François Sidos

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François Sidos (François, Lucien, Eugène, Sidos né le 7 septembre 1891 à Mouzaïaville –département d’Alger - fusillé à La Rochelle le 28 mars 1946[1]) est un homme politique français, militaire de carrière, militant nationaliste et haut fonctionnaire de l’État français du Maréchal Pétain.

Biographie

Issu d’une vieille famille française des Pyrénées orientales, ancien combattant de la première guerre mondiale, François Sidos prit notamment part à la bataille de Verdun en tant qu’officier des troupes coloniales. Son nom figure encore aujourd’hui sur le Livre d’Or de Verdun. Militaire de carrière, il fut en garnison en Cochinchine où il rencontra sa future épouse Louise Rocchi, agent d’affaires. Dans l’entre-deux-guerres, ce notable rochelais de la droite catholique, farouchement anticommuniste, milita dans les rangs des Jeunesses patriotes fondées par Pierre Taittinger. Il fut assez gravement blessé, au début des années trente, lors d’un affrontement avec des communistes alors qu'il soutenait la candidature d'Henri de Kérilis lors d'une élection législative.

François Sidos était un ami personnel de l’armateur rochelais Léonce Vieljeux (1865-1944), militant nationaliste français et maire de La Rochelle jusqu’en septembre 1940, figure locale de la résistance à l’Occupant (Réseau Alliance) qui mourut en déportation, fusillé au Struthof. Il était aussi proche de l’écrivain non-conformiste Jean Turlais, un des fondateurs en 1944 de ce qui deviendra les éditions de La Table Ronde.

Durant la deuxième guerre mondiale, la famille Sidos fut particulièrement marquée par les événements qui touchèrent la France. Le 16 juin 1940, l’aîné, Jean, sous-officier des Tirailleurs sénégalais (6e compagnie, 1er bataillon du 26e RTS), tombait à Bouglainval, entre Maintenon et Chartres en Eure-et-Loir, à la tête de sa section de mitrailleuses faisant face à une avant-garde d’automitrailleuses allemandes. Il reçut les honneurs militaires du 1er régiment de cavalerie de la Wehrmacht pour sa résistance héroïque et fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre et de la Médaille militaire[2].

Maréchaliste de la première heure, François Sidos, adhérent au Parti franciste, comme ses fils Pierre et Jacques (Cadets du francisme), fut un cadre important de la Milice franciste (service de protection du Parti franciste de Marcel Bucard) dans le Sud-Ouest.

En 1941, François Sidos fut nommé délégué régional du ministère de la Justice pour le SSS, le Service des sociétés secrètes, dans le cadre de la loi du 10 novembre 1941 qui instituait auprès du secrétariat d'Etat à la Justice une commission spéciale chargée de donner son avis sur toutes les questions relatives aux sociétés secrètes, dont les loges maçonniques soumises à son examen par le chef de l'État.

Nommé inspecteur général adjoint au Maintien de l’ordre, début août 1944, faisant pression sur le commandement régional de la Milice française à Poitiers dirigé par Louis Aussenac, il tenta d’écarter de la Franc-Garde de Charente-Maritime des « éléments douteux ». Il s’agissait d’individus rattachés à la trentaine de la Caserne Philippe Henriot à La Rochelle, et de Delestre, le chef départemental protégé par Marcel Déat, qui selon Sidos jetaient « un discrédit sur la milice » par leurs méthodes peu exemplaires[3].

A partir de la mi-août 1944, il fut chargé de mission de l’État français et devint représentant officiel du Gouvernement du Maréchal Pétain dans la Poche de La Rochelle encerclée par les forces alliées[4]. Il prit alors la tête, jusqu’à la fin de la guerre, de la Délégation atlantique du Gouvernement français de Sigmaringen (Allemagne) et s’occupa de la propagande de l’État français en exil, notamment par des émissions de radio et la publication du journal Voix de France; une situation qui ne fut pas sans entraîner des tensions avec Désiré Arnaud, le secrétaire général de la préfecture, chargé des fonctions de préfet à La Rochelle. Après le départ de Delestre et de la plupart des franc-gardes juste avant la fermeture de la Poche, le 12 août, il mit en place un service de sécurité en s’appuyant sur la Milice franciste pour maintenir l’ordre civil dans la forteresse. Le 30 avril, un attentat fut perpétré contre lui et un de ses adjoints.

