Emsav

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Le terme Emsav (on prononce emsao) signifie « Mouvement » en breton.

On a coutume d'appeler Mouvement Breton, ou Emsav, l'ensemble des mouvements, partis, associations, groupements et activismes de toute nature, de droite comme de gauche, confessionnels comme laïques, qui, depuis l'annexion de la Bretagne à la France, luttent pour le maintien de l'identité bretonne, et l'obtention pour le peuple breton des libertés politiques, administratives, sociales et culturelles nécessaires à ce maintien.

Histoire abrégée de l'emsav

Avant 1914

  • 1805. Fondation par Napoléon Ier de l'Académie celtique, première association étudiant la langue et la culture bretonnes. Le président en est Théophile Malo Corret de La Tour d'Auvergne.
  • 1823. Création de la première revue littéraire bretonne, Le Lycée Armoricain.
  • 1829. L’Association bretonne, mouvement illégal, s'oppose à Charles X.
  • 1838. Parution du Barzaz Breiz de Théodore Hersart de La Villemarqué, succès littéraire international.
  • 1839. Première édition du Buhez ar Sent, ouvrage en breton qui décrit la vie des saints de l'Église catholique. Ce livre devient rapidement le livre dans la plupart des fermes de la Bretagne bretonnante. Il était lu régulièrement, souvent le soir à la veillée.
  • 1865. Création de Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne), hebdomadaire en breton qui a paru presque continûment depuis cette époque.
  • 1870. Charles de Gaulle (Barz Bro C'hall), oncle du futur Général de Gaulle, réclame au gouvernement l'enseignement des langues régionales. Fondation de la Revue celtique.
  • 1871. L'affaire du camp de Conlie soulève une émotion considérable en Bretagne et répand dans la population l'impression que les Bretons sont considérés en France comme un ennemi de l'intérieur. Cette tragédie a un rôle important dans la constitution d'un sentiment national de victimisation.
  • 1898. Naissance de l'Union régionaliste bretonne, premier vrai parti régionaliste, de tendance conservatrice, qui réclame la décentralisation et l'enseignement de l'histoire et de la langue bretonnes. En marge de ce mouvement politique, le Gorsedd de Bretagne est créé.
  • 1899. L'Association des Bleus de Bretagne fait scission de l'URB.
  • 1904. Lionel Radiguet diffuse 100000 exemplaires de la Constitution nationale pour une République bretonne, qu'il a rédigée.
  • 1905. Création de la Fédération régionaliste bretonne, suite à une scission de l'Union régionaliste bretonne et de Bleun Brug, dans la continuité de Feiz ha Breiz, par l'abbé Perrot pour défendre la foi et les traditions bretonnes.
  • 1909 et 1911. Deux ouvrages du comte de Lantivy-Trédion synthétisent les revendications du mouvement breton. L'auteur y évoque une reconstitution de la Bretagne, son autonomie financière et administrative, etc. Les défenseurs du projet vont jusqu'à imaginer une 'grève de l'impôt'.
  • 1911. Création du Parti nationaliste breton par Camille Le Mercier d'Erm. À cette époque, ce parti va rassembler l’essentiel du mouvement politique breton. Son organe de presse est Breiz Dishual.
  • 1912. Émile Masson écrit Antée ou les Bretons et le socialisme : pour un socialisme breton, puis lance l'année suivante un mensuel socialiste bilingue : Brug.

1914 à 1939

  • 1918. Création de l’Union de la jeunesse bretonne (Unvaniez Yaouankiz Breiz), fondée par Job de Roincé, Henri Prado, Morvan Marchal, pour veiller à la conservation des traditions bretonnes et développer l'amitié entre les peuples celtes.
  • 1919. Première parution de Breiz atao, journal nationaliste breton tenu notamment par Morvan Marchal, François Debauvais, M. Duhamel, Y. Bricler, Olier Mordrel.
  • 1920. Une pétition lancée par 124 associations réclamant une régionalisation recueille 360.000 signatures.
  • 1925. Naissance de la revue Gwalarn, porte-parole de la littérature bretonne (Roparz Hémon, Jakez Riou, Xavier de Langlais, Y. Drezen...).
  • 1928. L’Union de la jeunesse bretonne devient le Parti autonomiste breton.
  • 1931. Le PAB éclate au congrès de Rennes. Fondation du Parti national breton (PNB).
  • 5 août 1932. Attentat contre le « monument de la honte » à Rennes par Gwenn ha Du.
  • 1932. Fondation du second Parti national breton, par François Debauvais et Olier Mordrel, chefs du mouvement Breiz Atao.
  • 1933. Fondation du mouvement culturel « Ar Falz » par Yann Sohier pour sensibiliser les instituteurs publics à l'enseignement de la langue bretonne.
  • 1934. 346 communes bretonnes adoptent le vœu « Ar Brezhoneg er Skol » (le breton à l'école), en faveur de l'enseignement du breton.

