence du judaïsme moderne, était avant tout une arme pour combattre l'Évangile chrétien et détruire la chrétienté.

Crainic était un des contributeurs de la revue moderniste Gândirea. S'étant retrouvé en désaccord avec l'orientation progressiste de ce journal, il décida non pas de le quitter mais d'en prendre le contrôle pour modifier sa ligne. A l'issue d'une série de conflits, il finit par y parvenir et il modifia totalement sa ligne éditoriale, en faisant le support d'une pensée orthodoxe mystique.

Il développa une idéologie à laquelle il donna le nom de Gândirisme (créée à partir du mot gând, la pensée), mêlant le nationalisme et un christianisme social et culturel néo-orthodoxe. En plus de publier Gândirea, il collabora à de nombreuses autres publications comme Ramuri, România Nouă, Cuvântul, et Sfarmă-Piatră. Il devint aussi le rédacteur en chef de Calendarul.

Nichifor Crainic devint une personnalité favorable au fascisme dans la Roumanie des années 1930 qui se revendiquait ouvertement de Benito Mussolini et d'Adolf Hitler. Il fut un antisémite convaincu mais son hostilité au peuple juif était due à ses convictions religieuses et non pas à des raisons de hiérarchie raciale.

En tant que théologien, Crainic créa et enseigna une synthèse entre le nationalisme roumain et l'orthodoxie qui influença la plupart des mouvements nationalistes roumain. Il fut successivement secrétaire-général de la Ligue de défense nationale chrétienne d'Alexandru Cuza et du Parti national chrétien dans la création duquel il joua un rôle important.

Ses écrits eurent une grande influence sur la Garde de fer, bien que Crainic soutînt le roi Carol II. Dans un livre publié en 1938, il théorisa "l'État ethnocratique" qu'il souhaitait pour la Roumanie : "Notre État a toujours été une monarchie tout au long de son histoire. La monarchie est ce qui donne à cet État sa continuité. La couronne de Roumanie symbolise la grandeur du peuple et la permanence de la conscience roumaine. (...) L'État ethnocratique diffère profondément de l'État démocratique. L'État démocratique repose sur la notion de population sans prendre en compte les différences de race ou de religion. Les bases de l'État ethnocratique sont le sol roumain et l'ethnie roumaine. (...) Aujourd'hui, des peuples d'autres races et d'autres fois vivent sur le sol roumain. Ils sont arrivés ici par l'invasion comme les Hongrois, par la colonisation comme les Allemands ou par l'infiltration comme les juifs. (...) Les juifs sont un danger permanent pour les nation-États".

L'accomplissement de l'ethnocratie passait par un système monarchiste corporatiste : "Une fois popularisé et accepté par toute la nation, mis en œuvre par des équipes gouvernementales sélectionnées parmi les élites professionnelles et contrôlé par le parlement, un plan pour redresser la Roumanie sera supervisé par sa majesté le roi.(...) Le régime corporatiste prospère sous l'autorité royale."

En 1940, il fut élu membre de l'Académie roumaine. Il fut ministre de la Propagande du gouvernement de Ion Antonescu (4 juillet/3 septembre 1940) et fit alors la promotion de l'expulsion de Roumanie de tous les juifs qui y résidaient.

Après que l'armée soviétique eut occupé la Roumanie, Crainic entra dans la clandestinité. Il fut jugé, in absentia, et condamné pour "crimes contre le peuple". Arrêté en 1947, il fut emprisonné durant quinze années à Văcăreşti et à Aiud.

Entre 1962 et 1968, il fut membre de la rédaction de Glasul Patriei (La Voix de la patrie), une revue destinée aux exilés roumains et destinée à combattre leur hostilité au régime en faisant appel à leur patriotisme.

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