Peu avant la libération, le 9 mai 1945, François Sidos et sa famille se réfugièrent sur l’Ile de Ré, le 6 mai, avant de tenter sans succès de gagner l’Espagne à bord d’un chalutier. Arraisonné, le navire fut ramené aux Sables d’Olonne en Vendée. Arrêté, François Sidos fut transféré à La Rochelle pour y être jugé en janvier 1946, en compagnie de ses fils Pierre, 16 ans, et Jacques, 14 ans, et de son épouse. L’acte d’accusation mentionnait notamment une opération anti-maquis le 8 août 1944 à Château-Gaillard et l’arrestation d’un commissaire de police de Nantes. Apparaissaient aussi leur rôle dans la Milice franciste locale et d’éventuelles sommes d’argent reçues des Allemands sous la forme de mandats.

Après un procès éclair, François Sidos fut condamné à mort le 5 janvier 1946, puis fusillé, à 8 heures 15, le 28 mars suivant à la batterie de Chef de Baie à La Rochelle[5], sans que son fils, François, pourtant médaillé de la Libération et croix de guerre, soit autorisé à lui rendre une ultime visite. Jacques, né en 1928 et qui avait été grièvement blessé par des communistes en 1944, fut frappé de 10 ans de travaux forcés, Pierre condamné à 5 ans de réclusion et Louise Sidos, son épouse, acquittée.

Dès l’automne 1946, Pierre et Jacques furent au final incarcérés au camp de concentration du Struthof en Alsace avec plusieurs milliers d’autres jeunes gens en vertu des mesures d’épuration applicables aux mineurs suspectés de sympathies vichystes, et ne seront libérés qu’en 1948. Seuls le cadet Henri, parce que trop jeune, et François, né en 1922, ancien scout marin de La Rochelle, combattant des Forces navales françaises libres (FNFL), rescapé de la destruction du pétrolier Nivôse en Méditerranée, échapperont à l’épuration.

Le domicile familial des Sidos à La Rochelle, au 6 rue de Bazoges, fut totalement pillé à la "libération", leurs biens confisqués, et certains papiers personnels apparaîtront en fac-similés dans les pages du quotidien communiste L’Humanité dans les années 1950.

François Sidos laissa cinq orphelins dont Pierre, co-fondateur avec ses frères François[6], Jacques et Henri (tombé en Algérie à la tête de ses paras le 14 mars 1957) du mouvement Jeune nation (1949-15 mai 1958), directeur du journal du même nom, président de l’éphémère Parti nationaliste (février 1959), un des fondateurs du Mouvement occidental devenu Mouvement Occident (1964-1968) et Présideur de L’Œuvre française depuis le 6 février 1968.

Notes

  1. Ses parents étaient François Sidos et Lucie Armengaud.
  2. Jean-Jacques François, La guerre de 1939-1940 en Eure-et-Loir, tome 3, Luisant, Ed. La Parcheminière, 1997, pp. 210-211.
  3. Jacques Delperrié de Bayac, Histoire de la milice, Paris, Fayard, Livre de Poche, 1969, pp. 303 et suiv.
  4. Christian Genet, Bernard Ballanger, La libération, La Rochelle, Ile de Ré, Albums des Deux-Charentes, Gémozac, Ed. Ch. Genet, 1994, 53 p.
  5. Christiane Gachignard, La Rochelle, « poche » de l’Atlantique, août 1944 – mai 1945, La Rochelle, Rumeur des âges, 1987, 127 p. Selon son acte de décès, établi le 29 mars 1946 à 11h30, la mort de François Sidos a été constatée à 08h17
  6. François Sidos (né le 27 octobre 1922) a été le suppléant aux législatives de juin 2007 en Indre-et-Loire d’Emile Paccard (né le 20 mai 1930) sous l’étiquette MNR.