1939 à 1945

  • Octobre 1939. Édouard Daladier dissout le PNB.
  • Juillet 1939. Le PNB clandestin crée le Conseil national breton. Breiz Atao cesse de paraître.
  • 1940. Le général Karl-Heinrich von Stülpnagel (commandant les troupes d'occupation en France) précise sa position sur la question bretonne : soutien à la culture et à la langue bretonnes, refus de soutien aux autonomistes bretons. Un quotidien couvrant les cinq départements bretons paraît jusqu'en 1944, une radio subventionnée émet en breton également jusqu'en 1944. L'enseignement de l'histoire et de la langue bretonnes est autorisé pendant l'occupation. Toutes ces initiatives sont annulées dès la "libération".
  • 1942-1943. Le PNB se divise. Le Comité consultatif de Bretagne regroupe la plupart des modérés (Yann Fouéré, J. Martray...) et obtient des concessions dans le domaine culturel. Le Bezen Perrot regroupe les plus durs (1943). Sous le nom de Lu Brezhon, la Milice bretonne (avec Célestin Lainé et Ange Péresse) rattachée au Sicherheitsdienst (SD) prend le nom de Bezen Perrot en mémoire de l’Abbé Perrot (fondateur en 1905 du Bleun Brug) assassiné le 12 décembre 1943 par Jean Thépaut (1923-1974), un communiste de Scrignac.
  • 1943. Mise en place de Bodadeg ar Sonerion de Polig Montjarret qui regroupe les musiciens traditionnels, notamment de cornemuse.
  • 1944. Près de 2000 militants bretons sont arrêtés et « internés administratifs », vingt nationalistes condamnés à mort (dont huit exécutés).

1945 à nos jours

  • 1951. Création du Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons (CELIB) par Joseph Martray et René Pleven. Le CELIB sera à l'origine de l'impulsion économique qui fera sortir la Bretagne de son sous-développement agricole et industriel en constituant une instance officieuse de coordination des collectivités locales à l'échelle de la Bretagne historique (5 départements), dans une optique décentraliste.
  • 1951. Loi Deixonne pour l’enseignement des langues régionales.
  • 1951. Création de la fédération Kendalc’h qui ambitionne de regrouper toutes les organisations culturelles bretonnes; dès sa création elle représente plus de 20 000 militants.
  • 1955. Le CELIB devient un Comité Régional d'Expansion (Coder).
  • 1957. Création du Mouvement pour l’organisation de la Bretagne (MOB), premier parti politique créé depuis la Seconde Guerre mondiale.
  • 1958. Création du Kuzul ar Brezhoneg, fédération qui regroupe les associations bretonnes militant pour l'orthographe unifiée du breton.
  • 1959. Le festival des cornemuses est créé à Brest et devient en 1972 le Festival interceltique de Lorient.
  • 1962. Le CELIB adopte une loi-programme pour la Bretagne préparée par Michel Phlipponneau. L'État refuse de s'engager sur un plan pluriannuel d'investissements. 1092 conseils municipaux bretons soutiennent la loi-programme. La Bretagne engage la bataille des tarifs ferroviaires pour désenclaver l'économie régionale, forçant l'État à céder.
  • 1964. Création de l’Union démocratique bretonne (UDB) issue d’une scission du MOB.
  • 1964 (à partir de). Pierre-Jakez Hélias, Pierre Trépos et Charles Le Gall recréent des émissions de radio, puis de télévision, en breton populaire. D'abord de quelques minutes hebdomadaires, ils mènent une véritable « guerre d'usure » contre l'ORTF pour obtenir l'allongement minute par minute de la durée de ces émissions.
  • 1966. Premiers attentats du Front de libération de la Bretagne (FLB).
  • 1967. Décret Ortoli du 7 août qui interdit le port du macaron Bzh sur les voitures. Plusieurs automobilistes font l'objet de poursuites mais dans l'ensemble la police ferme les yeux.
  • 1968. Réunion du FLB et de l’Armée républicaine bretonne (ARB).
  • 1969. Création du second FLB, association déclarée selon la loi de 1901.
  • 1969. Création de Skoazell Vreizh pour aider les familles des militants emprisonnés.
  • 1972. Le « procès du FLB » devant la cour de sûreté de l'État se transforme en « procès de la colonisation française en Bretagne »; 2000 personnes viennent soutenir le FLB au palais de la Mutualité à Paris.
  • 1973. Strollad ar vro présente 32 candidats aux législatives de mars ; l’UDB en présente cinq.
  • 1974. Création du Front socialiste autogestionnaire breton.
  • 1976. Mort de Y.-K. Kernaleguen en mission pour l’ARB dans la région de Quimper.
  • 1977. Création de Diwan (écoles en langue bretonne).
  • 1978. Charte culturelle de Bretagne.
  • 1980. Création du Parti républicain breton (Strollad Pobl Vreizh).
  • 1982. Création d’Emgann.
  • 1982. Naissance du Parti pour l'organisation d'une Bretagne libre (POBL).
  • 1984. Création du Stourm Ar Brezhoneg (SAB).
  • 1985. Mort de Christian Bihan à Guingamp en mission pour l’ARB.
  • 1987-1990. Attentats de l’Armée révolutionnaire bretonne (ARB).
  • 1995. Emgann organise la première « fête nationale du peuple breton ».
  • 1996. L’ARB revendique huit attentats.
  • 2000. Une scission "de droite" du POBL donne naissance à Adsav.
  • 24 mai 2002. Création de l’association pour la « Marche des libertés bretonnes ».
  • 2002. Création du Parti Breton, fédéraliste et social-démocrate.
  • 21 mai 2010. Fête nationale de la langue bretonne à Cavan.
  • 2010. Emgann participe à la création du Parti Socialiste de Bretagne, trotskyste.
  • 12 août 2010. Refondation du journal national breton Breiz Atao sous la forme d'un site internet. Il revendique sa rupture avec l'Emsav au profit du "Breizhouriezh".