Adriano Tilgher (militant politique)
Adriano Tilgher, né le 1er octobre 1947 à Tarente, est un militant national-révolutionnaire italien.
Il a été l'un des principaux dirigeants de l'organisation Avanguardia Nazionale au début des années 1970. En 1997, il est l'un des fondateurs du Fronte Nazionale.
Sommaire
Biographie
Adriano Tilgher, étudiant à Rome, milite à Nuova Caravella, une organisation dissidente du FUAN-Caravella, la structure étudiante du Mouvement social italien. Le 1er mars 1968, il est aux premiers rangs de la célèbre bataille estudiantine de Valle Giulia. Pour lui, c'est le moment inespéré où, « pour la première fois, des groupes radicaux de gauche et de droite se sont alliés contre la police et l’establishment politique ».
Dans les jours suivants, du 2 au 10 mars, des négociations se déroulent entre les militants de Caravella et les groupes estudiantins maoïstes, très hostiles au Parti communiste (PCI). Il s'agit d'établir les bases d'une unité d'action, suivant le principe de prôner les luttes universitaires en rejetant hors du champ politique le PCI, considéré comme un pilier du système. Mais, en fon de compte, les négociations n'aboutissent pas et le rêve de « l'unité des radicaux » s'évanouit. En effet, dès le 16 mars 1968, le MSI, d'un côté, et le PCI, de l'autre, reprennent le contrôle de la majorité des mouvements étudiants de droite et de gauche. On retourne ainsi à l'affrontement logique entre les deux bords aux conceptions-du-monde radicalement opposées, chacun se confrontant de son côté aux forces de police.
Cadre dirigeant d'Avanguardia Nazionale
C'est sur la base de ses réflexions que naît dans les premiers mois de l'année 1970 Avanguardia Nazionale, comme une organisation de droite anti-système, qui se donne pour objectif de dépasser les affrontements droite-gauche faisant le jeu de l'« establishment » . Contrairement à ce qui a été répandu par une certaine presse, la nouvelle organisation n'est assurément pas fondée sur une légitimation de la violence de « type nazi » ou léniniste. Elle est composée de jeunes de droite, dont la plupart avaient fui le MSI, unis par leur rejet de la situation de semi-colonie américaine de l'Italie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les premiers dirigeants sont Sandro Pisano et de Tilgher.
Les militants d'Avanguardia sont mobilisés pour la « tentative de coup d'État Borghese », lors de la nuit du 7 au 8 décembre 1970, sans qu'ils ne soient pleinement informés des objectifs réels de l'opération. Ils sont stationnés au siège de la Via dell' Arco della Ciambella, dans le centre historique. Ce qui est du moins certain, selon Tilgher, c'est que, si l'opération avait été menée à bout, Avanguardia Nazionale et le Prince Borghese n'auraient jamais permis que le pouvoir passe aux mains d'une junte militaire à l'exemple du Chili 1973 ou à Buenos Aires en 1976.
Le 27 novembre 1975, 72 dirigeants et militants présumés d'Avanguardia Nazionale sont arrêtés, accusés d'avoir enfreint la loi Scelba de 1953 (qui prohibe la « reconstitution du Parti national fasciste dissout »). Le procès aura lieu en 1976 et aboutira à la dissolution de l'organisation.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par le procureur Persico, Adriano Tilgher se présente spontanément le 22 avril 1982 au Parquet de Bologne, afin de prouver l'inanité des accusations de complicité dans différents massacres à son encontre. Le mandat d'arrêt est de fait révoqué le 31 mai et Adriano Tilgher est acquitté.
Le Fronte nazionale
Le 13 juillet 1997, Adriano Tilgher, Tomaso Staiti de Cuddia et Enzo Erra, tous trois alors cadres du Mouvement social - Flamme tricolore, convoquent une assemblée d'environ deux cents dirigeants et militants. Ils contestent la direction du parti menée par Pino Rauti. Après une violente confrontation verbale, les trois hommes sont exclus sous prétexte qu'ils auraient « nui à l'activité du mouvement et à son ordre interne ».
Le 26 septembre, ils annoncent la création d'un nouveau parti : le Fronte Nazionale, dont Enzo Erra devient le porte-parole officiel.
Publications
- avec Stefano Delle Chiaie, Un meccanismo diabolico. Stragi, servizi segreti, magistrati, Rome, Ed. Publicondor, 1984.
- La Mia Avanguardia, AVATAR Edizioni, 2019; rééd. 2020.
