Hendrik Seyffardt
Hendrik Seyffardt (1872-1943), militant nationaliste néerlandais.
Biographie
Fils d’un militaire devenu, au terme de sa carrière, ministre de la guerre aux Pays-Bas. Le jeune Hendrik Seyffardt choisit, comme son père, une carrière militaire, où il va gravir progressivement tous les échelons de la hiérarchie. Il sera professeur à l’Académie Royale Militaire des Pays-Bas. De 1929 à 1934, il sera le chef d’état-major de l’armée néerlandaise. Il atteindra le grade de Lieutenant Général.
En 1934, il part à la retraite et se lance dans toutes sortes d’activités politiques d’inspiration nationaliste. Il milite d’abord au Verbond voor Nationaal Herstel (= Ligue pour la Restauration Nationale), dont l’objectif était de renforcer les forces armées néerlandaises, de les doter d’une capacité à combattre, dans une guerre moderne, tant en métropole qu’en Indonésie. Cette formation politique nationaliste refuse également de soutenir la politique des sanctions infligées par la SdN à l’Italie à la suite des opérations en Abyssinie. Seyffardt percevait le fascisme mussolinien comme un mouvement dans l’avant-garde de la lutte contre l’esclavage en Afrique. Le Lieutenant Général Seyffardt écrit à l’époque des articles pour Volk en Vaderland (= Peuple et Patrie), un organe lié au NSB (Nationaal-Socialistische Beweging in Nederland, Mouvement national-socialiste des Pays-Bas) d’Anton Mussert. En 1936, Seyffardt adhère finalement à cette formation, entièrement tournée vers la « nouvelle Allemagne ». Après la guerre de 1914-1918, ses orientations étaient effectivement devenues germanophiles.
Après l’effondrement rapide de l’armée néerlandaise, en cinq jours, en mai 1940, Seyffardt interprète ce désastre militaire comme le résultat de l’impéritie de ceux qui n’avaient jamais voulu l’écouter ni appliquer les réformes qu’il suggérait. Jusque là Seyffardt restait un patriote néerlandais stricto sensu. En 1941, les Allemands nationaux-socialistes imposent aux Pays-Bas un gouvernement civil, avec pour « protecteur » l’Autrichien Arthur Seyss-Inquart, en remplacement du premier gouvernement militaire allemand du général aviateur Christiaens. Le nouveau « protecteur » demandera alors au Lieutenant Général Seyffardt de parrainer les unités de volontaires néerlandais, généralement versées dans les régiments de la Waffen SS germanique, en partance pour le front soviétique. Seyffardt accepte, imaginant inaugurer un patriotisme néerlandais et grand-germanique lato sensu. Dès 1942, Seyffardt fait aussi office de ministre de la guerre dans le cabinet fantôme (« shadow cabinet ») d’Anton Mussert. Le 5 février 1943, il est assassiné sur le pas de sa porte par un commando néerlandais.