Jules Guérin

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Jules Guérin

Jules-Napoléon Guérin (Madrid, 14 septembre 1860 - Paris, 12 février 1910), dirigeant antisémite.

Né en Espagne de parents français, ingénieurs expatriés, Jules Guérin crée, à Dunkerque, une société important du pétrole lampant des USA et se fait escroquer par le syndicat des pétroles qui spécule pour éliminer les raffineurs indépendants. Il milite à l'extrême gauche, avec d'anciens communards. Sa rencontre avec le Marquis de Morès et ses bouchers de la Villette sera déterminante pour fixer ses idées politiques. Le Marquis accuse en mars 1892 un groupe de bouchers juifs d'avoir fourni aux militaires de la viande avariée. Guérin, qui est devenu son lieutenant, lors d'une grande manifestation du Syndicat de la boucherie, dénonce « les grands capitalistes cosmopolites qui veulent détruire une industrie traditionnelle et corporative ».

L'affaire Dreyfus en 1894 lui donne une envergure nationale. Journaliste du légendaire quotidien La Libre parole, dirigeant de la Ligue antisémitique à partir de 1896, créateur de L'Antijuif en 1899, Guérin est aussi actif à la Ligue de la patrie française. Il organise en 1898 de grandes manifestations nationalistes.

Impliqué dans le coup d'Etat manqué de Paul Déroulède, lors des obsèques du président Faure en février 1899, il se réfugie le 12 août au siège du Grand Occident de France, 51 rue Chabrol, avec quelques-uns de ses partisans et y est assiégé par la police. L'aventure du Fort Chabrol sera l'attraction de l'été, des milliers de cartes postales en témoignent. Les badauds affluent pendant que ses admirateurs lui lancent de la nourriture par les toits.

Sa reddition a lieu le 20 septembre 1899, au lendemain de la grâce du capitaine Dreyfus accordée par le nouveau Président de la République, Emile Loubet. Condamné à dix ans de travaux forcés par la Haute-Cour du Sénat, Jules Guérin voit sa peine commuée en bannissement et il peut s'exiler à Bruxelles en 1901. Georges Bernanos écrit dans La Grande Peur des bien-pensants : «Ainsi s'acheva sur une parodie de tribunal révolutionnaire manœuvrant une guillotine pour rire ce XIXe siècle qui a fourni le modèle de toutes les révolutions, une seule exceptée, la révolution pour l'ordre. De cette dernière pourtant la semence venait d'être jetée quelques mois plus tôt, exactement le 25 juin 1899; par les fondateurs de L'Action française».

Revenu à Paris grâce à l'amnistie de 1905, il meurt sans héritier, le 12 février 1910, pendant la grande crue. Son secrétaire, Jean-Louis Lachassaigne, épouse sa veuve, le 24 mai 1912.

Sa tombe se trouve au cimetière Montmartre, derrière Jacques Offenbach et près de François Duprat. Une Association Jules Guérin perpétue son souvenir et a commémoré son centenaire par une manifestation publique.

Sources

Voir aussi